Un séminaire international se tient actuellement à Kerkouane sous la présidence du professeur M'hamed Fantar, avec la collaboration de son fils Mounir, historien et archéologue. Plus d'une vingtaine de jeunes chercheurs : tunisiens, algériens, italiens, kataris, bahreïnis, koweïtiens, saoudiens, garçons et filles, participent à ce séminaire qui se poursuit jusqu'à aujourd'hui. Ils ont un programme riche et laborieux. La matinée est consacrée à des fouilles sur le site de Kerkouane. A la fin de l'après-midi, les jeunes gens se réunissent, pour présenter une communication traitant de leurs travaux personnels. M. Chaouali Mohieddine, en particulier, responsable du patrimoine pour le gouvernorat de Jendouba, nous a présenté les résultats partiels d'une fouille d'un temple consacré au dieu Saturne à Thuburnica dans un exposé clair et très bien documenté. Il est regrettable qu'après les déprédations subies durant la période coloniale, ce site important ne puisse pas être étudié correctement parce qu'il est situé sur un terrain militaire. Puis, sous la direction du professeur Fantar, un débat a été engagé entre les séminaristes. En ouverture du séminaire, le professeur Fantar s'est déclaré très heureux de recevoir ce groupe de jeunes historiens parce que, d'une part, il prouve que la « relève » est assurée, d'autre part, il démontre que la culture méditerranéenne existe réellement. Il nous semble tout à fait souhaitable que des réalisations de ce genre se multiplient. Il existe suffisamment de chercheurs tunisiens chevronnés et compétents pour les encadrer. La venue de jeunes archéologues étrangers, pour travailler sur des sites tunisiens, ne peut être que profitable au plan du « dialogue des cultures ». De nombreux sites tunisiens tels que ceux de Cap Zebib, dont nous avons parlé, de Demna / Oued Ksab, Tapsus / Bekalta, le Kbour klib, unique réalisation de l'architecture monumentale numide, pourraient en bénéficier.