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Qu'attend la société civile de 2009 ?
Publié dans Le Temps le 01 - 01 - 2009


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Maya Jribi, secrétaire générale du Parti Démocratique Progressiste(PDP) : «Pour l'opposition, l'année 2009 doit être celle de la démocratie et de la justice sociale»
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Ahmed Brahim, premier secrétaire du mouvement Ettajdid : «Rompre avec certaines pratiques bureaucratiques et négatives»
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Moncef Chebbi, membre de la chambre des conseillers et membre du B.P de l'UDU : «Le Parti au Pouvoir doit assumer son rôle en amont et en aval et être au rythme de la marche vive du Président de la République»
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Fathi Tlili, président de l'UTIT (France) : «Nous lutterons encore pour éradiquer les mesures régressives contre l'immigration»
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Des vœux citoyens pour la nouvelle année 2009
Le Temps :Que signifie pour vous l'année 2009 ?
Maya Jribi : Le parti au pouvoir a déjà entamé ses campagnes électorales depuis déjà des mois, empruntant tous types de médias (dont la télévision publique), les chaînes satellitaires donnant la parole à l'opposition démocratique, dont le PDP, font de temps à autres, état de la question. Les Tunisiens «savent» donc qu'ils seront appelés à vivre des élections présidentielles et législatives en 2009.
Se sentent-ils pour autant, intéressés, concernés par une dynamique de compétition amenant à un choix libre et responsable ?
C'est que la Tunisie s'apprête à vivre ce moment important dans un contexte particulier avec néanmoins la mainmise du parti au pouvoir sur tous les aspects de la vie publique;
L'année 2009 signifie justement pour l'opposition démocratique l'opportunité d'une campagne sans relâche pour plaider la cause de la démocratie et de la justice sociale. Pour faire prendre conscience à tous ces jeunes que le combat pour des élections libres et loyales, est justement leur combat pour une Tunisie meilleure, une Tunisie offrant un climat d'affaires propice à l'investissement créateur d'emplois, une Tunisie récompensant l'effort et respectant la compétence dans un climat de justice et d'équité.
...Un défi de taille que de redonner espoir et que de réhabiliter la chose publique/politique aux yeux des citoyens.
L'année 2009 signifie également une crise économique mondiale qui ne fera que s'amplifier selon tous les rapports d'experts. Les incidences de cette crise sur l'économie tunisienne (fortement dépendante de l'Europe) ne sont plus à démontrer et se sont même déjà fait sentir. Au cours de l'année à venir, la situation sociale connaîtra des difficultés certaines. Les questions de justice sociale, de développement et de l'emploi, de même que celles des libertés figureront parmi les premières préoccupations des militants du PDP en cette année 2009.
Enfin, les Tunisiens n'oublieront pas qu'en 2009, la Tunisie fêtera le cinquantenaire de la Constitution. Mais, cet anniversaire doit marquer la naissance d'une volonté prônant une constitution réellement citoyenne garantissant la séparation des pouvoirs et les droits fondamentaux du citoyen; et militant en faveur d'un système rigoureux de contrôle de la constitutionnalité des lois. Cela constituera, d'ailleurs, l'un des axes de la campagne politique du PDP pour cette année qui s'annonce.
Quelles réformes préconiser en vue des élections de 2009 ?
Les élections (libres et loyales) sont l'expression même de la citoyenneté offrant à tout un chacun le moyen de contribuer, par le biais de sa voix, à l'élaboration des choix stratégiques de son pays. C'est pour cela que les élections ne sont pas uniquement scrutin, ce sont également, et avant tout, climat politique, et cadre législatif et constitutionnel.
En effet, il ne peut y avoir d'adhésion réelle au processus électoral ni de choix libre, sans l'assainissement du climat politique, sans une presse libre.
Le code électoral a besoin de refléter la riche pluralité de la société tunisienne au sein de l'instance parlementaire”.
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Ahmed Brahim, premier secrétaire du mouvement Ettajdid : «Rompre avec certaines pratiques bureaucratiques et négatives»

Le Temps : Sous quels auspices se présente 2009?
Ahmed Brahim : “2009 est d'abord une année cruciale pour le pays, qui a besoin de toutes ses forces vives, dans la diversité de leurs sensibilités, pour affronter les difficultés économiques qui ne manqueront probablement pas de s'aggraver en raison de la crise économique mondiale. La participation consciente de tous à la solution des problèmes de développement rend encore plus vitale qu'auparavant l'existence d'un climat politique et social assaini et d'un dialogue national véritable, c'est-à-dire un dialogue mené dans la liberté et sur un même pied d'égalité entre les différentes parties. De là la nécessité d'une réforme politique globale, d'autant plus impérieuse et urgente que nous sommes à quelques dix mois d'échéances électorales importantes.
Les prochaines élections présidentielles et législatives devraient être une vraie chance pour une vraie transition démocratique qui a été trop longtemps reportée sous divers prétextes.
En effet, de deux choses l'une:
- ou bien on réussira l'examen de passage à une vie démocratique authentique qui inscrive dans les faits les principes républicains et donne un contenu réel à la notion de citoyenneté, ce qui permettra à notre peuple de faire un bond en avant et de s'installer de plain pied dans le 21ème siècle, en faisant coïncider développement socio-économique et «risorgimento» politique et culturel;
- ou bien on recommencera pour la nième fois le cycle des élections-plébiscites destinées à perpétuer un mode de gestion autoritaire des affaires publiques, avec ce que cela signifie d'opacité, de marginalisation de la société, de neutralisation de ses énergies créatrices et de fragilisation des acquis progressistes, sans parler des risques de dérapages divers.
Pour le candidat à la présidence de la République que je suis, c'est à faire triompher le premier terme de cette alternative - à savoir le vrai changement démocratique - que je consacrerai toute mon énergie!
Telle est aussi la ferme intention du mouvement Ettajdid, de l'Initiative Nationale pour la Démocratie et le Progrès, ainsi que de toutes celles et tous ceux qui sont attachés aux idéaux de liberté, de citoyenneté et de progrès au service du peuple.
-Quelles sont d'après vous les réformes nécessaires pour mieux préparer les échéances électorales?
Il faut que les pratiques négatives du passé soient enterrées avec l'année 2008. La préparation des prochaines échéances doit rompre avec le cycle de la routine habituelle et donner aux élections la crédibilité qui leur a cruellement fait défaut jusqu'ici.
D'abord, des mesures audacieuses doivent être prises pour l'assainissement du climat social et politique, prélude à un dialogue national: que nous appelons de tous nos vœux : levée des obstacles devant la liberté d'expression et d'organisation; cessation des restrictions imposées à l'activité normale des partis et des composantes de la société civile, etc.. Des signaux forts doivent également être donnés dans le sens d'une rupture avec l'hégémonisme d'un seul parti, l'ouverture des médias nationaux à tous les partis, à toutes les associations, à toutes les sensibilités politiques et intellecuelles.
Ensuite et surtout, il est nécessaire que le système électoral dans sa totalité soit profondémént réformé, tant dans la conception d'ensemble que dans les textes de loi et leur mise en application.
La supervision de toute l'opération électorale doit être confiée à une commission indépendante, garantie de neutralité, d'impartialité et de transparence. Les inscriptions doivent être libérées des contraintes bureaucratiques et se faire de façon quasi automatique par l'utilisation de l'informatique et d'internet. Le nombre des bureaux de vote doit être considérablement réduit conformément aux critères internationaux pour rendre possible le contrôle du scrutin par les représentants de tous les candidats. Ceux-ci doivent bénéficier des mêmes opportunités de propagande, loin de toute censure, sans discrémination aucune et sans aucun privilège. Le mode de scrutin pour les législatives est également à changer par l'adoption de la proportionnelle, etc”.
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Moncef Chebbi, membre de la chambre des conseillers et membre du B.P de l'UDU : «Le Parti au Pouvoir doit assumer son rôle en amont et en aval et être au rythme de la marche vive du Président de la République»
Le Temps : Quelles sont les attentes de 2009 ?
Moncef Chebbi :2009 est une année importante beaucoup plus importante qu'il n'y paraît. Ça pourrait être l'année d'une très bonne récolte politique. C'est le temps des semences. Tout dépend de nous.
Si les forces politiques comprennent qu'elles doivent jouer chacune le rôle qui lui est dévolu et strictement celui-là, dans le respect de la constitution et des règles d'usage alors nous aurons une année politique intense qui intéressera les citoyens et les sortira de cette torpeur accablante qui empêche les mécanismes du progrès démocratique de tourner plus vite et d'impliquer une base plus large.
Le parti au pouvoir doit jouer son rôle en amont et en aval des politiques présidentielles, préparer et appliquer ces politiques présidentielles, préparer et appliquer ces politiques sans donner l'impression d'accumuler des retards, des décalages par rapport à la marche vive du Président de la République.
Au plan régional il se dégage même parfois le sentiment qu'il existe plusieurs politiques vis-à-vis de sujets analogues. Ce qui sème la confusion et le doute dans les esprits. Je dis cela en pensant tout particulièrement aux échéances électorales du mois d'octobre prochain qui constitueront à n'en point douter une étape cruciale dans la marche de notre pays et du peuple tunisien vers la démocratie. Quand j'entends le premier responsable du pays défendre vigoureusement les principes de la République, je souhaite que les cercles de décision du sommet au bas de la pyramide, de Tunis à Ben Guerdane veillent à la bonne application de ces principes, en particulier le respect des urnes, des progrès ont été accomplis dans ce domaine.
Mais la Tunisie qui donne une si bonne image au monde en matière de gestion économique et de progrès social a une occasion unique pour coller au peloton des pays respectueux de la règle républicaine. Au lendemain du scrutin c'est notre image nationale qui va être analysée, disséquée. Si notre démarche est irréprochable c'est le monde entier qui s'ouvrira à nous, à nos propositions, à nos vues, l'influence de ce petit pays sera encore plus grande parce qu'il aura une fois de plus forcé le respect.
Quel rôle l'opposition doit-elle jouer ?
Il faudra que l'opposition nationale joue son rôle pleinement. Elle ne gagnera rien à aligner son discours sur celui du RCD, à tenter de gagner sa bonne grâce ! C'est l'année de la différence, tout le monde a intérêt à le comprendre, parce que au bout il y a pour chaque citoyen un choix à faire, et que l'on ne s'étonne pas que les résultats soient maigres si les différences ne sont pas exprimées clairement.
Pour autant cela ne veut pas dire qu'il faille attaquer à la hache la politique et les orientations du gouvernement, nier les progrès réalisés ou avoir quelques hésitations à les signaler, sous prétexte que le rôle de l'opposition se limite à dénoncer les travers de la politique officielle.
Si les oppositions ne jouent pas la carte de la Tunisie avant même celle des partis politiques qui leur servent de montures elles porteront elles aussi une lourde responsabilité dans les échecs qui les attendent.
Parlons de l'économie quelles sont les perspectives pour 2009 ?
Sur le plan économique l'année 2009 sera pour la Tunisie un nouveau test grandeur nature. Les efforts consentis pour l'assainissement de notre économie, sa mise à niveau et l'amélioration de sa compétitivité suffiront-ils à faire face à la récession qui marque déjà l'économie mondiale, notre petite économie largement tournée vers le marché mondial résistera-t-elle au tsunami financier dont les victimes ne se comptent plus. Je suis absolument persuadé qu'elle en a les moyens. Il faut continuer à appliquer avec rigueur les plans d'assainissement de nos entreprises, alléger leurs charges, soutenir leurs efforts, surtout l'effort d'exportation car paradoxalement la crise mondiale offre une immense opportunité pour occuper les espaces abandonnés par les économies en déroute. Il faut se placer aujourd'hui et pas plus tard. Mais si la poursuite de notre effort est une condition sine qua non de bonne résistance il est évident que toute tendance à creuser le déficit social, à multiplier les laissés-pour-compte risque de provoquer à terme un fatal retour de manivelle. Tout est dans l'art de l'équilibre à la bonne répartition de l'effort national doit correspondre une bonne répartition de la richesse créée par cet effort. Les Tunisiens sont prêts, toujours prêts aux plus grands sacrifices, si nous pouvons les convaincre par la bonne gestion, que le fardeau est porté par tous et que la lumière est au bout de l'effort.
Et sur le plan international ?
Sur le plan international et arabe l'image est désastreuse et je n'ai pas beaucoup d'espoir de voir les choses évoluer dans le sens de la paix et de la justice. L'arrivée d'Obama à la Maison Blanche ne sera malheureusement qu'un changement de couleur. Les politiques, elles, ne subiront que des transformations de conjoncture et de circonstance.
Je crains même que par le fait de la crise qui secoue l'économie et les finances à l'échelle mondiale les plus puissants n'aient envie et besoin de se refaire une santé en accélérant le pillage des richesses mondiales où qu'elles se trouvent en y mettant la force, la violence et l'agression s'il le faut.
La nation arabe verra augmenter les pressions sur ses dirigeants pour qu'ils contribuent à payer le prix de la crise. Ce que le pétrole a ramené hier, ce sont les combines financières et les pressions politiques qui risquent de le reprendre sans peine de déstabilisation et de “changements démocratiques”.
La question palestinienne qui connaît ses heures les plus noires avec la sauvage agression sioniste contre les habitants de la bande de Gaza ne verra pas sa solution en 2009. Ou alors ce serait encore une de ses solutions qui n'ont aucun rapport avec la justice et avec l'histoire et que le peuple palestinien refusera et qu'il combattra de toutes ses forces. Il faut imaginer que la fameuse “initiative arabe”, ce tissu de concessions que les forces politiques démocratiques et nationales à l'échelle du monde arabe ont dénoncé depuis sa proclamation n'a pas eu de suite parce que les sionistes le jugent insuffisant. C'est dire vers quelles perspectives ils tiennent à amener le peuple palestinien et quel désespoir ils nourrissent en lui et dans les rangs de la nation arabe, dans leur aveuglement ils ne comprennent pas qu'ils alimentent ainsi la résistance qu'ils appellent terrorisme.
Malheureusement, la crise mondiale aidant, les relations internationales seront très tendues avec sans aucun doute de nouveaux conflits à la clé en Afrique, en Asie, aux confins de la Russie. Mais l'Europe et l'Amérique n'échapperont pas pour autant au marasme dont ils sont la cause et la source et en cette année 2009 ils risquent de subir à leur tour les instabilités les plus graves parce que le monde n'est plus disposé à se laisser plumer.
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Fathi Tlili, président de l'UTIT (France) : «Nous lutterons encore pour éradiquer les mesures régressives contre l'immigration»
“Que pouvons-nous attendre du passage à l'année 2009? Attendre ? Rien ! Comme notre association, nous savons que c'est l'action individuelle et collective des peuples qui, seule, peut faire bouger le monde pour construire un avenir plus juste et plus solidaire.
Attendre ? Tout ! Comme notre association, nous fondons toujours nos projets militants, nos luttes d'émancipation sur la conviction inébranlable que l'homme par delà les souffrances et les crimes, est porteur d'une volonté de fraternité et d'idéal d'universalité. L'élection de Barak Obama comme président des Etats-Unis est un symbole encourageant.
Avec ce que certains appellent la crise financière du libéralisme, nous sommes confrontés, en France, en Europe et dans les pays les plus exploités économiquement à des licenciements massifs et croissants et à des augmentations encore plus absurdes et inhumaines du chômage. Lesquelles situations sont fabriquées par les décideurs, les accapareurs et les détenteurs mondiaux des richesses.
Que l'on soit travailleur immigré en Europe, mineur en Tunisie, ou paysan, ouvrier en Asie, en Afrique ou en Amérique, il va falloir trouver les moyens d'une résistance efficace face au système capitaliste et à ses multiples oppressions et manipulations.
En France, combien de chômeurs risquent de voir leurs durées d'indemnisation amputée par les projets en cours patronaux et gouvernementaux ?
Réforme après réforme, selon la terminologie officielle, les droits d'une écrasante majorité de la population se voient réduits, voire niés, que ce soit le droit au logement, à l'emploi, à un revenu décent basé sur un partage équitable des richesses produites, à la santé, à l'éducation et à la culture sans discrimination.
La jeunesse, dans son ensemble, a déjà fortement relevé le défi de la mobilisation pour bousculer, transformer les rapports de forces et défendre l'espérance et l'égalité citoyenne.
Il est révoltant de voir les banques invitées au festin des milliards sans que soient mis en cause et en question, les dividendes versés. Nous ne croyons pas que les Etats, les milieux « possédants » aujourd'hui, procèdent réellement à des réajustements financiers, à des soi-disant nationalisations en faveur du progrès économique et social, face aux conséquences de la « crise » ; si nous voulons que 2009 soit un pas vers plus d'appropriation sociale et collective, vers plus de développement des services publics pour défendre les droits de l'homme et de son environnement planétaire, alors il vous faudra décupler encore et encore nos échanges non seulement entre les deux rives de la Méditerranée mais, aussi, à travers le monde.
Nous restons aussi déterminés qu'optimistes. Notre association est aussi très attachée à l'obtention des droits civiques, sans discrimination. Dans les pays d'Europe, après avoir obtenu le droit de vote local pour les résidents qui ont au moins l'une des nationalités de l'Union Européenne, plusieurs villes françaises se sont engagées ces dernières années pour faire appliquer ce droit de vote et d'éligibilité.
En France, à Aubervilliers, par exemple, la municipalité a mis en place un conseil des citoyens étrangers pour que toute la population puisse s'impliquer et commencer à prendre part dans la vie locale citoyenne sans attendre une victoire nationale en faveur de l'application de ce droit. Tous nos compatriotes tunisiens sont concernés, même, ceux qui n'ont pas la double nationalité ou, même, les « sans papiers » sont concernés.
L'UTIT participera pleinement, en 2009, à cette conquête pour construire une citoyenneté nouvelle et réellement solidaire.
Nous constatons d'ailleurs que l'opinion publique est, sur cette question, en avance sur celles des partis, des parlementaires, des gouvernements, y compris de gauche.
L'UTIT continuera à se joindre aux mobilisations pour contrer les nouvelles mesures régressives à l'encontre de l'immigration, celles décrétées ne correspondant pas au fameux label d' « immigration choisie ».
Nous essaierons de faire de 2009 une année de dénonciation des « larmes de crocodiles », pour agir davantage sur le fond. Par exemple, les centres de rétention administrative n'ont pas à être seulement « humanisés », leur existence même est un déni de liberté et de justice. Contrôler les mouvements de circulations des personnes, en faire une nécessité de bon sens ou un principe « naturel », est tout simplement absurde et odieux quand, en même temps, on n'agit pas réellement pour le droit au développement humain de tous les peuples et pays dominés, appauvris, par une mafia internationale.
Qu'est ce qu'on peut attendre de 2009 pour la Tunisie ? Mais pour l'essentiel, les mêmes objectifs, puisque nous voulons et devons travailler à développer, affranchir, les sociétés civiles, et unir toutes les forces de progrès. Sans une autre frontière que l'humain ! Nous voulons que 2009 marque un pas de plus pour construire une Union de la Méditerranée en faveur des droits des peuples et non au profit des gourous de la finance et du capitalisme décliné sous toutes ses formes, à visage ouvert ou plus au moins masqué. Nous voulons que la Tunisie défende haut et fort le droit à l'emploi, à vivre en famille, à étudier, à se soigner, pour tous ses habitants, toute sa jeunesse ; sans oublier ses anciens, faces aux exigences, aux mesures dilatoire en France, en Europe.
Et comment répondre à vos questions, sans réaffirmer la volonté de l'UTIT, malgré ses très modestes moyens, de lutter pour une paix juste en Palestine. Faisons que 2009 rassemble efficacement tous ceux, y compris ceux qui n'auront de cesse que le jour où le droit du peuple palestinien sera enfin pleinement reconnu. C'était le message du grand poète Mahmoud Darwich. C'est aussi le notre et bien sûr nous agissons pour arrêter le massacre du peuple palestinien à Gaza et la levée du blocus”.
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Des vœux citoyens pour la nouvelle année 2009
Il est coutume de faire des vœux au début de chaque nouvelle année, pour la santé, pour la réussite et pour la longue vie. Ce sont là des vœux classiques formulés dans le monde entier et qui d'ailleurs sont des plus chers. D'autres vœux cependant sont plus originaux et qui nous concernent en tant que Tunisiens. Voici quelques vœux, exprimés sincèrement en toute simplicité et sans fard par plusieurs concitoyens. Ces vœux sont inspirés de notre société, notre réalité et notre vécu quotidien !
Ils espèrent que :
- l'accueil dans nos administrations soit plus chaleureux
- la CNAM diminue encore et encore les délais des remboursements
- Il y ait moins de fumeurs dans les lieux publics
- les automobilistes respectent davantage les signalisations routières
- le nombre des accidents de circulation baisse
- le pouvoir d'achat des Tunisiens s'améliore
- les Tunisiens fassent preuve de tolérance et d'ouverture les uns envers les autres
- le prix des carburants diminue
- les cours particuliers soient strictement interdits
- les nuisances sonores pendant l'été soient mieux combattues
- le CAPES soit supprimé
- les chaînes nationales diffusent moins du « mezoued »
- les moyens de transport public arrivent et partent à l'heure
- le service après vente se fasse dans le délai imparti
- les saisons de solde soient mieux organisées
- les présentatrices du journal télévisé de Tunisie7 soient plus joviales.
- les automobilistes n'utilisent plus leur portable au volant
- l'environnement soit désormais le premier souci de tous
- les fournisseurs d'ADSL renforcent leur réseau de communication
- les factures d'eau, d'électricité et de gaz soient allégées
- nos jeunes enfants sachent se servir du Net à bon escient
- nos jeunes dépensent de plus en plus leur énergie dans le savoir
- les habitants sortent leurs poubelles juste à l'heure du passage des bennes à ordures
- les élèves cessent de gribouiller sur leurs pupitres et sur les murs des salles de classe
- les « gros mots » disparaissent de notre langage quotidien
- on mette fin aux rackets à la sortie des écoles
- la violence scolaire soit éradiquée
- l'éclairage public soit toujours assuré sur nos routes
- l'épreuve du bac sport se passe avec le minimum de dégâts
- les supporters des équipes de foot soient plus disciplinés
- nos villes et nos plages soient toujours propres
- les automobilistes ne roulent plus sur des nids-de-poule.
- les ménages consacrent un peu plus de leur budget à la culture.
Mon Dieu, faites que tous ces vœux soient exaucés en 2009 ! Bonne année à tous !


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