L'industrie de conditionnement de l'huile d'olive n'a jamais vraiment démarré en Tunisie. Pourtant, les programmes se suivent depuis plus d'une décennie pour annoncer un éminent démarrage qui serait très avantageux pour la balance commerciale alimentaire. L'huile conditionnée se vend au double du prix de l'huile en vrac sur le marché international. Une telle situation a fait que la Tunisie, actuellement 4ème producteur mondial d'huile d'olive (210.000 tonnes en moyenne par an) et 3ème exportateur (130.000 tonnes), ne réalise pas ses objectifs de doubler et même de tripler les recettes en devises générées par les exportations de ce produit agricole dans la mesure qu'elle n'est pas parvenue à l'exporter conditionné et non en vrac. La donne est d'autant plus inquiétante que les pouvoirs publics sont conscients de cet état de fait et n'ont pas cessé d'apporter leur appui aux structures de la filière de l'huile d'olive. Par ailleurs, plusieurs organismes (le Centre technique de l'agroalimentaire, le technopole de l'agroalimentaire de Bizerte, le Centre d'emballage et de conditionnement (Packtec), l'Institut de l'Olivier de Sfax et l'Office de l'huile) multiplient les manifestations de sensibilisation aux enjeux de conditionnement de l'huile d'olive tunisienne. L'objectif national est de porter le taux d'exportation d'huile d'olive conditionnée de 1% à 10 % à l'horizon 2011. L'objectif du conditionnement en question Plusieurs initiatives militent en faveur du renforcement de la position de l'huile d'olive tunisienne conditionnée sur le marché international. Il y a d'abord le Fonds d'Accès aux Marchés d'exportation (Famex), mécanisme financé par la Banque Mondiale. Ce fonds vient de lancer deux appels d'offres internationaux pour mettre en place une stratégie pour la promotion des exportations d'huile d'olive conditionnée vers des marchés porteurs tels que les Etats-Unis, le Japon, la France et l'Allemagne. Le premier de ces appels d'offres porte sur le choix d'experts internationaux appelés à évaluer, au cours d'un plan triennal (2008-10), le potentiel des exportations tunisiennes d'huile d'olive conditionnée vers des marchés ciblés. Le second appel d'offres concerne la sélection d'un bureau d'études tunisien chargé d'accompagner ces experts internationaux. Il y a ensuite l'initiative du Centre technique de l'emballage et du conditionnement (Packtec) consistant en l'affichage dans les aéroports Tunis-Carthage, Monastir et Djerba de supports visibles visant à ancrer chez les touristes l'image de marque de la Tunisie en tant que pays producteur d'huile d'olive. Cette action constitue une des composantes de la campagne de promotion de l'huile d'olive tunisienne conditionnée financée par le Fonds de promotion de l'huile d'olive conditionnée (FOPROHOC). Donc, les actions de promotion de l'huile d'olive tunisienne conditionnée se suivent, s'amplifient et se diversifient mais les résultats tardent à se concrétiser bien que l'année 2008 a été axée sur le développement de nouveaux supports de communication, le renforcement de la présence tunisienne à l'occasion des salons internationaux, l'invitation en Tunisie de journalistes spécialisés et des principaux donneurs d'ordre, l'organisation d'un concours pour la meilleure huile d'olive conditionnée ainsi que l'élaboration d'études de marchés et la définition de plans d'actions pour l'accès à de nouveaux marchés. Toutes ces initiatives nécessitent le soutien de bailleurs de fonds bien positionnés sur le marché international pour soutenir l'ancrage d'un label tunisien en matière d'huile d'olive. Autrement, ces chantiers ne permettront pas de doter l'huile d'olive tunisienne d'une notoriété certaine, voire d'une image de marque qui lui permettra de se positionner face à une concurrence de plus en plus ardue. En amont, le département des industries alimentaires est appelé à renforcer les programmes visant à promouvoir le conditionnement de l'huile d'olive locale. Il s'agit d'aider les oléiculteurs à mettre à niveau leurs huileries, à adopter les normes de qualité.