Samedi soir est devenu sacré pour nombreux de nos jeunes. Plusieurs veulent sortir, s'amuser et faire la fête même sans moyens. L'essentiel est de quitter le ghetto familial. Monique Dagnaud, sociologue affirme dans ce sens que « Les parents sont très vigilants sur la vie diurne de leurs enfants, à cause de la pression scolaire. Et nettement moins sur la partie nocturne, considérée comme une décompression, ou une échappatoire. Ils n'ont pas très envie de savoir ce qui s'y passe, et les jeunes n'ont pas très envie d'en parler. » Samedi, c'est la sortie en groupes. Ce sont les retrouvailles avec les amis du quartier ou les copains du lycée ou de la faculté. On se fixe des rendez-vous pour se rencontrer, se divertir dans un café, un bistrot, un resto ou une boîte. Tous les chemins mènent à Rome dit le proverbe et chacun ne recule pas pour concocter un programme spécial. Rien qu'à ce signe-là, on peut reconnaître que veiller le samedi soir est devenu le privilège de ces jeunes avides de sensations fortes. Ces soirées festives sont devenues monnaie courante. Béchir un jeune branché ne rate pas le week-end « Samedi soir dit-il c'est sacré pour moi. Finis les boums où l'on danse et écoute de la musique en buvant du coca. Je suis devenu adulte et j'essaie s'il fait beau temps d'organiser des sorties avec mes amis. Souvent on sort en bande pour s'amuser et s'éclater. Le monde de la nuit me fascine et souvent on va à Hammamet pour danser et écouter de la bonne musique surtout que les boîtes les plus branchées ne manquent pas. » Samir étudiant en droit est fasciné par l'ambiance du samedi soir « Je ne résiste pas. La tentation est grande. La nuit nous appartient. Samedi c'est le moment fort de la semaine. Tout d'abord, on dîne ensemble avant de se laisser emporter par la musique house des night-clubs. On est des jeunes, on veut profiter de la vie et rien nous arrête pour vivre des moments de défoulement le samedi soir » Nahla, jeune cadre travaille dur durant la semaine « Le samedi c'est mon jour de repos, je m'organise pour faire la fête avec mes amis. On navigue sur internet pour choisir notre destination et si on tombe sur un bon programme, on ne rate pas l'occasion de se diriger vers un lieu de distraction. Il nous arrive d'aller à Gammarth écouter un bon DJ. Parfois, on est tenté par les restos et les boîtes de Hammamet. »
Faire la fête mais attention aux délires ! Nabil, jeune lycéen veut sortir mais avoue t-il « je n'ai pas de moyens. Une soirée demande beaucoup de sous. J'opte souvent pour une soirée dans un café et il m'arrive d'être invité par mon amie. Là, je ne rate pas l'occasion pour aller m'éclater » Hédi, un jeune fonctionnaire est habitué chaque samedi à aller danser dans une boîte de nuit « C'est pas donné, mais je fais du stop pour aller à Hammamet. Veiller de nos jours exige beaucoup d'argent. J'essaie d'économiser quelques sous pour chaque week-end. C'est la vie je dois suivre mes amis » Bref, le samedi soir est devenu une occasion de rencontre de toute une jeunesse branchée. Mais ceci n'empêche pas d'être prudent et vigilant. Nos jeunes devront faire attention aux dérapages. Les risques de la nuit sont nombreux. Les accidents, les disputes, les mauvaises rencontrent constituent des soucis pour les parents, la drogue... Ces dangers guettent nos jeunes. On assiste parfois à des dépassements voire des délires nocturnes. Les parents font tout pour aider leurs enfants en leur aidant à rentrer, à ne pas fréquenter les mauvais endroits. « Nous faisons confiance à nos enfants. Mais les risques sont grands surtout en matière de circulation. Personnellement, j'essaie de veiller tard pour passer prendre mes deux fils de la boîte de nuit » nous dit Jalel. Aïda mère de trois garçons ajoute : « Personnellement, j'essaie d'être toute proche de mes enfants. Je les surveille de loin. J'essaie de les rejoindre par le portable. Il y a toujours des risques. Mais en général, ça se passe bien. Que voulez-vous, ces sorties du samedi soir ont leur goût particulier et il faut suivre ces tendances. Nos enfants ont besoin de ces quelques heures de détente. Mais ils ne devront pas penser toujours loisirs car cette dépendance de ce monde de la nuit ne doit pas se faire aux dépens de leurs études » Faycal père de quatre enfants souligne « Je sais que mes fils doivent se connecter à cette ambiance. Ils sont calmes et heureusement qu'ils ne boivent pas. Là je suis tranquille. Mais les imprévus peuvent nous surprendre à tout moment ». Bref, le samedi soir, c'est toute une jeunesse en fête, branchée et avide de défoulement ! Curieux néanmoins ce que révèle Monique Dagnaud à savoir que les parents ne s'inquiètent pas de ce que font leurs enfants les samedis-soir. Eux qui sont pointilleux durant toute la semaine. Car la fièvre du samedi soir en Tunisie, comme ailleurs est parfois meurtrière : conduite en état d'ébriété, parfois doublée à des joints), laxisme des tenanciers des boîtes de nuit, bagarres, etc. Les samedis-soirs Hammamet grouille de jeunes. Il faut savoir les canaliser, les protéger contre eux-mêmes tout en veillant à ne pas gâcher leur fête.