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Elles vivent mieux et plus longtemps ...Mais l'ordonnance médicale est trop chère
Personnes âgées
Publié dans Le Temps le 04 - 10 - 2008

Les 60 ans et plus augmentent en nombre et en proportion
Loin des discours pleurnichards qui versent dans le pessimisme chaque fois qu'il s'agit de parler des personnes âgées, nous devons à la vérité de reconnaître que les « Séniors » tunisiens vivent mieux de nos jours et plus longtemps.
L'espérance de vie est actuellement de 74 ans et une bonne partie des plus de 60 ans vit de ses propres revenus (retraite, salaires, rente etc.) et se porte relativement bien grâce à la couverture sociale et médicale dont ils bénéficient dans le public ou le privé. De plus, ils habitent souvent dans une maison à eux et ce sont leurs enfants qui viennent, pour des raisons essentiellement économiques, s'installer avec eux (extension, premier étage, occupation de quelques pièces libres de la maison).
En ville comme à la campagne, l'apport des grands-parents est indéniable : dans les zones rurales, les plus jeunes habitent encore chez « le vieux », même lorsqu'ils sont mariés et ont des enfants. Sinon, ils construisent leur propre maison sur un terrain appartenant à celui-ci lequel donne aussi du travail dans son exploitation à ceux de ses enfants qui n'en trouvent pas ailleurs. Dans les grandes occasions, c'est au père qu'on emprunte les sommes manquantes ; il arrive que ce dernier vende un lopin de terre ou quelques têtes de bétail pour participer aux frais d'un mariage, d'une circoncision ou de tout autre projet coûteux dans lequel s'est engagé l'un de ses enfants ou petits-enfants. Si c'est la mère (veuve par exemple) qui gère la propriété familiale ou des biens qu'elle a elle- même hérités, on sollicite plus souvent son aide. Certains abusent parfois de la générosité ou de l'ignorance de leurs mères pour qu'elles leur cèdent des biens indus. Pour les soins médicaux, les personnes âgées comptent rarement sur leurs enfants en ce qui concerne les dépenses ; ce dont ils ont plutôt besoin c'est la disponibilité de ces derniers pour par exemple les accompagner à l'hôpital ou chez le médecin, leur acheter les médicaments ou supporter quelque temps leur impotence.

Des retraités indépendants
Les personnes âgées des zones urbaines semblent profiter davantage de leur vieillesse : on les voit de moins en moins travailler ; s'ils tiennent un commerce, ils se font souvent aider par leurs apprentis ou par des proches. Ils consacrent beaucoup de temps aux loisirs : parties de cartes ou de dominos au café, rencontres et sorties avec les amis, petits ou grands voyages. (Le café est toutefois perçu par quelques uns comme un grand mouroir surtout lorsque sa clientèle est composée exclusivement de vieillards.)
Nombre d'entre eux économisent de l'argent pour effectuer une « Omra » ou le pèlerinage à la Mecque. Ils ont pour la plupart leur carnet de soins et sont plus attentifs à leur santé et à leur hygiène de vie : vous les voyez de moins en moins fumer ; ils se méfient de la grippe comme de la peste et se font vacciner à temps ; s'informent davantage sur les maladies de leur âge et échangent les recettes pour les prévenir ou en guérir. Ce sont pour la plupart des retraités du secteur public qui ont déjà leur maison privée et qui gèrent relativement bien leur pension. Si bien qu'ils ne font que très rarement appel à l'assistance financière de leurs descendants. Un orgueil compréhensible empêche même quelques uns de demander le soutien de ces derniers. Ils affichent en revanche une grande fierté dès qu'ils sont sollicités par leurs enfants pour une aide quelconque. Constatant les difficultés rencontrées par les jeunes générations pour fonder un foyer ou construire un logement, ils s'empressent de leur faciliter au moins le démarrage dans la vie. Pour le travail aussi, ils font intervenir leurs connaissances et contactent responsable après responsable pour que leur enfant ne soit pas affecté à un poste trop éloigné de sa ville natale. Ils rendent également service en s'occupant de leurs petits- enfants en bas âge et éprouvent dans cette tâche tous les plaisirs d'une nouvelle paternité. C'est seulement quand leurs forces les trahissent qu'ils souhaitent la présence à leurs côtés de tous les membres de leur famille. Seule l'imminence de la mort les accule à un certain relâchement mais on meurt de plus en plus dignement dans nos contrées. On pense plus qu'autrefois, en effet, aux obsèques et aux dépenses qu'elles occasionnent. La solitude au crépuscule de la vie est un cauchemar vécu par moins de personnes âgées. Non seulement grâce aux structures créées à cet effet, mais les rapports entre les jeunes et les « vieux » n'ont pas, sous nos cieux, dégénéré au point de banaliser l'abandon de ces derniers par leur progéniture. Les cas de ce genre que l'on relève par-ci et par-là sont exceptionnels et n'autorisent nullement la dramatisation.

Zones d'ombre
Ce tableau optimiste ne doit cependant pas occulter quelques problèmes réels auxquels sont confrontés les plus de 60 ans en Tunisie : arrive en tête celui de la cherté des soins et plus particulièrement de certaines opérations chirurgicales. Les plus banales coûtent des centaines de dinars quand elles sont subies dans des cliniques privées : pour une cataracte on peut débourser parfois plus de mille dinars dont on ne récupère qu'une infime partie si l'on est assuré. Dans les hôpitaux cela revient certes moins cher, encore faut-il que votre maladie n'exige pas au plus vite l'intervention des praticiens. En effet, sur la liste d'attente, des centaines d'autres patients espèrent obtenir leur rendez-vous dans les délais les plus brefs.
Pour ce qui est des médicaments, seuls quelques uns sont vendus à des prix abordables. Les maladies les plus fréquentes chez les seniors nécessitent des traitements de plus en plus coûteux : certains médicaments prescrits contre le mauvais cholestérol reviennent à 60 dinars (le Tahor, par exemple) ; le Triab, un médicament contre l'hypertension artérielle, peut coûter jusqu'à 40 dinars ; contre l'hypertension qui touche la zone oculaire, on prescrit des médicaments vendus à 20 dinars la boîte, et comme c'est une maladie chronique, nous vous laissons imaginer le montant d'un traitement sur plusieurs années. Certaines maladies cardiaques sont également du genre chronique et les médicaments indiqués dans leur traitement se vendent jusqu'à 300 dinars la boîte. Après une opération sur la prostate, on recommande souvent le Xatra vendu à 50 dinars. Les remèdes fortifiants ne coûtent pas plus de huit dinars, mais il faut les prendre régulièrement, tout comme la saccharine ou l'insuline indispensables dans le traitement du diabète. Les cures thermales et les soins orthopédiques sont hors de prix pour les bourses moyennes, c'est ce qui condamne certains malades à vivre avec la douleur, la déformation ou la dégénérescence jusqu'à la fin de leurs jours.
L'autre point noir dans le tableau est la difficulté pour l'entourage d'être disponible à toute heure de la journée pour assister convenablement le parent âgé et impotent ; il arrive aussi que l'on perde patience, que les nerfs craquent, que l'on ne puisse plus supporter les frais des soins. C'est dans de tels moments que la vieillesse apparaît sous son visage le plus hideux et le plus pathétique à la fois.
La maltraitance dont sont victimes certains grands- parents de la part de leurs proches les accule parfois à l'errance, à la mendicité voire au suicide. On en croise de temps en temps quelques uns dont les traits racontent à eux seuls la détresse d'une fin de vie très pénible. Les autorités font ce qu'elles peuvent pour les repêcher mais certains d'entre eux semblent devenir irrécupérables ; ils sombrent alors dans la démence ou se laissent mourir chaque jour un peu plus.
Badreddine BEN HENDA
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Les 60 ans et plus augmentent en nombre et en proportion
La Tunisie à l'instar des pays développés connaît un vieillissement de la population. Les 60 ans et plus sont en train d'augmenter en nombre et en proportion et l'espérance de vie à la naissance est en train de s'allonger. En 1984 , la proportion des personnes âgées était de 7,6 %. Actuellement, elle est de 9,5 % et les projections démographiques la situent à 15 % en 2024 et 19,8 % en 2034 ce qui représenterait environ le cinquième de la population. Ce changement n'est pas uniquement démographique mais il a des implications sociales, économiques, culturelles ...... .


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