Les accidents de travail enregistrés dans le domaine du transport terrestre ne cessent d'augmenter depuis déjà trois ans. Il est question essentiellement d'accidents de trajet. Ce fléau est même classé parmi les plus dangereux et mortels alors que le secteur offre de moins en moins d'opportunités d'emploi. Stress, manque de formation, non-respect du Code de la route, manque d'expérience sont notamment les causes de cette machine de mort qui coûte la vie aux êtres humains sans compter les dégâts matériaux et la perte en termes de coût de travail. 47 accidents pour mille salariés ont été enregistrés, l'année écoulée, alors que le chiffre ne dépassait pas les 40, il y a trois ans. Ces drames répétitifs, le dernier en date s'est déroulé il y a tout juste quelques jours au niveau de la route X- sont dues aux fautes de conduite, à savoir ; la vitesse inadaptée, la perte du contrôle du véhicule, et le non-respect de la priorité. A qui incombe la responsabilité ? Est-ce le conducteur uniquement ou l'employeur (compagnie de transport publique ou privée, entreprises...) qui ne veille pas à cette composante si importante ?
Un secteur qui emploie de moins en moins de professionnels, mais qui engendre de plus en plus d'accidents mortels et graves. Il est question du transport terrestre qui a fait hier l'objet d'une rencontre au siège de l'Institut de Santé et de Sécurité au Travail (ISST) dans le cadre de son activité périodique. En fait, 17 mille employés exercent dans le transport terrestre selon les statistiques de l'année dernière contre 21 mille il y a trois ans, soit une régression de l'ordre de 3 %. Ce changement dans le paysage de travail a engendré des problèmes sérieux, essentiellement les accidents de la circulation qui sont d'ailleurs en augmentation. Ils dépassent même la moyenne nationale (900 cas). A cet effet, M. Karim Bassalah, ingénieur-conseil auprès de la CNAM a précisé que 949 accidents ont eu lieu dans le transport terrestre l'année dernière, soit une évolution de 6,63 % par rapport à 2006. Egalement, le niveau de gravité du secteur est plus élevé que la moyenne nationale.L'indice de fréquence du secteur Transport ne suit pas la tendance nationale, d'après M. Bassalah.
Les nouveaux recrutés Mais là où le bât blesse est que plus de la moitié des accidents survient lors des deux premières années d'exercice. Les nouveaux recrutés ne maîtrisent pas convenablement leurs véhicules et ne poursuivent pas une formation continue ni accentuée en la matière. Cela est dû certes aux compagnies qui ne prêtent pas d'attention à ce sujet. Cette négligence coûte cher en termes de vies humaines auprès même des conducteurs. Preuve, les accidents du trajet qui ne représentent que 10 % des accidents de travail avec arrêt, constituent 70 % des accidents mortels. Les chauffeurs sont les plus sinistrés. Ils subissent des atteintes physiques au niveau du cou et de tronc qui sont même significatives. Le comportement au volant reste parmi les principales causes de ces drames. Inattentifs à l'application du Code de la route, les chauffards conduisent très souvent rapidement. A cet égard, le représentant de la CNAM a précisé que l'excès de vitesse et la vitesse non adaptée occupent la première position, viennent pas la suite la perte de contrôle du véhicule et le non respect des règles de priorité. Il présente dans ce cadre un ensemble de recommandations. Le spécialiste conseille en fait de modérer la vitesse, d'éviter les manœuvres brusques, de freiner prudemment et sans choc, de freiner avant les virages et pas dans les virages mêmes. Car d'après lui, « un doublement de la vitesse dans un virage entraîne une force due au déplacement des voyageurs 4 fois plus grande ». Des pratiques rarement appliquées par les conducteurs notamment des bus qui ne lui accordent pas un grand intérêt. C'est ce qui prouve d'ailleurs le manque de formation dans le domaine. La sensibilisation par rapport à cet élément primordial reste limitée et inefficace. Rares sont les programmes élaborés dans ce sens, malgré l'augmentation continue du nombre des accidents. Partant du fait que l'effectif des conducteurs est en régression, la sensibilisation et l'amélioration des conditions de travail sont importantes. De plus, les compagnies doivent veiller à offrir des conditions idoines pour les professionnels qui exercent difficilement. Notamment, les chaises doivent répondre aux normes ergonomiques, les horaires de travail sont supposées être adaptées à l'aptitude des conducteurs qui sont confrontés à des maladies professionnelles d'ordre musculo-squelletiques... Un secteur qui présente certes plusieurs dangers et qui nécessite des actions de mise à niveau efficaces et bien étudiées.