La crise financière qui déferle sur le monde, tel un ouragan dévastateur et l'inédite campagne présidentielle américaine, ont relégué au second plan la scène proche-orientale. Pourtant, cette région du monde, hautement stratégique, n'est jamais stérile en événements. Deux faits attirent particulièrement l'attention cette semaine et se rapportent à l'épineux problème palestino-israélien. D'abord, l'annonce d'un dialogue imminent de réconciliation interpalestinien. Ensuite l'acheminement en Israël vers des élections législatives anticipées qui porteraient le Likoud, de Netanyahu, au pouvoir. Ce parti ne cache guère son hostilité aux pourparlers avec les Palestiniens. Lancées en grande pompe lors de la Conférence d'Annapolis, en 2007, ces négociations font état, aujourd'hui, d'un constat d'échec affligeant : situation bloquée, processus en panne et espoirs en berne. A qui incombe la faute ? Les deux parties s'accusent mutuellement. Le négociateur palestinien, Ahmed Qoreï, de passage à Paris, affirme : « Rien n'a été réalisé du côté israélien. Au contraire, il y a plus de colonies, plus d'enfermement, plus de check-points et plus de tracasseries ». Faut-il occulter pour autant la responsabilité palestinienne ? Il faut avouer que la guerre fratricide entre le Fatah et le Hamas qui a mis Gaza à feu et à sang, a donné une image aussi immature que désespérante de la conduite politique de leurs dirigeants et leur incapacité à surmonter leurs querelles intestines. Ils ont plutôt fait le jeu d'Israël qui mise sur les dissensions interpalestiniennes et s'ingénie à les attiser pour accentuer son emprise sur les territoires occupés. En fait, Israël n'a aucun intérêt à ce que des pourparlers sérieux de paix soient enclenchés ni à ce qu'un accord définitif soit conclu. Son but étant d'imposer des solutions conformes à ses intérêts. Le dialogue qui s'ouvrirait au Caire offre l'opportunité aux frères ennemis de se souder pour affronter l'ennemi commun et de s'ériger en représentants dignes d'un peuple qui aura consenti d'énormes sacrifices pour combattre l'emprise et l'occupation arrogantes d'Israël. Le statu quo est voué à perdurer et les Palestiniens à croupir sous le joug de la colonisation tant que les grandes puissances n'useront pas de pressions sur Israël pour qu'il se conforme à la légalité internationale et se retire des territoires arabes occupés. Une chose est sûre, cependant : le président Bush quittera la Maison Blanche sans avoir réalisé ses vœux, ni tenu ses promesses.