Il était l'aîné de quatre frères. Son père de condition modeste, faisait de son mieux afin de subvenir aux besoins de ses enfants et leur mère qui se consacra de son côté au foyer, œuvrant avec son mari à les élever dans la dignité. Scolarisé, Walid ne put, malgré les efforts de ses parents, poursuivre ses études au-delà de la 4ème année de l'enseignement de base. Son père décida de le charger de s'occuper à côté de sa mère des quelques ovins dont l'élevage au sein de cette maison rurale, contribue tant soit peu à renflouer le budget de la famille et à faire face aux multiples frais par ces temps difficiles. L'enfant s'avéra à la hauteur de la tâche qui lui fut confiée, ses parents n'ayant jamais à se plaindre de son comportement ni de sa conduite. Il n'avait pas, en effet, d'excès, et ce travail était pour lui en même temps un loisir, cela lui permettait de profiter de la nature et de respirer le grand air dans cette région, réputée pour son beau climat, surtout pendant l'été ainsi que pour ses merveilleux paysage. Cependant, au bout de deux mois, le hasard a voulu qu'un fermier de la région vienne lui proposer de travailler avec lui moyennant la rétribution de 130 dinars. La proposition était la bienvenue aussi pour lui que pour son père. Celui-ci était content que son fils put enfin voler de ses propres ailes, d'autant plus qu'il pouvait lui faire confiance, malgré son âge, car étant né en novembre 1992, ses seize ans n'étaient pas encore révolus. Mais il était quand même assez mûr et avait déjà le sens des responsabilités. Il commença donc le travail dans la ferme de ce fellah qui ne put que louer ses services. Durant sept mois, il avait fait preuve de sérieux. Il ne manqua également de contribuer aux frais de la famille, en donnant à sa mère, une partie de son salaire, à chaque fin de mois, où il rentrait chez ses parents. Son père était fier de lui, car bien que n'ayant pas réussi dans ses études,il put enfin réussir au travail. Il avait beaucoup de projet et pensait sérieusement à son avenir. La situation modeste de sa famille l'incitait à mieux travailler afin d'aider son père qui avait d'autres enfants à charge, mineurs et encore scolarisés. L'espoir était permis pour cet adolescent ainsi que pour sa mère contente de voir son fils persévérer dans le droit chemin, mais brusquement, cet espoir s'effrita et se transforma en pleurs et en détresse pour toute une famille. La dernière fois où la mère fit ses adieux à son fils qui repartit au travail, après la visite mensuelle habituelle, elle ignorait que c'était la dernière qu'elle le voyait vivant. Un dimanche, à 11h du matin, le téléphone sonna. Le père décrocha. C'était le patron de son fils qui appela pour lui annoncer qu'il s'inquiétait pour Walid, et lui demander s'il n'était pas rentré à la maison. Le père sidéré, lui répondit par la négative. Mais il était d'autant plus troublé, que le fermier l'informait que Walid l'a mis au courant la veille pendant le dîner qu'il s'était disputé avec un des proches du fermier qui lui reprochait de passer par son terrain avec les bêtes qu'il gardait. Le fermier ajouta que Walid, fatigué, alla dormir, tandis que lui, passa une partie de la nuit dehors à garder la ferme. Mais, en rentrant le matin, Walid n'était plus là. Il demanda à sa femme de ce qu'il advint de lui. En vain, car elle ignorait où il avait pu passer. Mais la mère de Walid, terrassée, raconta en sanglot qu'elle avait appris le lendemain que la femme du fermier l'avait découvert inanimé, sur le toit de sa maison, où elle monta pour mettre le linge à sécher. « Qui a pu tuer mon fils, et dans quelles conditions a-t-il été abattu ? », se demanda la pauvre mère, le regard hagard et tragique et des yeux remplis d'une pluie de détresse et de désespoir. Est-il possible que ce fermier qui, n'ayant pas d'enfant, l'avait adopté et le considérait comme son fils, ait pu l'abattre comme on abat un mouton ? inimaginable et inconcevable ! Mais pour quelle raison avait-il raconté au père que sa femme ignorait où il se trouvait, alors qu'elle l'avait elle même découvert sur le toit de sa maison ? Autant de questions qui s'ajoutent à ce mystère et laissent coi et perplexes des parents touchés par la disparition d'un fils qui représentait pour eux l'espoir de toute une famille. Cela dit, les agents de la brigade criminelle de la région œuvrent instamment à élucider les tenants et aboutissants de ce meurtre. D'après les premiers éléments de l'enquête, Walid aurait couru pour fuir son agresseur, ses tongs « chlaka » étaient abandonnés à proximité de la ferme où il travaillait. A-t-il été agressé dans la ferme ou dans la rue ? Cela est important afin d'arriver à connaître l'auteur des faits. Celui-ci était-il seul ou y avait-il des complices ? Toutes ces questions préoccupent aussi bien les enquêteurs que les parents. Ceux-ci connaissent bien leur fils pour être sûrs qu'il n'avait d'animosité avec personne. Il avait comme tout des camarades de classe et des amis d'enfance. Mais il est sûr qu'il n'avait pas d'ennemis. Alors, pour quel mobile a-t-il été abattu ? Les parents affectés, ont hâte de savoir surtout pourquoi leur fils a été tué, et fut confiance aux enquêteurs pour leur apporter une réponse claire et convaincante, afin de déterminer les responsabilités de chacun dans ce mystérieux meurtre.