La saison de la chasse 2008-2009 vient de démarrer ce dimanche 5 octobre. Un arrêté du ministère de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques l'a annoncé, il y a quelques jours seulement. Sur ce sport loisir auquel s'adonnent près de 12.000 Tunisiens, l'information se fait de plus en plus rare. Nombreux, en effet, sont ceux qui ignorent presque tout sur l'organisation de cette activité dans notre pays. La chasse fait pourtant l'objet, sous nos cieux, d'une réglementation claire et stricte.
En Tunisie, la chasse et ce qui s'y rapporte relève principalement du ministère de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques, mais certains dossiers sont du ressort du ministère de l'Intérieur. Au ministère de l'Agriculture, le Conseil Supérieur de la chasse est la première instance chargée de l'organisation des activités de chasse sur le territoire. Quant à La Fédération Tunisienne de Chasse, elle fédère toutes les associations de chasseurs existant en Tunisie. Celles-ci sont au nombre des gouvernorats et chacune d'elles regroupe tous les chasseurs de la région dont elle relève. Dans les locaux mêmes où elles siègent, ces associations peuvent créer, si leur budget le permet, des clubs de chasseurs qui donnent lieu à des rencontres très conviviales et à des échanges d'informations et d'expériences fort enrichissants. Des revues internes sont publiées, au niveau de La Fédération ou celui des associations, pour rendre compte d'activités régionales, nationales ou même internationales et pour tenir les chasseurs de tous poils informés sur toutes sortes de nouveautés dans le domaine de la chasse.
Calendriers de chasse En ce qui concerne les dates d'ouverture ou de fermeture de la chasse, il est intéressant de savoir qu'elles dépendent du type de gibier à chasser. Pour le gibier sédentaire, par exemple, la saison peut se poursuivre jusqu'au 26 Avril. La chasse du sanglier est autorisée, au Nord du pays, entre le 5 Octobre et le 1er Février ; au Sud par contre, elle est permise jusqu'au 26 Avril, mesure d'exception prise en raison de la prolifération, dans cette région, des sangliers et des dommages considérables que ces animaux occasionnent sur les cultures des oasis. La perdrix, le lièvre et la caille sont chassés du 5 octobre au 7 décembre ; concernant la caille, qui fait partie des espèces protégées, la chasse n'est permise que les dimanches. La chasse du gibier de passage suit un calendrier spécifique également : le gibier d'eau qui vient d'Europe est chassé du 16 novembre au 22 mars ; il s'agit essentiellement des colverts, des bécasses et bécassines, des canards, des poules d'eau, des sarcelles et autres morillons. On chasse les grives aussi en cette période. A partir du 12 juillet et jusqu'au 30 août, c'est au tour de la tourterelle, oiseau migrateur qui nous vient des régions chaudes d'Afrique.
Chasses gardées De la mi-mars jusqu'à la mi-juillet, la chasse est interdite pour permettre la reproduction et le renouvellement des espèces. Dans les parcs nationaux tels ceux de Boukornine, Chambi, Feïdja, Echkeul, Bouhedma, Zembra et Zembretta, la chasse est formellement interdite en toute saison. Cependant, elle peut être autorisée et de manière cyclique, dans certaines réserves naturelles, selon l'état de la faune. Une telle initiative émane parfois des autorités régionales en coordination avec les instances supérieures sur le plan national. Cela dit, certaines espèces menacées doivent être préservées à l'intérieur de ces enclaves, notamment le cerf de Barbarie à Feidja (dans le gouvernorat de Jendouba), et le mouflon du côté de Jebel Errbat au Sud-Ouest du pays. Il est possible de tirer du gibier soit dans les forêts ou les domaines soumis au régime forestier (contre une cotisation annuelle de 8 dinars pour le Tunisien, plus les frais de timbres, et de 50 dinars pour l'étranger résident), soit dans des domaines appartenant à des collectivités (coopératives ou autres) à la condition d'avoir l'autorisation de l'administration des Domaines de l'Etat, soit enfin sur des domaines privés si le propriétaire vous y autorise. Il faut savoir par ailleurs que les braconniers existent aussi chez nous ; mais ils sont souvent dénoncés par d'autres chasseurs. Des brigades spéciales sont chargées de la répression de ce genre de délit, du reste puni très sévèrement en Tunisie.
Le coût de la chasse Pour devenir chasseur en Tunisie, il ne suffit pas de savoir manier un fusil ni d'être un bon tireur. Vous devez d'abord obtenir une licence de chasse et donc être titulaire d'un permis de détention et d'un permis de port (d'arme, cela s'entend). Pour leur renouvellement, il faut verser 25 dinars par an. Un chasseur doit impérativement faire partie d'une association de chasse et verser annuellement une cotisation pour être couvert contre les risques d'accidents. Pour détenir un fusil de chasse, il faut avoir une autorisation d'achat délivrée par le ministère de l'Intérieur, d'autre part, sans votre carnet de chasse, vous ne pouvez pas acquérir de cartouches. Concernant le prix des armes, munitions et équipements de chasse, on peut retenir surtout qu'un fusil peut coûter entre 800 et 3000 dinars ; pour ce qui est des cartouches c'est selon le nombre de gibier qu'on envisage de chasser. On peut en acheter pour seulement cinquante dinars ou pour 500 dinars (utilisables sur une saison entière le plus souvent). Quant à la « tenue » du chasseur, elle provient surtout des magasins ou étalages de friperies ; mais on peut acheter du neuf à plus de 200 dinars. Il y a lieu de constater, au sujet des vêtements de chasse, que sous nos cieux on a abandonné les guêtres au profit des brodequins ou des souliers de militaires qu'on achète chez les fripiers dans la plupart des cas.