Le Temps-Agences - Ils avaient gardé le meilleur pour la fin. Le troisième et dernier débat de la campagne présidentielle américaine a été aussi le plus disputé avec un John McCain à l'offensive, jouant son va-tout à trois semaines de l'élection du 4 novembre. De l'avis de commentateurs, le sénateur républicain a livré sa meilleure prestation, mais sans réussir à déstabiliser son adversaire démocrate Barack Obama. Le duel n'a pas été le théâtre d'un incident majeur susceptible de renverser la tendance dans les sondages, largement favorables au sénateur de l'Illinois. "Je ne crois pas qu'Obama était cette fois aussi à l'aise que lors des deux autres débats, mais je n'ai entendu aucune gaffe, aucune grosse erreur", déclare Larry Sabato, professeur de sciences politiques à l'université de Virginie. "Il pourrait bien être considéré comme le vainqueur", a-t-il ajouté. Deux sondages post-débat publiés par CNN et CBS News lui ont donné raison, accordant une large victoire à Obama. L'enquête CNN témoigne en outre d'une progression du score du candidat démocrate après chaque débat. John McCain a sans doute gagné au concours de la "petite phrase" en rejetant les arguments de son adversaire sur sa proximité avec la politique très impopulaire de George Bush. "Sénateur Obama, je ne suis pas le président Bush. Si vous vouliez vous opposer au président Bush, il fallait vous présenter il y a quatre ans." "C'était le meilleur débat de McCain", a déclaré le stratège républicain Scott Reed. "Il a placé Obama sur la défensive pendant la majeure partie de la soirée et il s'est battu sur le terrain de la confiance. La confiance et la capacité de jugement, tout va tourner autour de ça." Mais en jouant le tout pour le tout, le sénateur s'est aussi heurté à un dilemme. Il lui fallait attaquer pour bousculer son adversaire mais cette tactique est à double tranchant. Un sondage publié cette semaine par le New York Times et CBS News a souligné que de nombreux Américains jugent que la récente tonalité agressive adoptée par le candidat républicain lui a fait plus de mal que de bien. "Je suis convaincu que cette attitude négative, cette posture offensive ne plaît pas beaucoup aux femmes et aux indépendants", déclare Bruce Merrill, spécialiste des médias et de la communication à l'université d'Arizona. Dans le sondage réalisé par CNN juste après l'émission, 57% des indépendants et 62% des femmes jugent Obama vainqueur. La gestuelle a aussi parlé lors du débat, peut-être davantage que dans les deux précédents. Le sénateur démocrate a ri ouvertement à certains propos de son rival, qui a pris au contraire à plusieurs reprises un air grincheux. L'objectif primordial de Barack Obama dans ce dernier face-à-face était d'éviter tout faux pas potentiellement dommageable, et ses partisans estiment qu'il y est parvenu. "Franchement, il savait qu'il avait plus à perdre que McCain", juge Liz Chadderdon, stratège démocrate. La petite histoire retiendra aussi sans doute de ce débat l'irruption d'un certain "Joe le plombier", qui s'était opposé à Obama sur la politique fiscale lors d'une réunion électorale dimanche dernier à Toledo, dans l'Ohio. Joe Wurzelbacher de Holland, Ohio, a été cité une vingtaine de fois par McCain, puis par Obama, pour illustrer leurs promesses en matière d'économie ou de santé. ---------- Appel au meurtre ? Le Temps-Agences - Quelqu'un veut-il attenter à la vie de Barack Obama? Le "Secret Service", en charge de la protection des candidats à la Maison Blanche, prend en tout cas au sérieux une nouvelle information selon laquelle un participant à un meeting républicain aurait appelé au meurtre du candidat démocrate. Le "Scranton Times-Tribune" a rapporté que quelqu'un dans la foule a crié "tuez le" lorsque le nom d'Obama a été mentionné lors d'une réunion politique organisée mardi à Scranton (Pennsylvanie) pour la candidate républicaine à la vice-présidence Sarah Palin. Une menace entendue par un journaliste du "Times-Tribune". La semaine dernière déjà, le "Washington Post" avait rapporté un incident similaire lors d'un meeting de Mme Palin à Clearwater, en Floride. Le "Secret Service", agence chargée de la protection du président, du vice-président et d'autres personnalités politiques, avait toutefois conclu après enquête qu'il n'y avait aucune preuve que la menace ait été proférée. En écoutant des enregistrements du meeting de Clearwater, les agents du Secret Service ont entendu des "tell him" (dites-lui) mais pas de "kill him" (tuez-le), a précisé Eric Zahren, porte-parole de l'agence, dans un entretien à l'Associated Press.