Le Temps-Agences - Le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn a exhorté hier l'Europe à coordonner ses efforts face à la crise financière et a apporté son soutien à la démarche de Nicolas Sarkozy sur ce point. "Il faut faire en sorte que toute action soit prise de façon coordonnée et qu'il soit indiqué aux marchés et à l'opinion européenne que les gouvernements et l'Union européenne prennent les choses en main", a-t-il déclaré à l'issue d'un entretien de près d'une heure avec le président français à l'Elysée. Nicolas Sarkozy a reçu le directeur général du FMI trois heures avant un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement français, allemand, britannique et italien, pour tenter de définir une réponse européenne à la crise. "Toute l'expérience du FMI, c'est que dans une situation de ce genre il faut une réponse globale", a expliqué Dominique Strauss-Kahn. "C'est pour ça que la réponse du président du conseil européen, aujourd'hui Nicolas Sarkozy (...), qui veut une coordination des Européens, qui veut une réponse collective, qui veut éviter qu'il y ait une absence de solidarité entre les Européens, cette réponse est juste", a-t-il ajouté. "C'est celle que je soutiens." Il a rappelé que le FMI avait soutenu le plan américain de sauvetage du système bancaire et financier des Etats-Unis - un plan de 700 milliards de dollars approuvé par le Congrès. "Nous devons faire en sorte que l'Europe prenne aujourd'hui ses responsabilités comme les Etats-Unis ont su les prendre", a estimé Dominique Strauss-Kahn. "Peut-être aurait-il fallu, aux Etats-Unis, le faire un peu plus tôt. En tout cas, la leçon doit servir : il faut agir vite et il faut agir de façon concertée", a-t-il ajouté. "Le sommet qui doit se tenir cet après-midi autour de Nicolas Sarkozy est de ce point de vue-là très bienvenu."
"Situation très préoccupante" Le directeur général du FMI a émis l'espoir qu'il sorte de ce sommet un "message de concertation, d'action collective", selon lui encore plus nécessaire en Europe qu'aux Etats-Unis parce que l'Europe est une construction plus complexe. "Ce qui compte avant tout, c'est la coordination, la volonté de ne pas agir chacun pour soi comme ça a déjà été un petit peu le cas dans certains exemples européens", a-t-il souligné en faisant notamment allusion à l'Irlande. Dominique Strauss-Kahn a également apporté son soutien à l'idée d'un sommet du G8 élargi aux principaux pays émergents proposé par Nicolas Sarkozy, pour remettre à plat le système financier et monétaire mondial. Il a précisé que le FMI était prêt à participer à cette remise en ordre. "Il faut revoir le fonctionnement, l'architecture du système financier mondial", a-t-il expliqué. "C'est évidemment aux Etats, aux grandes puissances, à commencer par le G8, peut-être plus que le G8, un G8 élargi à d'autres pays qui ont toutes les raisons aujourd'hui d'y être - la Chine, l'Inde le Brésil, d'autres - de lancer la balle."