Des explosifs découverts dans un hôpital indien Le Temps-Agences - La police indienne interrogeait hier deux suspects dans l'enquête sur les attentats de Bombay imputés à un commando venu du Pakistan, dans un climat sécuritaire extrêmement tendu par crainte d'attaques contre des aéroports. Ces attentats spectaculaires et inédits - commis entre les 26 et 29 novembre dans la capitale économique indienne - continuent d'alimenter les tensions historiques entre l'Inde et le Pakistan: le président pakistanais Asif Ali Zardari a ainsi réclamé vendredi des "preuves concrètes" de la responsabilité d'un groupe islamiste cachemiri pakistanais, comme l'affirment l'Inde et les Etats-Unis. Pour l'instant, dans leur difficile enquête, des policiers indiens ont interpellé à Calcutta (est) et à New Delhi deux hommes "soupçonnés d'avoir fourni des cartes SIM (de téléphones portables) aux terroristes des attaques de Bombay", a annoncé hier un officier de police, Javed Shamim. Ils ont été inculpés de "faux et usage de faux" et placés en détention préventive jusqu'au 20 décembre. Outre l'arrestation à Bombay du 10e auteur des attentats, au terme de 60 heures de combats, il s'agit là des toutes premières interpellations connues après ce carnage. Selon la police, les deux suspects se nomment "Tousif Rahaman et Sheikh Muktar". Ce dernier serait originaire du Cachemire, région dont la partie indienne est en proie à une insurrection séparatiste islamiste contre la souveraineté de New Delhi. L'Inde martèle que les "terroristes" venaient tous du Pakistan. Elle a remis à son frère ennemi une liste de 20 suspects dont elle exige l'arrestation et l'extradition. Sur cette liste, figurent plusieurs responsables du Lashkar-e-Taïba (LeT), un groupe islamiste interdit basé au Pakistan et actif dans la région du Cachemire. New Delhi et Washington imputent les attentats au LeT, l'un des mouvements armés fondamentalistes pakistanais qui assurent lutter contre l'"occupation" indienne du Cachemire et contre les "persécutions" dont seraient victimes les 150 millions de musulmans en Inde. "Le Pakistan mène sa propre enquête et attend que des preuves concrètes lui soient remises", a rétorqué le président Zardari, en visite à Istanbul. Le LeT a longtemps bénéficié de la bienveillance d'Islamabad, voire de l'aide de ses puissants services de renseignements. Le Cachemire reste l'abcès de fixation entre l'Inde et le Pakistan et a provoqué deux de leurs trois guerres depuis leur indépendance en 1947. Signe de la tension extrême, le journal pakistanais The Dawn a rapporté hier qu'Islamabad était en état d'alerte le week-end dernier après qu'un homme se faisant passer pour le ministre indien des Affaires étrangères, Pranab Mukherjee, eut menacé au téléphone le président Zardari d'une action militaire si des responsables des attentats n'étaient pas livrés.
Des explosifs découverts dans un hôpital indien Par ailleurs, la police annonce qu'elle a découvert des explosifs dans un hôpital de Nagpur, dans l'ouest de l'Inde, à la suite d'un appel téléphonique prévenant les médecins de la présence d'une bombe dans le bâtiment. "L'équipe de déminage s'est précipitée et ils ont trouvé des explosifs dans un sac en plastique", a déclaré à Reuters le chef de la police de Nagpur. Nagpur, dans l'Etat de Maharashtra, est le siège d'un groupe nationaliste hindou, le Rashtrya Swayamsevak Sangh.