Le Bardo-TAP - Le secteur de l'agriculture qui représente le fondement essentiel pour la réalisation de la sécurité alimentaire nationale demeure le secteur clé de l'économie tunisienne et fait partie des priorités de l'action de développement initiée par le Président Zine El Abidine Ben Ali, a affirmé M. Abdessalem Mansour, ministre de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques Dans sa réponse, aux interventions des députés sur le budget du ministère, M. Mansour a indiqué que le secteur contribue, à hauteur de 13 pc du PIB, de 9 pc du volume total des investissements, de 10 pc des exportations et de 16 pc des postes d'emploi. Il a souligné que la stratégie du ministère est fondé sur trois axes ayant trait essentiellement à la mobilisation et l'exploitation optimale des ressources naturelles, à l'environnement général des exploitations agricoles et aux secteurs de production. S'agissant des ressources naturelles, le ministre a précisé que les stratégies mises en place s'inscrivent dans le cadre d'une vision qui prend en compte la durabilité et qui préserve les intérêts des générations futures, relevant que 54 pc du budget de développement du ministère pour l'année 2009 sera consacrée à la poursuite des efforts déployés dans le domaine de la mobilisation et de la bonne exploitation des ressources naturelles. Evoquant le secteur des ressources hydrauliques, le ministre a relevé que la Tunisie est parvenue, à la faveur d'une politique hydraulique avant-gardiste, modèle du genre à l'échelle internationale, à garantir ses équilibres hydrauliques à l'horizon 2030, et qu'elle s'emploie, actuellement, à élaborer des études prospectives sur les équilibres hydrauliques à l'horizon 2050. M. Mansour a affirmé que 88 pc des ressources hydrauliques ont été mobilisées jusqu'à ce jour, et ce taux atteindra progressivement les 95 pc à la fin de la stratégie mise en place qui comporte également le démarrage du dessalement de l'eau de mer, à partir de 2011, dans l'île de Djerba et la programmation de 3 autres stations de dessalement à Sfax et à Ezzarat dans le gouvernorat de Gabès. Le ministre a indiqué que l'année 2009 connaîtra l'aménagement d'environ 10 mille hectares de périmètres irrigués, dont 7 mille hectares s'inscrivant dans le cadre de l'extension des superficies des cultures céréalières irriguées moyennant une enveloppe de 38 millions de dinars. De même, l'année 2009 sera l'année du démarrage de la deuxième phase du projet d'investissement dans le secteur des eaux au cours du deuxième semestre de l'année 2009 d'un coût total de 217 millions de dinars. De même, 6 pc des dépenses de développement du département pour l'année prochaine sera consacrée à la réalisation de 31 nouveaux ouvrages d'eau potable par les services de l'ingénierie rurale en vue d'approvisionner quelque 25 mille habitants. L'année 2009 verra par ailleurs le démarrage de la réalisation de la deuxième phase du projet d'amélioration de gestion des eaux des oasis du sud dans les gouvernorats de Gabès, de Kébili et de Tozeur moyennant le coût de 80 millions dinars, dont 60 millions de financements extérieurs. Au sujet de l'amélioration de l'environnement des exploitations agricoles, M. Abdessalem Mansour a mis en exergue l'importance majeure accordée par la Tunisie à la recherche scientifique agricole en vue d'améliorer la productivité et garantir l'auto-approvisionnement en semences, indiquant que la recherche a permis de créer 38 nouvelles variétés, dont 21 pour les grandes cultures, 12 pour les arbres fruitiers et 5 pour les cultures maraîchères. Les efforts seront axés dans l'avenir pour l'adaptation des résultats des recherches à la réalité sur le terrain des exploitations agricoles et aux spécificités naturelles des différentes régions du pays d'autre part. L'accent sera mis, également, a ajouté le ministre, sur le renforcement des recherches portant notamment sur l'amélioration des variétés des graines et de fourrage. Trois millions de dinars ont été alloués, à cet effet, au titre de l'année 2009 et 4 groupes de recherches spécialisées ont été constituées dans le domaine de la génétique et de la biotechnologie. Concernant la vulgarisation agricole, M. Abdessalem Mansour a souligné que la stratégie adoptée s'appuie sur trois modèles qui ciblent les petits, moyens et grands agriculteurs, ainsi que sur le démarrage de l'opération de vulgarisation ciblée à travers la conclusion de contrats de vulgarisation. Le ministre a mis en exergue la détermination de l'Etat à assurer la valorisation des exploitations qui constituent le principal catalyseur du secteur, relevant que la stratégie adoptée tend à valoriser une première partie de ces exploitations productives qui bénéficient d'une situation financière saine, à raison de 100 exploitations par an, sur une période de 3 ans. L'accent sera mis, dans ce contexte, sur les exploitations de céréales, une action, a-t-il précisé, qui permettra de porter le nombre des exploitations à 350 annuellement, pour couvrir ainsi 2000 exploitations à l'horizon 2016, sur un total de 14 mille exploitations dans le pays, dont la superficie dépasse 50 hectares. Evoquant la situation des terres domaniales agricoles, qui représentent 1,7% des terres labourables, le ministre a réaffirmé le souci de l'Etat de sauvegarder cette richesse nationale qui contribue à hauteur de 2,9% à la production agricole et à l'effort national d'exportation. M. Abdessalem Mansour a, en outre, mis l'accent sur le rôle dévolu aux sociétés de mise en valeur et de développement agricoles installées sur les terres domaniales agricoles, dans la promotion des modes de production, le renforcement du rendement et de l'investissement ainsi qu'en matière d'emploi des cadres. Il a relevé que le ministère veille à suivre de près les résultats enregistrés par ces sociétés et l'état d'avancement de la concrétisation de leurs programmes. Il a, par ailleurs, passé en revue les différentes mesures prises en vue de faciliter aux agriculteurs et, tout particulièrement, aux plus petits parmi eux, l'accès aux crédits agricoles, et ajouté que près de 25% des dépenses de développement du ministère ont été consacrésaux encouragements et incitations offerts par l'Etat aux secteurs de l'agriculture et de la pêche. Pour ce qui est de l'endettement dans le secteur agricole, le ministre a mis en exergue la détermination du Président de la République à identifier les solutions appropriées aux différentes problématiques qui se posent, relevant la nécessité de constituer une commission mixte réunissant les différentes parties concernées pour effectuer un diagnostic minutieux de la situation et proposer les solutions adéquates selon les catégories d'agriculteurs. Au niveau des secteurs de production, le ministre a précisé que l'agriculture tunisienne a continué d'enregistrer des résultats probants au niveau des différentes activités de production, ce qui a permis de garantir la sécurité alimentaire à l'échelle nationale, d'améliorer l'état de la balance commerciale alimentaire et de promouvoir la qualité des produits. S'agissant de la stratégie nationale du secteur des céréales qui a pour objectif de porter la production annuelle à hauteur de 27 millions de quintaux, le ministre a affirmé que les objectifs fixés consistent à réaliser la sécurité alimentaire en blé dur et en orge et à réduire l'importation du blé tendre. Il a indiqué que les principaux axes de cette stratégie portent essentiellement sur l'extension de la superficie des cultures céréalières irriguées pour la porter progressivement à 120 mille hectares. Cette stratégie vise également à accorder la priorité aux 100 mille hectares de blé dur dans les zones humides et semi humides, et à assurer un suivi constant des fermes productives de céréales à travers la mise sur pied de groupes mixtes composés de représentants de l'administration et des gens de la profession. La chambre des députés a, ensuite, adopté le projet de budget du ministère pour l'exercice 2009.