Saddam l'a fait directement dans les puits du Koweït. D'autres le font à leur façon. A 45 dollars le baril, les consommateurs criaient : ça suffit, nos usines vont s'arrêter, le chômage s'installer, l'industrie automobile est condamnée. Les pays producteurs disaient : au cours du dollar, le baril devrait se négocier au double au moins. A 147 dollars, on était euphorique. Je n'ai pas entendu de protestation ni d'avertissement des Grands. En d'autres temps, les menaces de guerre, d'occupation des champs ne se seraient pas fait attendre. Elles sonnent encore à nos oreilles. Que se passe-t-il ? Imbrication d'intérêts ? Peut-être. Aujourd'hui, on est à 65 ou moins. La crise, évidemment. Tout cela n'est pas grave. Pendant des mois j'ai entendu parler des experts pétroliers de tous bords. Ils sont d'accord sur une chose : le pétrole est entre les mains de spéculateurs qui en font leur casino sans aucun lien avec les lois du marché réel. C'est exactement ce qui s'est passé pour les finances. Le grave c'est qu'on le sait. On sait aussi que cette manne du siècle est en voie d'assèchement. J'avoue avoir entendu de toutes parts que l'échéance fatale tombe dans 40-50 ans. Demain. En Europe un consortium est né depuis plusieurs années. Il aura à la même échéance mis sur le marché une poudre génératrice d'hydrogène se prêtant, de façon pratique et peu coûteuse aux utilisations énergétiques des hydrocarbures. J'espère que les pays arabes auront accès à ce nouveau produit aussi facilement que l'ont les Occidentaux au pétrole et, surtout, auront de quoi le payer. En attendant, une bonne nouvelle pour les affamés d'Afrique : le carburant qui sera mis sur le marché dans un demi-siècle n'étant pas polluant, les céréales ne serviront plus à la production de l'éthanol. Ils y auront accès en toute garantie.