La Tunisie est devenue une destination fort prisée avec 65 mille golfeurs et 245 mille green fees. Elle a de solides atouts à faire valoir en terme de tourisme golfique. Mais sommes- nous compétitifs pour attirer cette clientèle à forte valeur ajoutée ? Quelle stratégie adopter pour mettre à niveau notre produit golfique pour se différencier des autres pays méditerranéens ? La Tunisie a tous les atouts pour développer la plaisance. L'infrastructure maritime tunisienne est propice au développement de ce secteur. En effet, notre pays dispose de neuf golfs. Le nombre de golfs va doubler d'ici 2020. Deux golfs sont déjà en chantier et il est devenu impossible d'ignorer cette activité en Tunisie. Du côté de l'Office National du Tourisme, parallèlement aux installations, l'on multiplie les efforts, les promotions, les rendez-vous sportifs, le développement d'un label golfique tunisien et l'adhésion à l'Association internationale des tours-opérateurs de Golf. Ce tourisme golfique peut prétendre à de beaux séjours dans l'avenir à condition de résoudre les vrais problèmes qui se posent dans le secteur. Des problèmes qui ne tiennent pas seulement à l'entretien des parcours, mais à la difficulté de vendre ce produit et de le commercialiser sur l'Europe, notre traditionnel marché. Actuellement, les golfeurs français, anglais et allemands représentent près de 70% de notre clientèle. Les marchés cibles sont le Royaume-Uni (1,2 million de touristes golfeurs), l'Allemagne (500.000), la France (400.000), les Pays-Bas (250.000) et la Suisse avec 60.000 golfeurs.
Attention à la concurrence Les pays méditerranéens investissent de plus en plus dans ce créneau. C'est le cas de l'Espagne qui compte plus de 272 parcours dont 29 sont situés dans la seule zone touristique de Malaga, de l'Italie avec 225 parcours et du Portugal où l'on recense plus de 60 parcours. Il est à noter dans ce contexte que l'Espagne attire 26,7% du flux touristique des golfeurs tandis que le Portugal accapare 24,3% des parts de marché malgré le nombre limité de parcours dont il dispose. Le Maroc mise aussi sur ce produit avec un programme de 18 parcours en 2010. L'Egypte aussi avec 12 golfs opérationnels. Même la Libye et l'Algérie envisagent de créer plusieurs parcours dans leur stratégie touristique. C'est dire que la concurrence sera rude et là nous devrons revoir notre politique en matière d'investissement. D'ailleurs, on pense à édifier six autres parcours à Djerba, Hammamet et Tunis Nord. Mais ces projets tardent à se concrétiser. Le golf doit s'associer au haut de gamme et nos professionnels doivent montrer à ses adeptes une vraie légitimité sur ce créneau et c'est dans ce cadre que s'inscrit les actions de promotion Pro-Am Gammarth et Hammamet visant à promouvoir notre produit golfique. Un produit porteur Il est vrai que ce produit porteur ne cesse de contribuer à améliorer les taux d'occupation en période de basse saison en plus d'une clientèle différente et sans aucun doute plus aisée. Donc aucune fausse note n'est permise,la fidélisation de cette clientèle et un bon bouche à oreille indispensable dans ce métier passe par une qualité irréprochable. Quant aux prix,ils sont particulièrement attractifs surtout en tenant compte du coût du séjour et de la qualité de nos parcours. Le golf tunisien arrive à maturité pour la plus grande satisfaction de tous les golfeurs qui nous visitent mais faut -il consolider davantage ce produit et le promouvoir. ? Et là,il faudrait être créatif,imaginatif et faire rêver les gens. Les détails comptent beaucoup et il faudrait passer beaucoup de temps pour bien fignoler ce produit. Le client ne tolère que le zéro défaut. Ce qui suppose un professionnalisme et une grande vigilance, une grande débrouillardise car le tourisme golfique permet de dégager de belles marges mais à condition d'avoir compris ses mécanismes.