* Situation foncière non régularisée... * Dysfonctionnement au niveau de certaines unités scientifiques * Le coût de réalisation dépasse de loin les prévisions initiales La Cour des comptes a consacré dans son dernier rapport un chapitre réservé aux services de l'Etat, aux établissements et entreprises publiques. La Cité des Sciences a été soumise au contrôle de la Cour des comptes. La période de contrôle couvre l'activité de la Cité des Sciences au cours de la période allant de 2002 à 2006. Les principales conclusions de l'organe suprême du contrôle tournent autour de l'incapacité de l'établissement public de parachever à terme les projets d'aménagement et d'équipement d'espaces, d'accomplir non seulement ses principales attributions et missions mais également mener à bien la gestion administrative et financière de l'entreprise publique. La lecture du rapport de la Cour des Comptes montre clairement la mauvaise affectation des ressources ou du budget alloué à l'aménagement et à l'équipement des espaces. « Au total, le coût de réalisation de la Cité des Sciences a dépassé les prévisions initiales de plus de 60% », note le rapport. Le coût initial du projet d'aménagement et d'équipement est estimé à 50 MD. A fin juin 2006 , le coût global frôlait les 83 MDT, soit 33 MDT de dépenses supplémentaires pour des espaces non encore exploités. La Cour des comptes explique cette situation par l'attribution des travaux d'aménagement et d'équipement à un établissement public « récemment créé, ne disposant ni des ressources humaines ni de capacité suffisante pour diriger des projets d'une telle dimension ». Malgré l'enveloppe colossale allouée à ce projet d'envergure, ayant une dimension culturelle et scientifique, la Cité des Sciences reste méconnue par la majorité des citoyens. Certains ignorent même ses attributions et ses missions et s'interrogent même sur l'utilité de cet espace gigantesque qui couvre une grande surface et qui donne à vue d'œil l'air d'un univers scientifique insolite. Néanmoins, la splendeur de l'architecture suffira-t-elle pour réaliser les missions attribuées à la Cité des Sciences. Laquelle est chargée de « sensibiliser le public à l'approche des méthodes et des découvertes scientifiques et d'éveiller la curiosité intellectuelle chez les jeunes ». La Cour relève à juste titre la modestie du nombre des visiteurs, les dysfonctionnements de quelques unités scientifiques et la non exploitation de certains pavillons. Les fonctions de marketing, de communication de suivi et de pilotage semblent faire défaut chez l'administration de la Cité des Sciences. Par ailleurs et sur le plan administratif, la Cour observe que le personnel de la Cité des Sciences est dépourvu de statut propre. Ce même établissement public soumis au contrôle n'a pas parachevé les formalités juridiques relatives à l'établissement d'un titre foncier et à la régularisation de la situation foncière de ses bâtiments. « A fin juin 2006, il n'a pas été procédé à l'évaluation de la participation de l'Etat à la Cité des Sciences », note le rapport. Le manque de suivi de la part du ministère de tutelle est la principale cause qui a contribué à élargir le champ d'entraves et de difficultés pour la réalisation des projets et des objectifs escomptés. A titre de réponses aux observations de la Cour des comptes, le ministère de l'Enseignement Supérieur attribue les insuffisances et le retard dans l'achèvement des projets d'aménagement et d'équipements aux difficultés d'ordre matériel pratique et contractuel. Le ministère confirme par ailleurs son rôle prépondérant dans la dynamique et la promotion du partenariat entre la Cité des Sciences et les différents établissements de l'enseignement supérieur. S'agissant du volet administratif, le ministère de tutelle affirme que les textes réglementaires relatifs à l'administration financière et administrative de la Cité des Sciences ont été déjà adoptés. Le ministère s'est arrêté sur le sujet de la promotion des activités scientifiques, en soulignant la mise en place d'un plan d'action prévoyant la rénovation du contenu scientifique et l'intensification des manifestations scientifiques. Pour sa part la Cité des Sciences n'a pas omis dans sa lettre de réponses de mentionner les résultats encourageants qu 'elle a enregistrés au titre de l'année 2006 tout en soulignant l'effort déployé par la Cité pour renforcer son rayonnement aussi bien sur le plan national qu'international. En réponse aux insuffisances en matière de la gestion financière et administrative, la Cité des Sciences a passé en revue les mesures prises pour assurer des sources stables de revenus et les efforts entrepris pour asseoir un système d'information cohérent. Le cadre administratif a également fait l'objet de réforme en lançant au début de l'année 2007 un manuel de procédures couvrant les différentes structures de la Cité des Sciences.