« Le président du club est mal conseillé » * « Il y a une politique d'exclusion des gens qui ont une légitimité » Raouf Ben Amor n'a pas besoin d'être présenté pour les lecteurs, mais pour la jeune génération, nous signalons qu'il s'agit d'un ex-joueur qui faisait partie de l'Etoile des années soixante, au sein de laquelle il était un buteur patenté. Conjointement il appartenait à l'équipe nationale aux côtés de Attouga, Moncef Cherif et Chetali, entre autres. Après de louables services rendus à l'Etoile, Raouf Ben Amor n'a pas rompu avec le monde du football pour devenir entraîneur. Il a même entraîné l'Etoile avant de rompre avec ce métier..... ingrat. Après le match de samedi dernier, à Sousse entre l'Etoile et l'Espérance, nous l'avons sollicité pour nous livrer ses impressions sur cette rencontre : « Je pense que l'Espérance a amplement mérité sa victoire. Elle était bien organsiée sur le terrain, avec un jeu bien réfléchi, fait de passes courtes et un milieu de terrain richement garni, ce qui leur a facilité la tâche de soutien. Par contre, l'Etoile m'a paru limitée, d'ailleurs, on n 'a remarqué presqu'aucun tir en première mi-temps, quand la direction du vent était en sa faveur. Et puis, des joueurs à l'instar de Nafkha, sont passés carrément à côté du sujet, alors que Meriah a évolué dans un registre qui ne lui est guère familier. Normalement, ce dernier aurait dû évoluer comme de coutume, en latéral gauche, au moins pour ses percées et ses centrages à partir du flanc gauche ». Pour un bon nombre d'observateurs, le malaise de l'Etoile dure depuis la finale de la Coupe de la CAF. Mais pour Ben Amor, ce malaise a coïncidé avec le départ de l'entraîneur suisse Michel Decastel. « C'était une décision prise à la hâte. Ce n'était pas normal de faire le décompte à la veille d'une finale africaine, et de faire le procès d'un entraîneur fraîchement débarqué, à Sousse. Ceci signifie que le président du club est mal conseillé. Dans le cas échéant, l'entraîneur adjoint, Zaâboub, aurait dû continuer le travail pour rester dans la même ligne directive, au lieu de recourir aux services du directeur technique qui ignore même les noms des joueurs. Au risque de me répéter, j'avais averti les responsables que cette année va être difficile pour l'Etoile, car c'est la fin d'un cycle après les titres et le départ d'une kyrielle de joueurs de base. L'Etoile n'a pas besoin d'argent, mais elle a besoin de ses forces vives. Il faut que tout le monde s'assoie autour de la table et fasse l'union sacrée, au lieu de la politique d'exclusion. L'Etoile a besoin des gens comme Jenayeh, Chetali, entre autres,ceux qui ont une légitimité ancrée dans l'histoire du club. Des gens compétents dont la qualité du travail effectué ont toujours répondu à l'attente des supporters ». Concernant les chances de l'Etoile, Raouf Ben Amor, demeure toutefois optimiste : « Rien n'est encore joué malgré cette défaite. L'Espérance a battu l'Etoile à Sousse, celle-ci, à mon sens sera capable de gagner au retour, à El Menzah, mais la différence réside dans les autres matches. L'Espérance ne rate pas ses sorties face aux, soi-disant, petits clubs, tandis que l'Etoile n'est pas capable de battre des équipes comme l'O.Béja, le S.Tunisien et l'USMonastir, pour ne citer que ceux-là. Toute la différence est là entre l'Espérance et l'Etoile et c'est ce qui va faire la différence lors du décompte final ». Propos recueillis par : Raouf CHAOUACHI