Le Temps-Agences - Le président palestinien Mahmoud Abbas a rejeté une offre de paix du Premier ministre israélien Ehud Olmert parce qu'elle ne garantit pas l'avènement d'un Etat palestinien avec Al Qods pour capitale, font savoir les services d'Abbas. Aux termes du projet d'Olmert, 92,7% de la Cisjordanie occupée reviendraient aux Palestiniens en plus de la bande de Gaza, selon des responsables occidentaux et palestiniens proches des négociations. En contrepartie des zones de Cisjordanie dont Israël garderait le contrôle, Olmert proposait un échange de terres de 5,3% qui, pour les Palestiniens, se traduirait par l'apport d'un territoire désertique jouxtant la bande de Gaza. La proposition d'Olmert, qui ne fournit pas de réponse aux revendications concurrentes d'Israël et des Palestiniens sur Al Qods, ne serait censée s'appliquer qu'après la mise au pas des groupes palestiniens radicaux et une fois qu'Abbas aurait repris le contrôle de la bande de Gaza tombée l'an dernier aux mains du mouvement islamiste Hamas. Nabil Abou Rdainah, porte-parole d'Abbas, a déclaré à l'agence palestinienne Wafa que l'offre israélienne souffrait d'un "manque de sérieux" et constituait une "perte de temps". "La proposition israélienne n'est pas acceptable", a dit Roudainah. "La partie palestinienne acceptera seulement un Etat palestinien disposant d'une continuité territoriale, avec la Al Qods pour capitale, sans colonies, et sur les frontières du 4 juin 1967." Le porte-parole d'Abbas se référait aux frontières antérieures à la guerre des Six-Jours de 1967, durant laquelle Israël s'empara du secteur arabe d'Al Qods, de la bande de Gaza et de la Cisjordanie. Les chances de parvenir cette année à un accord dans le cadre des pourparlers de paix israélo-palestiniens relancés l'an dernier aux Etats-Unis semblent très faibles. Les discussions ont peu progressé et Olmert a affaibli le processus en annonçant en juillet qu'il démissionnerait de son poste de Premier ministre une fois que son parti Kadima aurait désigné un nouveau dirigeant en septembre. Mark Regev, porte-parole d'Olmert, a assuré que ce dernier prenait au sérieux la poursuite des négociations de paix. Mais un autre responsable israélien a déclaré que le Premier ministre s'employait seulement à mettre en forme son héritage politique. "Il n'y aura pas d'accord, c'est tout", a-t-il dit en demandant à garder l'anonymat. Auparavant, le quotidien israélien Haaretz a révélé que Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a proposé au président palestinien Mahmoud Abbas un projet d'accord prévoyant un retrait de 93% de la Cisjordanie. Selon le journal, Olmert a soumis à M. Abbas un projet d'"accord de principe" détaillé portant sur les frontières d'un futur Etat palestinien, sur le sort des réfugiés palestiniens et sur des arrangements de sécurité. Ce document prévoit un retrait israélien de 93% de la Cisjordanie. En échange des 7% de cette région qu'Israël entend conserver afin d'annexer les grands blocs d'implantations où vivent la majorité des 250.000 colons israéliens, Israël transfèrera des terres aux Palestiniens près de la bande de Gaza. Les Palestiniens recevraient ainsi l'équivalent de 98% de la superficie totale de la Cisjordanie. Les Palestiniens disposeraient également d'un libre passage entre la bande de Gaza et la Cisjordanie sans contrôle de sécurité israélien.