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Tunisian spaghetti and friends*
Silences télé
Publié dans Le Temps le 15 - 09 - 2008

Comme à chaque Ramadan, l'humour est de mise dans notre télé. De fait, il en est le principal invité, peut-être même plus que la solennité des drames larmoyants. Entre rares trouvailles et toutes sortes de comiques forcés, l'humour reste à la recherche…
L'année dernière, une formule publicitaire, nouvelle du genre, a marché, semble-t-il. Nous parlons évidemment de «La famille Ferjani» (El ‘icha makrouna), dont pas mal de monde a suivi la série en dessins animés qui montrait soi-disant une caricature de la famille tunisienne type, qui ne mange pas toujours des pâtes, ceci étant.

«Weld Ettalyana» sur Tunisie 7
L'humour, ce n'était pas toujours cela, mais les créateurs et Hannibal TV ont décidé cette année de récidiver avec une nouvelle saison, alors que sur Tunisie 7 s'invite le même genre de formule publicitaire pour une autre marque de pâtes. «Weld Ettalyana» s'est greffé à la programmation de la chaîne tunisienne à partir du cinquième jour du mois, histoire d'amener un peu de souffle au reste des émissions, déjà assez cahotantes (et chaotiques) pour la plupart. Mais il ne fallait pas compter sur cette mini-série pour espérer avoir droit à plus de punch, le dynamisme étant ce qui manque aux propositions de cette année. Sept minutes, pas assez pour avoir le temps de rire, si ce n'est l'occasion.
Parce que Néjib Belkadhi devait bien miser sur l'humour pour ce projet, et il ne pouvait en être autrement. Le pari était d'autant plus risqué eu égard au temps limite, presque record, pour arriver à faire rire, ou du moins à intéresser dès le premier épisode – quoiqu'on n'ait pas de souci à se faire de ce côté-là, puisqu'il y a peu de chance que le Tunisien, surtout quand il est à table, zappe même sur ce qui lui donnerait envie de vomir, et en l'occurrence les pâtes que l'on mange dans ce restaurant atypique. Mais, à ce jour, quelqu'un s'est-il déjà permis de critiquer «Weld Ettalyana» en la considérant comme une véritable série ? Oui, tout à fait, plusieurs personnes ont préféré oublier que c'était de la publicité pour se pencher sur ce cas, étrangement assimilé au reste des feuilletons, séries et sitcoms qui se bousculent sur les différentes grilles. Il serait en effet mesquin de ne pas considérer «Weld Ettalyana» en tant que tel, en considération de tout le travail qu'il y a derrière.
Néjib Balkadhi a donc émergé du tourbillon «VHS-Kahloucha» en expérimentant un nouveau genre de production audio-visuelle, mais dont la verve ne s'éloigne pas trop de ses précédentes réalisations façon «Chams Alik». Tout le monde se souvient du phénomène ! C'est un peu le même humour que l'on retrouve dans ce restaurant tenu par un couple mixte – un Tunisien (Abdelhamid Gaïas) et une Italienne –, avec en plus l'ironie dont on aime bien user et les thèmes connus, qui frôlent le cliché parfois – mais ce n'est pas condamnable ici, vu le genre du programme. Il fallait rendre à César ce qui est à César, et à l'Italie ce qui est à l'Italie, à savoir les pâtes. Belkadhi a voulu renouer avec le culte de l'Italie que l'on a en Tunisie, plus intense une trentaine ou une quarantaine d'années plus tôt, quand le cinéma italien connaissait son âge d'or et que les actrices italiennes étaient adulées par le monde entier.
Mais pas de glamour en l'occurrence, puisque les actrices sont ces pâtes bien piquantes que sert le restaurant «Weld Ettalyana». Dommage que ce soit impossible d'y goûter à travers l'écran, car cela aurait pu compenser : la sauce est un peu fade. En se lançant dans un tel projet, certes original, Néjib Belkadhi n'avait pas le droit à l'erreur (surtout après l'incroyable succès de «VHS-Kahloucha»). Il n'y a pas de facilité, bien au contraire, les personnages sont bien caricaturaux, aux traits de caractère étoffés, et avec la technique le réalisateur a réussi à dépasser de loin ses concurrents de la saison ; mais il n'y a pas de ligne directive, si bien que cela part dans tous les sens, et qu'il est quasiment difficile au spectateur de suivre l'évolution de l'histoire (y en a-t-il une, déjà ?) ; Belkadhi a lui-même signé le scénario et les dialogues : pas très bon choix, finalement, puisque en sept minutes, c'est à peine si on rit deux fois. Le reste du temps, on le passe à espérer «the» gag, qui ne vient pas souvent.

«El Coloc» sur Hannibal TV
Sur Hannibal TV, une sitcom. Passant initialement à vingt-trois heures, «El Coloc» est désormais diffusé après la rupture du jeûne. Les premières images sont alléchantes, on croit reconnaître le genre de décor des sitcoms américaines, et très vite les couleurs des murs nous rendent à l'évidence qu'«El Coloc» n'est autre qu'une imitation de «Friends». Les Tunisiens ne sont pas les premiers à s'y essayer : les insurpassables «Friends» ont déjà été égyptiens, et l'un d'eux était joué par Ahmed Fichaoui. Mais, pour une fois, on se dit que c'est légitime d'imiter (sans frôler le plagiat, ni le pastiche) à partir du moment où c'est novateur, que ça change et que c'est bien réalisé. Mais «El Coloc», ce n'est pas vraiment «Friends», puisque c'est l'histoire de deux couples de colocataires – deux garçons, deux filles – dans le même étage du même immeuble (aux murs peints en rouge vif). S'ils ne sont pas chez eux ou dans les couloirs, ils se retrouvent dans une sorte de Central Perk tunisien (un salon de thé façon Ennasr) chez Djo, barman du même nom que celui de la série «Grey's Anatomy».
D'un côté nous avons un informaticien (fils à papa) qui a accepté sous son toit un étudiant des beaux-arts (fils de pêcheuse) et qui se prétend artiste. De l'autre, il y a l'économiste Hajer (jouée par la fameuse Amira qu'on a connue sur Mosaïque FM) et sa colocataire Dorra, étudiante en psychologie, dont le personnage nous semble vouloir imiter les étudiantes arrivistes. On suit les soucis journaliers de ces colocataires, mais chaque couple de son côté, et on attend toujours l'épisode où ils vont devenir amis : eh ! oui, à quoi bon deux couples de colocataires, alors ? Pour montrer comment les garçons et les filles se débrouillent différemment, d'accord, mais d'un point de vue dramatique, cela n'a aucun sens. Les meilleurs moments de l'épisode sont les apartés sur arrière-plan blanc dans lesquels les personnages nous parlent, ou les scènes qui se passent dans leur imagination. Ce n'est pas une trouvaille, mais c'est original, et assez drôle. Mais cela s'arrête là : l'humour manque sensiblement à cette série humoristique. Le scénario se veut drôle, certes, mais ou bien on rit jaune, ou bien on ne rit pas du tout. Les dialogues sont trop tirés par les cheveux, les scènes très longues et lourdes pour une sitcom (obligatoirement légère, donc) ; de fait, la technique de la sitcom en tant que genre manque horriblement au scénario et même à la mise en scène. De plus, les acteurs semblent être livrés à eux-mêmes, et ils sont soit tro mous, soit trop exubérants (comme par une sorte d'excès de zèle professionnel, et on pense à la comédienne qui interprète Dorra : elle en fait des tonnes), ainsi alimentent-ils les affreux comiques de situation par des comiques de geste révolus avec «Laurel & Hardy». Ce qu'on peut dire après tout cela, c'est que plus d'un auteur aurait dû se pencher sur le scénario, ce qui n'aurait pas touché à la souveraineté de la créatrice. Au moins cela, s'il est impossible de se payer le luxe de recruter plusieurs réalisateurs pour la même sitcom, tel que cela se fait à l'étranger.
On ne peut cependant finir sans revenir sur un épisode marquant d'«El Coloc», quand le jeune informaticien a reçu la visite de ses parents, censés être des bourgeois, et que la mère – interprétée par une comédienne de celles dont on ne retient pas le nom –, caressant son chat baptisé Diderot dicte un texte : on a vraiment cherché à deviner en quelle langue c'était, avant de se rendre compte que c'était du français.
Khalil KHALSI
* Des spaghettis et des amis tunisiens


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