A quelques jours de l'Aïd, les vendeurs de jouets commencent à exposer leurs marchandises dans les devantures de leurs boutiques. Les rayons des grandes surfaces sont déjà garnis de joujoux, de peluches, de poupées, d'armes en plastique et d'autres gadgets électroniques destinés aux petits enfants. Mais ces jouets sont exposés également sur le trottoir, à même le sol, par des marchands de circonstance qui vendent des produits importés, notamment de la Chine, dont la qualité laisse à désirer et dont la matière peut nuire à la santé de nos enfants. Beaucoup de parents mal avisés n'hésitent pas à acheter de tels produits, encouragés par leur bas prix, pour satisfaire les caprices de leurs petits enfants. En effet, un contrôle rigoureux doit être effectué sur ces produits de la part du ministère du Commerce et une campagne de sensibilisation doit être lancée illico par l'Organisation de la Défense du Consommateur pour attirer l'attention des acheteurs sur l'origine de ces produits, qui sont en majorité de fabrication chinoise. Tout le monde sait que la Chine domine le marché mondial des jouets en réalisant l'exportation de plus de 22 milliards de jouets en 2006 et reste encore le plus grand exportateur avec 60% de la production mondiale. L'on se rappelle aussi la décision de plusieurs pays de l'Occident qui ont appelé au boycott des jouets chinois à cause du taux anormal de plomb contenu dans certains articles et pour certains défauts de conception, pouvant porter préjudice à la santé des enfants. Il est vrai que les jouets de bonne qualité se vendent cher chez nous et sont souvent inaccessibles pour la majorité des consommateurs dont les revenus sont limités ; cependant des précautions doivent être prises par les parents lors du choix ou de l'achat de ces jouets importés et dont l'origine est douteuse. Heureusement qu'il y a des parents bien avertis, comme Ahmed, père de trois enfants qui nous a affirmé : « Peut-être vaudrait-il mieux acheter un seul jouet de qualité qui coûterait plus cher que plusieurs dont la fabrication ne répond pas aux normes internationales, ainsi on pourrait éviter le danger et garantir la sécurité de ses enfants ! ». Mais d'autres sont peut-être obligés d'acheter ces produits en provenance de Chine, faute de moyens, ou cédant aux caprices de leurs petits. Jamel, père de deux enfants : « C'est vrai que les jouets chinois ne sont pas de bonne qualité, mais leur prix est abordable, et puis les enfants ne se contentent pas d'un seul jouet ; il en faut deux ou trois pour chacun ! » Mais, parfois, les enfants, disposant de leur propre argent de poche, « la mahba de l'Aïd », échappent au contrôle de leurs parents et vont se procurer tout seuls leurs joujoux préférés auprès de ces marchands de jouets installés sur le trottoir. Ils achètent tout et n'importe quoi, insouciants des dangers qu'ils peuvent courir. C'est Mokhtar, un chef de famille qui nous a confirmé la chose en disant : « Il n'est pas toujours facile de contrarier nos enfants, surtout à cette occasion de l'Aïd qu'ils attendent avec impatience et où ils trouvent de la joie à dépenser à leur gré l'argent qu'ils ont collecté ! » Si de tels produits ne sont pas interdits en Tunisie, il faut au moins renforcer le contrôle auprès de ces vendeurs de jouets nocifs qui ne répondent pas aux normes de sécurité et de santé. Il serait souhaitable que les autorités compétentes dressent une liste comportant tous les produits incriminés en mentionnant leur description aux clients (nom, type, marque, référence...) pour éviter leur écoulement sur le marché. La famille, en premier lieu, doit prévenir ses enfants de la dangerosité de certains produits dont sont fabriqués ces jouets et qui se vendent en grande quantité à l'occasion de la fête de l'Aïd-Esseghir, surtout dans les quartiers populaires où des pétards à forte détonation s'arrachent comme des petits pains par les enfants, histoire de se marrer et de créer une ambiance festive. Ces artifices peuvent être à l'origine de plusieurs accidents, surtout quand ils présentent un défaut de fabrication ou qu'ils sont mal utilisés par des enfants imprudents : ces explosifs peuvent parfois avoir des mèches trop courtes et peuvent détoner dans la main de l'enfant ! Chaque année, beaucoup d'enfants subissent des blessures à cause de ces pétards. Idem pour les armes-jouets destinés aux garçons qui les utilisent à cœur joie pendant cette fête. Moh. Ali, père d'un enfant de 5 ans est contre l'achat de ce genre de jouets qui souvent ressemblent comme deux gouttes d'eau aux vraies armes : « Je n'achèterai jamais ces pistolets à billes ni ces mitraillettes à feu à mon fils ! Même s'ils sont en plastique, ça peut influer sur l'esprit d'un gamin de 5 ou 6 ans... » Méfiance est mère de sûreté, dit le proverbe !