Mes côtes vont parler. Cette métaphore de chez nous veut dire : ce que tu dis ou fais est si incohérent, mensonger ou débile que même si je laissais close ma bouche, mes côtes s'ouvriraient pour le dire. Comme tout le monde, j'ai regardé à la télé les deux présidents faire leur déclaration d'intention à Camp David. « Je suis venu d'Europe pour vous dire clairement que le temps est révolu de se conforter à marcher en solitaire. Nous, les 27, avons pris la décision d'agir en toute symbiose pour affronter la menace que fait peser sur nos économies l'errance des marchés financiers. Nous disons clairement que nous devons, tous ensemble, repenser les lois qui ont jusqu'ici régi ces marchés, concevoir une réglementation saine et efficace là où la déréglementation a apporté les déboires que nous vivons. Le départ est venu de chez vous, il est normal que vous preniez votre part de responsabilité ». Voilà (qu'on m'excuse de l'approximation des termes », l'essence de la déclaration du Président français. Sa netteté, à côté de l'incohérence de celle de son primaire aîné, a fait rougir celui-ci qui s'est vu souffler à l'oreille quelques mots. C'était inaudible mais pouvait-il être autre chose que : « je m'excuse Président, ce sont mes côtes qui ont fini par céder ».
Que cèdent donc les côtes ! - Moi, pays de second ordre, relevant à peine du rideau de fer, appartenant aux 27, auxquels appartiennent les 15, auxquels appartiennent les 4+1, applaudit aux déclarations d'intention des leaders quant à la nécessité de sauvegarder les intérêts de la Communauté. Je sais que des subsides peuvent m'être accordés en cas de grand malheur. Je n'ai pas, comme mes grands frères, les moyens d'injecter des milliards pour sauver mes entreprises et mes emplois. Les laisserez-vous absorber par les banques que vous renflouez à l'Ouest ? Je sais que telle est la loi du système auquel j'ai adhéré. Je croyais qu'elle s'appliquait aux autres. Aveugle et sans frontière le resterait-elle Une voix du Sud : - Et mes côtes à moi... hum... - Il ne manquait que toi. La ferme !