L'être humain est très complexe et ses réactions ne répondent pas à des logiques stéréotypées, notamment les cas pathologiques qui nécessitent un suivi particulier. La timidité, à titre d'exemple, peut cacher un caractère agressif imprévisible et pouvant entraîner des réactions inattendues. Ce constat a été confirmé par l'accusé d'une affaire ayant été examinée récemment par le tribunal de première instance de Tunis. Les faits dans cette affaire montrent que l'accusé est un jeune maîtrisard en chômage, âgé de 29 ans, et de caractère très timide. Ce jeune homme est très réservé. Il n'adresse la parole à personne et on ne lui connaît pas de fréquentations féminines au point que les mauvaises langues ont émis des doutes sur sa virilité. Ces racontars sont parvenus jusqu'aux filles de la cité qui ont éliminé ce jeune homme de leur tableau de chasse. Pourtant, le jeune maîtrisard était épris de l'une d'elles et attendait l'occasion propice pour l'aborder. Ainsi, il avait jubilé le jour où il l'avait rencontré dans le métro sur le chemin du retour. Le jeune homme a salué sa dulcinée et lui a proposé de l'accompagner. La jeune fille a accepté la proposition et ils ont ainsi eu la possibilité d'échanger divers propos. Le jeune homme a même saisi l'occasion pour annoncer à sa dulcinée son intention de la demander au mariage. Comme la jeune fille n'était pas de celles qui mâchaient leurs mots, elle lui avait carrément répliqué qu'elle ne voulait pas s'unir à quelqu'un de " douteux " et qu'elle préférait qu'il ignore cette question. Le jeune homme s'était senti blessé bans son honneur par une telle attitude et a décidé de se venger à sa manière de la jeune fille. Ainsi, il l'a filé durant des jours sans qu'elle ne s'en rende compte et a découvert qu'elle habitait seule avec sa mère. Donc, il a conclu à la nécessité de la violer chez elle pour prendre sa revanche et s'attirer les honneurs dans le quartier. Vite réfléchi, vite réalisé, le jeune homme s'était équipé d'une échelle pendant la nuit et a sauté dans le patio de la maison de sa dulcinée. Il a pénétré dans la chambre de la jeune fille et l'a réveillée en se glissant à côté d'elle sur le lit. Il lui a mis un couteau sur la gorge et a menacé de la tuer si jamais elle ne se donnait pas à lui. Il lui a d'abord lacéré le visage et l'a ensuite violée malgré ses supplices. Une fois, son forfait accompli, le jeune homme s'était rendu à la police pour déclarer son agression. Il a été arrêté. Devant le tribunal, son avocat a demandé le report de l'affaire en attendant le rapport d'expertise médicale sur son état mental. La cour a accepté le report mais a refusé de transférer l'accusé dans un hôpital psychiatrique.