Tunis-Le Temps : La jeune dame sortit le jour des faits pour acheter un paquet de cigarettes chez le tabac du coin, non loin de son domicile. Il faut dire qu'il était minuit, mais en ce mois d'août, le quartier était encore animé et les habitants préféraient rester dehors en quête de fraîcheur. Ce fut ce qui encouragea la dame à sortir à une pareille heure, afin de joindre l'utile à l'agréable. Cependant elle eut la mauvaise surprise d'être importunée par son voisin qui était en état d'ébriété notoire et qui sans crier gare, lui porta un coup de poing au visage qui faillit l'assommer. Elle rebroussa chemin, pour regagner son domicile, avec le visage ensanglanté. Elle en référa à son époux qui décida de l'accompagner au poste de police afin d'y porter plainte. Elle sortit la première, et fut ébahie de voir la fille du voisin agresseur, se ruer sur elle pour la battre au point de l'atterrer. Après quoi tout s'entremêla , car cette voisine fut aidée par sa fille venue lui prêter main forte. Elle se rua à son tour sur la dame et celle-ci la repoussa. La fille fut atteinte à l'abdomen en tombant sur un tesson de bouteille qui était parterre. Transportée à l'hôpital la victime décéda des suites d'une hémorragie interne. La jeune dame se trouva impliquée dans un meurtre sans le vouloir. Elle fut arrêtée et inculpée d'homicide volontaire. D'autant plus que la version de la mère de la victime était tout à fait différente, puisqu'elle déclara que l'accusée avait ramassé le tesson de bouteille avec lequel elle porta le coup fatal à la victime. L'accusée avait-elle une intention ferme et délibérée de tuer , ou avait-elle agi pour se défendre, en repoussant la victime, tombée par hasard sur le tesson de bouteille ? Le tribunal avait considéré que les faits constituaient un homicide volontaire et condamna ainsi l'accusée, à 20 ans de prison. Elle interjeta appel et comparut devant la cour afin de déclarer qu'elle n'avait pas du tout l'intention de tuer et qu'elle ne faisait que se défendre, ayant été agressée à la base. Elle insista sur le fait qu'elle n'avait pas porté de coups à la victime par le tesson de bouteille qui se trouvait parterre. Son avocate la soutenant, plaida l'absence de l'élément moral de l'infraction, l'accusée n'ayant eu à aucun moment l'intention de tuer mais elle voulut se défendre. L'avocate sollicita la requalification de l'infraction, les faits ne constituant que des coups et blessures ayant causé la mort sans intention de la donner. La cour suivra-t-elle la thèse de la défense ?