Saed Hassanafendic, l'entraîneur de la sélection senior masculine, était bel et bien le messie en 2005. Son travail rationnel et colossal plaide largement en sa faveur puisqu'il a su forger un « sept » national d'envergure internationale qui est entré de plain pied dans le gotha mondial, parmi le quatuor en or de la phase finale des championnats du monde de handball organisée de main de maître par notre pays. Un sacre qui a hissé la Tunisie au pinacle. Le Croate y a contribué efficacement et mérité les félicitations les plus sincères ainsi qu'une reconnaissance absolue de ses mérites. Mais les temps ont changé depuis cette exaltante aventure de Tunis, la marche conquérante de cette attachante équipe ayant été brutalement stoppée lors du Mondial 2007 en Allemagne au cours duquel nos représentants ont curieusement et inexplicablement glissé dans les profondeurs du classement, presque dans l'anonymat. Certainement, les soubresauts, vécus dernièrement par le comité directeur de la fédération, y sont pour quelque chose. Malgré les périodes d'accalmie observées un certain temps, l'onde de choc n'a pas épargné cette forteresse qu'on pensait à tort inexpugnable. A l'issue d'un feu de paille éphémère lors du premier tour de ces derniers championnats du monde, elle a pris l'eau de toutes parts. Et alors que l'on s'attendait à voir la FTHB colmater les brèches pour redorer le blason de notre porte-drapeau , voilà qu'elle innove en chargeant Saed Hassanafendic de dénicher l'oiseau rare pour nos féminines. L'entraîneur est devenu par un coup de baguette magique, recruteur. Quelle dichotomie ! N'y a-t-il pas une direction technique nationale au sein de la fédération dont les prérogatives sont justement de susciter les candidatures des entraîneurs nationaux, d'en choisir les plus aptes et de les proposer au bureau fédéral et à la tutelle ? Pourquoi cette dérive fédérale ? La FTHB a-t-elle la latitude et le droit d'ignorer sa propre DTN nommée pourtant par le ministère pour confier la mission de recruteur à n'importe quel entraîneur national, soit-il M. Saed Hassanafendic et de surcroît pour ramener un ténor croate. Pourquoi pas serbe ou hongrois ? Dans quel pétrin s'est mis le bureau fédéral qui s'est immiscé dans les affaires techniques, contrairement aux recommandations du département de tutelle qui ne cesse de mettre en garde, et depuis fort longtemps d'ailleurs, les responsables fédéraux quant à une ingérence saugrenue dans les questions techniques. D'ailleurs, le DTN n'est-il pas l'interface dans ce domaine entre la fédération quelle qu'elle soit et le ministère des Sports ? A ma connaissance, c'est un principe sacro-saint auquel tient particulièrement le département de tutelle ? Pourquoi l'enfreindre et s'embrouiller ensuite les pattes ?