Deux jours après l'Aïd el kébir, certaines municipalités et surtout celles du Grand Tunis, ne se sont pas encore débarrassées des saletés occasionnées par cette fête du mouton. Après l'Aïd El Kébir, les déchets s'accumulent et nos poubelles grossissent. Une fois égorgé, le mouton laisse derrière lui un tas d'ordures dont il faut vite se débarrasser. Des restes de paille ou de foin, des saletés provenant des tripes évidées emplissent les poubelles. Les conteneurs sont débordés de ces sacs contenant des tripes et des boyaux renfermant des kystes ou atteints d'autres maladies contagieuses, donc non consommables que les vétérinaires ont beau conseiller d'enterrer ou d'y mettre le feu et de ne jamais jeter. On peut même trouver des toisons de moutons jetés tout entiers comme si la laine du mouton était devenue encombrante pour certains ménages ! Ajoutons à cela, les débris de bois calcinés qui ont servi au « braisage » de têtes et de pattes de moutons, toutes ces saletés laissées par ces « braisiers » occasionnels installés à chaque coin de rue pour faire leur travail. Certaines municipalités n'arrivent pas en une seule journée à vider tous ces conteneurs pleins à craquer. Chaque année, dans plusieurs quartiers, beaucoup de conteneurs restent deux ou trois jours sans être vidés, provoquant ainsi des odeurs nauséabondes et donnant l'occasion aux animaux errants de s'attrouper en y mettant un grand désordre. De même les terrains vagues qui se trouvent généralement à l'entrée des villes, et surtout à l'intérieur du Grand Tunis, et qui ont servi de marché aux moutons plusieurs jours avant l'Aïd offrent un spectacle désolant, étant transformés en tapis de paille jaune parsemé de centaines de sacs en plastique et de déchets divers provenant des troupeaux et des commerçants et qu'il suffit d'un souffle de vent pour que ces déchets soient emportés dans toutes les directions. Lorsque le ramassage des ordures occasionnées par la fête du mouton ne peut être effectué en temps normal, c'est l'environnement qui est menacé. Des citoyens, voulant se débarrasser tout de suite des déchets provenant du mouton, sortent leurs poubelles sans délai, en dehors des heures du passage des bennes à ordures ; et comme les conteneurs sont très vite emplis en ce jour de fête, ils déversent leurs poubelles à même le sol, n'importe comment tout autour des conteneurs ou sur le bord du trottoir de manière à entraver la circulation des piétons et des véhicules. Un désordre total qui rend plus difficile le travail des éboueurs de la municipalité qui sont appelés à accélérer la fréquence du ramassage et à redoubler d'efforts pour venir à bout. Une campagne de sensibilisation organisée la veille de l'Aïd el kébir dans chaque municipalité s'avère nécessaire pour rappeler aux citoyens les règles du civisme et le respect de l'environnement et il serait souhaitable qu'une telle campagne soit suivie d'une mobilisation des différentes associations locales ou régionales dont les membres se portent bénévoles pour une campagne de propreté afin de débarrasser la ville des milliers de tonnes de déchets supplémentaires jetés par les ménages le jour de la fête du mouton. D'ailleurs, dans plusieurs pays européens, on fait souvent appel à des bénévoles pour ramasser les millions d'arbres de Noël qui sont jetés sur les trottoirs ou dans les poubelles juste après la fête ! Solidarité oblige !