* Réduire le taux de chômage à moins de 14% * S'adapter aux nouvelles mutations du marché de l'emploi L'emploi est un secteur vital dans l'économie tunisienne. La consultation nationale sur l'emploi qui vise à parvenir à un consensus national sur l'évaluation des indicateurs positifs et des défaillances en matière d'emploi, à identifier de nouvelles approches et à diversifier les mécanismes adoptés dans l'étude des problématiques de l'emploi et à se mettre au diapason des nouvelles mutations internationales et aux approches innovantes en témoigne en ce sens de l'intérêt accordé à ce secteur et c'est dans ce cadre que s'inscrit le colloque organisé récemment à Nabeul et ayant pour thème « Emploi, perspectives et mécanismes » présidé par M.Slim Tlatli ministre de l'Emploi et de l'Insertion professionnelle des jeunes en présence de plusieurs jeunes de la région. Comment dynamiser l'emploi et réduire le chômage ? Comment assurer l'adéquation entre la formation et l'emploi ? Comment relever le défi ? Qu'en est-il pour l'avenir de la formation professionnelle ? La Tunisie a réalisé une bonne croissance dans un monde en perpétuel mouvement, marqué par une rude concurrence des fluctuations financières, une montée fulgurante des prix des hydrocarbures et des denrées alimentaires et l'émergence de nouveaux pôles industriels. Les nouvelles réformes entreprises par l'Etat tunisien ont porté leurs fruits et ont amélioré l'environnement des affaires tout en renforçant la compétitivité de l'économie tunisienne. L'emploi reste le défi majeur de la Tunisie. « D'où la nécessité, comme l'a souligné M.Tlatli, d'examiner la réalité et les perspectives de l'emploi en vue de garantir la réussite des politiques et programmes relatifs au secteur et de les mettre en œuvre avec toute l'efficience requise de manière à faire baisser sensiblement le taux de chômage. Malgré les contraintes, plus de 92% des demandes d'emploi ont été satisfaites actuellement contre 68% il y a vingt ans. Notre économie réalise 80 mille emplois chaque année. Si bien que nous avons pu maîtriser le taux de chômage évalué à 14%. L'objectif étant de faire baisser encore ce taux. Un défi étant la spécificité du marché de l'emploi et l'augmentation croissante du nombre des demandes additionnelles d'emploi, précisant que le marché accueille près de 88 mille nouveaux demandeurs d'emploi. Ceci est dû à deux facteurs essentiels : le premier est lié à la situation démographique qui caractérise les années 80 et le second est la féminisation de l'emploi. Notre économie est déterminée à augmenter sa capacité de création d'emploi notamment pour les diplômés de l'enseignement supérieur qui représentent 55 % de l'ensemble de ces demandes. En effet, précise M. Tlatli environ 55 mille diplômés sortent de l'université. La dernière consultation sur l'emploi a débouché sur des approches pratiques impliquant les différentes composantes de la société civile et assurant une mobilisation efficiente en vue de tirer profit des opportunités offertes pour réaliser le bond qualitatif escompté. Cette consultation nationale sur l'emploi est appelée à contribuer au changement des mentalités, à impulser l'esprit d'initiative et à exploiter au mieux les mécanismes d'encadrement, d'appui et de financement mis en place afin d'encourager le travail indépendant. Un grand défi nous attend c'est l'emploi des jeunes. Et là nous avons tracé une stratégie visant à assurer une croissance de 6% pour réduire d'un point le taux de chômage en 2011. Le ministre de l'Emploi ajoute : « Nous ambitionnons plus. Soit 8% pour réduire de deux à trois points du taux de chômage des diplômés du supérieur. Ceci pourrait être réalisé en stimulant le secteur privé à investir davantage dans différentes activités et à augmenter le rythme de création d'entreprises à 70 mille l'année prochaine. Nous comptons drainer plus d'investissements étrangers en vue de créer plus de postes d'emploi. » M.Slim Taltli a, en outre, mis l'accent sur l'accélération remarquable qu'a connu le rythme de l'investissement qui a atteint un taux de 23,9 % du PIB, en 2007 et 25,1 % en 2008, dépassant ainsi les prévisions du XIème Plan de développement. Notre défi est de valoriser davantage les ressources humaines, en ciblant, en particulier, les spécialités porteuses, de manière à consolider davantage la plate-forme nécessaire à l'accélération du rythme des créations d'emploi, dans toutes les régions du pays, et à réduire le taux du chômage. Ce qui contribuera à augmenter le taux d'encadrement à 18,2% en 2011. Ceci sans oublier le rôle du tissu associatif et du secteur non marchand dans l'emploi. L'amélioration de la compétitivité de l'économie tunisienne et la conquête de nouveaux marchés sont deux facteurs essentiels pour améliorer la croissance et l'emploi. « Nous espérons que l'exportation contribuera à 37% de la croissance d'ici 2011. Notre pays réserve 0,6% du PIB pour les programmes d'emploi. Ce taux atteint 1,5% si on ajoute les investissements orientés vers la formation professionnelle. Ce taux est supérieur à celui d'Europe. En effet nous réservons 290 millions de dinars par an aux programmes de dynamisation de l'emploi dont 100 millions de dinars pour le fonds national d'emploi. Et malgré cet effort, la situation actuelle nous pousse à parfaire l'identification des mutations survenant sur le marché de l'emploi, le renforcement des potentialités des services de l'emploi dans le suivi de la dynamique de ce secteur dans les régions et la stimulation du rôle de l'Observatoire national de l'emploi en coordination et avec le concours de toutes les parties concernées. Mettre à niveau les 88 bureaux d'emploi figure parmi nos priorités. Et là il faudrait moderniser les services dans ces bureaux, suivre de près le marché de l'emploi, encadrer les demandeurs d'emploi, évaluer leurs compétences », souligne le ministre de l'Emploi. Ces bureaux d'emploi sont appelés à se développer car si un employé encadre 1000 demandeurs d'emploi en Tunisie, ce taux est de 1 pour 50 en Europe. Notre rôle est de mettre à profit les travaux d'évaluation des programmes d'emploi et des mécanismes du fond national d'emploi pour les consolider, renforcer le partenariat avec les entreprises du secteur privé afin d'intensifier les opportunités d'insertion des diplômés de l'enseignement supérieur et de dynamiser davantage les programmes orientés pour la création de nouveaux projets. Le taux des jeunes diplômés de l'université impliqués dans la création de projet ne dépasse pas les 5% alors qu'il est de 17% en Europe (11% en Allemagne et 17% en Autriche)
Développer la formation professionnelle De plus en plus de jeunes optent pour le système de la formation professionnelle, notamment, au sein des collèges préparatoires techniques qui offrent diverses opportunités pour intégrer le marché du travail. En effet, 70 à 100 % des diplômés des centres de formation professionnelle parviennent à trouver du travail dans un délai de 6 mois après l'obtention de leur diplôme. La formation professionnelle bénéficie, en Tunisie, d'un intérêt particulier compte tenu des grands défis à relever, notamment, l'emploi, la concurrence internationale et le démarrage de méga-projets qui nécessitent plusieurs spécialités que le système de la formation professionnelle s'attache à fournir. La nouvelle loi relative à la formation professionnelle a pour objectif de relever le défi de la qualité, d'assurer la complémentarité entre la formation professionnelle et les cycles de l'enseignement, secondaire et supérieur, de manière à se préparer au mieux aux mutations de la carte des métiers. Le pari sur la formation professionnelle en tant que facteur de réussite pouvant mener au marché de l'emploi, s'inscrit dans le cadre des orientations de base qui visent à renforcer la position de la Tunisie en tant que destination privilégiée pour l'investissement étranger et ce, à travers la dynamisation du secteur de la formation dans la préparation aux métiers d'avenir et aux nouvelles méthodes de travail. Bien utiliser cette ressource humaine dans le développement et la création des richesses c'est notre objectif mais faut-il aussi changer les mentalités car qu'on le veuille ou non on ne peut pas former en Tunisie que des médecins et des pharmaciens mais nous avons besoin des maçons, des plombiers et de chefs de réception et là on doit nous orienter vers la formation professionnelle qui nous procure de bons débouchés. En Allemagne ou en France 80% des jeunes sont de plus en plus orientés vers l'enseignement professionnel. Les associations de leur côté ont un rôle à jouer dans la création d'emploi. 80% du recrutement en Europe est lié au relationnel. C'est dire que les jeunes pourront s'entraider et participer à cet effort d'embauche. Le marché de l'emploi bouge. De nouvelles opportunités s'offrent à nos jeunes qui sont appelés à s'intégrer dans cet environnement mondialisé. Et là réside tout le défi à relever » a conclu le ministre.