Le Temps-Agences - Le Quartette pour le Proche-Orient (UE, Etats-Unis, ONU et Russie) poursuivait hier sa réunion à Berlin, alors que la pression s'accroît au sein de la communauté internationale pour qu'elle donne une chance au futur gouvernement d'unité nationale palestinien entre Fatah et Hamas. Cette réunion du Quartette, la deuxième en trois semaines, rassemble la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne. Le récent accord conclu le 8 février à La Mecque entre le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas et le Hamas sur un gouvernement d'unité nationale risque de diviser les membres du Quartette. Devant la presse à Berlin, le secrétaire général des Nations unies s'est dit "encouragé" par la conclusion de cet accord. Pour sa part, Sergueï Lavrov a déclaré, dans le quotidien Rossiïskaïa Gazeta, espérer que le Quartette "exprimerait son soutien à l'accord sur la formation d'un nouveau gouvernement palestinien" incluant le Hamas, et se prononcerait en faveur de la levée des actuelles restrictions économiques et financières imposées à l'actuel gouvernement palestinien du Hamas. Condoleezza Rice, qui doit à Berlin rendre compte à ses partenaires de la rencontre trilatérale lundi à Al-Qods avec Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Ehud Olmert, estime quant à elle que le Quartette peut jouer un rôle accru en renforçant M. Abbas dans son face-à-face avec le Hamas. Selon son entourage, elle devrait s'efforcer de convaincre ses partenaires d'éviter toute reconnaissance d'un gouvernement palestinien tant que le Hamas n'aura pas souscrit aux conditions de la paix. L'actuel gouvernement du Hamas est l'objet d'un embargo sur l'aide économique, aux effets paralysants, décrété par le Quartette. Des responsables notamment en Europe déplorent cependant un embargo affaiblissant l'économie et la structure d'un futur Etat palestinien. Cet embargo lui a été imposé il y a un an, après sa victoire aux élections législatives, parce qu'il refusait de se plier à ces trois exigences: renoncement à la violence, respect des accords passés entre Palestiniens et Israéliens et reconnaissance de l'existence de l'Etat d'Israël. De son côté, le président Abbas, longtemps présenté à Washington comme le meilleur "partenaire pour la paix" avec Israël, avait entamé avant-hier à Londres une tournée qui l'a conduite ensuite à Berlin et à Paris pour convaincre ces capitales de soutenir le gouvernement d'union palestinien, en arguant que l'accord conclu à La Mecque le 8 février entre le Fatah et le Hamas peut permettre d'éviter un conflit civil interpalestinien et de progresser finalement vers la paix. Selon M. Abbas, l'accord se conforme aux principes du Quartette puisqu'il oblige le futur gouvernement palestinien à respecter les précédents accords internationaux, y compris ceux conclus par l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) avec l'Etat israélien. Alors que les Etats-Unis ont évité de rejeter officiellement l'appel de M. Abbas tant que le nouveau gouvernement n'est pas formé et que son programme n'est pas connu, Israël refuse de négocier avec tout gouvernement incluant le Hamas. La ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni a rappelé encore hier que son pays espérait que le Quartette maintiendrait ses conditions en vue de la levée de ses sanctions imposées au gouvernement palestinien.