La production des industries chimiques suit toujours une évolution assez timide en Tunisie. Plusieurs facteurs expliquent le retard enregistré par le secteur tant au niveau des emplois créés qu'au niveau du volume des exportations réalisé. La qualité, le faible volume d'investissements et la petite taille des entreprises tunisiennes constituent autant de freins à l'expansion du secteur. Le secteur des industries chimiques compte près de 250 entreprises dont 31 unités totalement exportatrices. Les principales branches du secteur concernent les industries pharmaceutiques, le plastique, la branche cosmétique et parfumerie et les savons, détergents et produits d'entretien. L'indice de la production industrielle des industries chimiques a évolué de 0,1% en 2006. Le taux d'accroissement annuel moyen de la production du secteur n'a pas dépassé 5% durant les cinq dernières années. Ces chiffres dénotent de la faible productivité pour des raisons d'ordre structurel.
Baisse de 8,8% des investissements réalisés en 2006
Au terme de l'année 2006, les investissements réalisés dans le secteur ont atteint 62,3 MDT contre 68,6 MDT une année auparavant, enregistrant un taux de croissance négatif de -8,8%. La part des investissements réalisés dans le secteur n'a pas dépassé 6,2% du total des investissements réalisés dans l'industrie. Une fraction infime qui va à l'encontre des spécificités du secteur nécessitant des investissements lourds en matière de recherche et développement et d'équipements de plus en plus sophistiqués. Le secteur a contribué négativement à la création d'emploi en 2006, générant 672 emplois contre 680 emplois en 2005, soit un repli de -1,2%. Du côté du commerce extérieur, les importations ont évolué à un rythme supérieur à celui des exportations. Au terme de l'année 2006, les exportations du secteur ont atteint 1496,4 MDT contre des importations de 2149,7 MDT, soit un solde déficitaire de -653,3 MDT.
Des créneaux porteurs
Le développement des branches à forte valeur ajoutée telles que les industries pharmaceutiques favorisera l'amélioration du solde des échanges avec l'extérieur, la création d'emplois et le renforcement de la productivité des industries chimiques. A signaler que les prévisions pour 2008 tablent sur la réalisation d'un chiffre d'affaires à l'exportation de 50 millions de dinars en produits pharmaceutiques. Néanmoins, l'amélioration de l'avantage compétitif de la branche en Tunisie dépend selon l'étude de positionnement stratégie élaborée par l'Agence de Promotion de l'Industrie de plusieurs facteurs dont le renforcement des investissements, l'encouragement de l'émergence des laboratoires tunisiens de grandes tailles, la réorganisation du système de distribution, la révision des prix de vente des produits pharmaceutiques et l'exploitation des possibilités offertes par la biotechnologie. D'autres créneaux sont considérés comme porteurs pour les industries chimiques, notamment, la branche des savons, détergents et produits d'entretien et la branche plastique. Les deux sous-secteurs sus-indiqués nécessitent à leur tour des plans de réorganisation et de redéploiement visant l'accroissement de leurs productivités et l'amélioration de leurs avantages compétitifs par rapport aux pays européens de référence dont la France, l'Italie, l'Allemagne et l'Espagne. Il s'agit en fait d'améliorer la qualité des produits tunisiens, de renforcer la formation professionnelle, d'élargir la gamme des produits commercialisés à l'échelle nationale et international, de développer des produits concurrenciels et à un prix compétitif et de développer les parteneriats fructueux et les Investissements Directs Etrangers.