« Apporte moi une nouvelle » (Gibli Khbar ) est une satire sociale diffusée sur la radio nationale tunisienne juste après l'iftar animée par deux acteurs Lassad Ben Abdallah et Lotfi Dziri dont le talent est indéniable et la voix envoûtante. En effet, ces deux acteurs jouent parfaitement leur rôle de comédiens dans ce feuilleton comique. C'est une sorte de hadj klouf une réflexion sociale passionnante de dix minutes. En effet, c'est l'histoire de milieux et de personnages aussi variés qu'une actrice de théâtre, un agent immobilier ou un chef d'entreprise relatés autour d'un café. Ce mélange des genres nous pousse forcément à nous questionner sur notre conception de la vie que nous menons, puisque chaque personnage en a une différente. Cette satire nous fait rire tout en nous faisant réfléchir, et, rien que pour ça. Lassad Ben Abdallah et Lotfi Dziri choisissent d'attaquer cette société avec une arme de choix: l'humour et le rire. En tournant en dérision tout ce qui appartient à ce monde, en grossissant, en caricaturant ses défauts et ses vices, ils cherchent dans chaque épisode à le discréditer, à le disqualifier, à dévoiler sa fausseté, son incohérence. Le rire satirique comporte du mépris, parfois même de l'agressivité, mais il écarte la passion et le tragique. À travers leur humour et leur dénonciation, l'objectif de deux acteurs est clair et précis: corriger le monde, rétablir un ordre perdu. Leur discours satirique comporte donc deux aspects: d'une part, il y a la dynamique du rire et, d'autre part, la morale ou la leçon ou le souci de vérité qui témoigne d'une volonté de changer les choses. Ainsi « Apporte moi une nouvelle » s'écrit non pas dans une distance ironique. Elle dévoile les défauts et des failles d'un système; l'imposture généralisée dans les moeurs, dans le langage, l'aliénation dont chacun est victime; il témoigne de l'incohérence, de l'absurdité du monde et cherche à rétablir un ordre perdu. Lassaad Ben Abdallah affirme que « son projet est une satire sociale et humaine,à la fois comique et profonde qui se veut un diagnostic de notre société, des comportements un peu bizarres des gens, de leurs conduites irréfléchies, de la malhonnêteté et de la folie des grandeurs. De dévoilement en dévoilement, on pénètre dans cette société où les comportements les plus mesquins sont des qualités quotidiennes. Dans un univers nourri d'obsession et de haine ou les alliances se font et se défont, les larmes et les rires se côtoient. Le choix de l'humour a été à la fois support et but du feuilleton. Le rire n'est pas seulement physique mais aussi un rire profond qui a des racines et qui respire et qui est l'expression d'une attitude humble face aux choses du monde. Dans un espace social, L'acteur exprime les angoisses des gens, leurs attentes tout en essayant de mettre en relief leur façon de traiter les affaires, dans les cliniques, dans l'administration ou dans les rues. Tout est reflété avec humour et nous essayons à notre manière de nous moquer mais aussi de corriger. On se mêle aux autres avec un peu d'humour. Cela nous rappelle les satires de Mohamed Maali et Hattab « Hadj Klouf » des années 60. Et là nous avons voulu décrisper l'atmosphère juste après l'iftar par ses sketchs légers qui feront rire les auditeurs de radio Tunis. » Pour un essai, Lassad Ben Abdallah et Lotfi Dziri ont su tirer leur épingle du jeu. Et là ils pensent à un feuilleton quotidien de cinq à dix minutes juste après ramadan, histoire de nous faire régaler par leur humour et rire ciblé