Le nouveau siège de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat, inauguré officiellement il y a quelques jours, a abrité, hier mercredi , sa première rencontre internationale, celle ayant réuni des hommes d'affaires tunisiens et argentins en marge de la visite de Mme Cristina Fernandez De Kirchner, présidente de la république d'Argentine. D'ailleurs, la Présidente argentine était présente à cette rencontre d'affaires , marquant ainsi l'intérêt qu'elle porte au partenariat et à la complémentarité économique entre la Tunisie et l'Argentine dont les opportunités sont, a-t-elle dit, énormes.
Un constat partagé par MM Hédi Djilani, président de l'Utica et M. Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération internationale, qui ont, tour à tour, exposé à leurs hôtes l'avantage qu'il y a à investir en Tunisie.
Ainsi, le chef du patronat tunisien a affirmé, en référence à la crise financière internationale, que l'économie tunisienne est sécurisante contrairement à bien d'autres qui se sont avérées fragiles face aux soubresauts qui secouent les places financières et les économies mondiales.
Ensuite, il a brossé à grands traits le schéma de partenariat souhaitable à la faveur duquel entreprises tunisiennes et argentines pourraient mettre en place des joint ventures qui viendraient apporter ce « complément qui manque à la coopération tuniso-argentine », reprenant le catalogue des atouts qui sont ceux de la Tunisie , notamment le fait qu'elle constitue la porte d'accès aux marchés maghrébin, africain, arabe et européen du fait des accords de libre-échange qui la lient à la plupart de ces espaces.
Dans la foulée, il a informé ses interlocuteurs que 3000 entreprises étrangères opèrent en Tunisie et que « ces entreprises gagnent beaucoup d'argent ».
Quant au ministre du Développement et de la Coopération internationale, il a plutôt axé son intervention sur les « fondamentaux » sociaux et économiques qui font de la Tunisie une destination de choix pour les investisseurs internationaux, et dans le cas de l'espèce, argentins.
Il a précisé qu'avec une économie valant 40 milliards de dollars, la Tunisie offre une opportunité significative pour l'investissement argentin, d'autant que l'activité économique en Tunisie est variée (12% pour l'agriculture, 30% pour l'industrie et 58% pour les services) , en plus du fait que son taux de productivité augmente de 3% par an et que 40% de la croissance économique de la Tunisie proviennent des échanges commerciaux avec l'extérieur.
Le ministre n'en a pas moins constaté que, en dépit de cette collection d'atouts, le partenariat entre la Tunisie et l'Argentine est en-deçà des attentes, exhortant les futurs partenaires argentins à privilégier trois créneaux jugés porteurs, à savoir l'agroalimentaire , la coopération technologique et les NTIC.
« GRANDES ATTENTES » Intervenant à son tour, la présidente de la République argentine a , dès l'abord, fait observer que les opportunités de partenariat entre la Tunisie et son pays sont énormes et sans précédent, évoquant de « grandes attentes » que les hommes d'affaires des deux pays ont le devoir de concrétiser au regard des potentialités économiques de la Tunisie et de l'Argentine.
De l'exposé qu'elle a fait sur l'économie argentine, il appert que ce pays majeur de l'Amérique latine fait partie des dix premières puissances économiques mondiales et qu'il enregistre en moyenne une croissance de 8%, qu'il a créé 3 millions d'emplois de sorte que le taux de chômage se limite à 7,8% et que le travailleur argentin a le meilleur salaire de tous les pays d'Amérique latine.
S'y ajoutent une grande capacité de production agricole et technologique et un excédent commercial annuel de 3 milliards de dollars.
S'agissant des secteurs qui s'offrent le mieux au développement de la coopération entre la Tunisie et l'Argentine, la Présidente argentine a spécifié au premier chef l'agroalimentaire, créneau dans lequel l'Argentine dispose d'avantages comparatifs certains et durables , ajoutant que la crise financière internationale actuelle donne un relief particulier à l'agroalimentaire , l'alimentation devançant tous les autres postes de dépenses du consommateur. Et puis, quand on est angoissé, a-t-elle dit, on mange beaucoup plus.