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"A la limite, la croissance de l'économie tunisienne accusera 1 ou 1,5 point en moins. Mais dans l'ensemble elle va bien" Point de presse de Dominique Strauss Kahn, Directeur Général du FMI - Dans six mois, peut-être, les ressources du FMI ne satisferon
A l'issue de la réunion de Tripoli sur l'intégration maghrébine qui prenait fin hier matin et après son entretien avec le Président de la République au sujet de la crise qui éclabousse l'économie mondiale mais aussi au sujet des relations bilatérales entre l'institution de Bretton Woods et la Tunisie, M. Dominique Strauss Kahn, Directeur Général du FMI a tenu hier après-midi un point de presse au siège de la Banque Centrale de Tunisie. Une visite qui s'inscrit dans le cadre des festivités de la BCT qui fête son SOème anniversaire. Au menu, la crise financière, les perspectives économiques pour la Tunisie, le rôle du FMI, l'intégration maghrébine.
Après la participation à la 4ème réunion des pays Maghrébins qui s'est déroulée hier et avant-hier à Tripoli,le Directeur Général du FMI l'intérêt et le soutien ferme du Fonds à l'intégration maghrébine. «Une intégration considérée comme facteur de développement économique et financier pour la région, mais qui demeure hypothétique...Chaque pays a tendance à rester chez lui ». Concrètement et pour mettre le processus d'intégration sur les rails, M. Strauss Kahn invite les pays maghrébins à accélérer la création d'une banque maghrébine et à développer les projets d'infrastructure communs, qui restent pour la plupart givrés. Pour sa part Taoufik Baccar, Gouverneur de la BCT, a affirmé que la réunion de Tripoli a débouché sur la mise en place d'un plan concret d'action appuyant le rôle du secteur privé dans l'édification d'un espace maghrébin commun. La question de la crise financière s'est imposée d'elle-même au cours de la conférence. Toujours les mêmes interrogations : quelles conséquences sur la Tunisie, quels sont les plans de secours internationaux, quel est le rôle du FMI... Le Directeur Général du FMI n'a exclu aucun pays de la zone de risques. Toutefois, il a fait remarquer que compte tenu de leur faible intégration dans la finance mondiale, les effets sur les pays du Maghreb seront beaucoup moins graves qu'ailleurs. Pour le cas de la Tunisie, M. Strauss Kahn affirme : «II y aura un effet en 2009, mais l'année ne sera pas considérablement diffîcile...Les prévisions de croissance seront notamment revues à la baisse de 1 à 1,5 points ce qui est beaucoup moins grave que d'autres pays comme la Chine ». Et d'ajouter : «L'ensemble de la politique économique tunisienne va bien... Elle ne va pas mal ». Par ailleurs, la question d'implication des pays africains et maghrébins dans les plans anti-crise a été soulevée au cours de la conférence.D'ailleurs une quasi-absence d'une représentation africaine et maghrébine a été observée au cours du dernier Sommet du G20 tenu à Washington. Sur ce point, le directeur général du FMI a affirmé qu'avec la participation de l'Afrique du Sud, on ne peut pas dire qu'il y a l'absence de représentation africaine à la réunion du G20. Il a par ailleurs salué les conclusions d'un Sommet qu'il qualifie d'historique entre les 20 pays les plus producteurs du monde. Concernant les plans de secours M. Strauss Kahn a essentiellement parlé de relance concertée, de réformes de fonds du système bancaire mondial, de la supervision bancaire, de la gouvernance mondiale et du nécessaire redéploiement du FMI et de la Banque Mondiale. À ce titre, M. Taoufik Baccar a affirmé le soutien de la Tunisie aux nouvelles orientations et réformes engagées en faveur de la régulation du système bancaire et financier mondial tout en réaffirmant l'adhésion de la Tunisie à toutes les démarches du FMI. Strauss Kahn a appelé à une gestion multilatérale. «Le FMI a toutes les ressources nécessaires pour apporter son soutien aux pays infectés, mais peut être dans six mois nos besoins excéderont nos ressources», affirme le Directeur Général du FMI qui a par la même salué l'initiative du Japon qui a renfloué le Fonds de 100 milliards de dollars. Par ailleurs, II a exprimé sa réticence quant à l'instauration d'un seul régulateur sur la scène internationale tout en insistant sur le rôle de supervision imparti au FMI