Le stationnement anarchique au centre ville persiste encore. C'est un problème éternel qui gagne même du terrain d'une année à l'autre à cause du développement du parc automobile. En fait, le nombre de voitures ne va pas en parallèle avec les investissements dans le domaine, puisque deux parkings à étage seulement ont été édifiés dans la capitale. Le troisième sera opérationnel en avril 2009. Mais, cette expérience entamée il y a quatre ans n'a pas encore donné ses fruits car, les véhicules squattent les trottoirs tout au long de la journée. Si les automobilistes optent pour ces solutions risquées c'est à cause des prix de parkings jugés très élevés.
« S'il vous plait, est ce que vous savez où se trouve la fourrière ? Je dois récupérer ma voiture qui a été saisie par les agents municipaux. J'ai dû faire le tour des différents parkings mais vainement ... ». Un journal et une bouteille d'eau minérale à la main, un homme à peine la quarantaine, cherchait la fourrière municipale sise à l'avenue Mohamed V pour récupérer son véhicule. L'heure affichait 16 heures trente minutes, pratiquement aucune place n'est disponible dans les zones bleues en plein centre ville. Que ce soit le matin ou l'après-midi, ces espaces sont saturés lors des horaires administratifs. Le stationnement est un problème éternel malgré les quelques tentatives prises par la municipalité de Tunis. Et c'est pour la simple raison : la demande dépasse de loin l'offre, et les solutions identifiées jusqu'ici se sont avérées inefficaces. Moins de 29 mille places de stationnement sont disponibles dans la capitale alors que la demande dépasse les 32 mille. Il s'agit d'un problème récurrent qui se pose à cause de l'évolution continue du parc automobile. Le nombre des véhicules n'a cessé de grimper lors des dernières années suite à la généralisation de la voiture populaire qui certes facilite le quotidien du tunisien mais lui crée d'autres difficultés parfois ingérables. Où stationner durant de longues durées à prix abordable est l'une des questions à laquelle la municipalité n'a pas encore apporté une réponse définitive. Une équation difficile à réaliser car le budget du Tunisien ne le permet pas. En fait, les frais de stationnement sont classés parmi les dépenses supplémentaires qui alourdissent la bourse du Tunisien outre les frais d'entretien et le carburant. Pour ce faire, ils ont recours à des solutions faciles, mais coûteuses une fois qu'ils sont piégés, soit le paiement des frais de la fourrière qui s'élèvent à 30 dinars. Très souvent, les automobilistes garent leurs véhicules dans des zones strictement interdites ou carrément sur les trottoirs. Un paysage très fréquent dans notre ville d'où la complexité de la situation. La tâche devient non confortable même aux piétons qui ont de la peine à se déplacer librement sur les trottoirs envahis par les véhicules.
Programmes inefficaces Depuis des années, la municipalité de Tunis a instauré un programme pour gérer ce problème mais sans résultat concret jusqu'à présent, car les voitures garées anarchiquement sont à tort et à travers dans les principales avenues que les rues de la capitale. D'ailleurs, les encouragements accordés aux privés pour investir dans le domaine n'ont abouti qu'à l'édification de trois parkings à étages, d'une capacité d'accueil de 2350 places, dont deux sont déjà opérationnels et un en cours de réalisation. Notamment, le parking à étage sis à la rue Mokhtar Attia qui ouvrira ses portes aux automobilistes en avril 2009 offrira 730 places. Mais cette alternative n'a pas encore fait ses preuves. Quelques automobilistes seulement garent leurs voitures dans ces espaces ou prennent l'initiative de s'abonner (50 dinars par mois hors taxes). Ils justifient cette réticence par la hausse des tarifs pratiqués, puisque l'heure est facturée à trois cents millimes. A rappeler dans ce contexte que le programme de construction des parkings à étage à moyen et à long terme a pour objectif d'offrir 22 mille places seulement étant donné que la capacité d'accueil de la capitale est limitée et même saturée.
Parmi les autres solutions prévues dans ce cadre, l'amélioration du transport en commun. Toutefois, le secteur sera-t-il capable de contribuer efficacement dans la résolution du problème ? Partant du fait qu'il souffre de plusieurs lacunes, le transport en commun ne représente pas une vraie issue du moins à court et à moyen terme. C'est un deuxième calvaire pour les adeptes de ce moyen de transport, ou plus précisément ceux qui sont dans l'obligation de l'utiliser. La municipalité a pour objectif notamment de créer des parkings à proximité des stations de bus et du métro afin d'encourager les automobilistes à s'en servir, mais cette alternative ne sera pas efficace partant du fait que le transport en commun ne répond pas aux exigences des tunisiens à cause entre autres du problème d'encombrement et du retard. Toujours dans la même optique, ces projets ont été programmés depuis des années mais, ils n'ont pas encore vu le jour à cause de la réticence des investisseurs privés. Trois appels d'offres ont été affichés pour construire un parking à proximité de la Place « Mdaak El Halfa », en plein centre ville, mais vainement. Nous entendons parler depuis plus de cinq ans de ces solutions qui ne trouvent pas échos même auprès des hommes d'affaires supposés réaliser ces projets et ce pour la simple raison, ils ne sont pas rentables. Prévoir d'autres solutions plus efficaces afin de congestionner la capitale et rendre la circulation plus fluide semble être d'urgence, car c'est toujours les citoyens qui payent les frais de cette anarchie.