En dépit de l'instabilité de la conjoncture internationale et de l'écroulement du système mondial bancaire et financier, le secteur bancaire Tunisien est parvenu aux regards des observateurs nationaux et internationaux à consolider ses indicateurs de base. La majorité des banques tunisiennes ont même déclaré, en pleine crise, qu'elles s'attendent à un affermissement de leurs produits nets bancaires en 2008. La faible intégration du système bancaire et financier tunisien dans la sphère financière mondiale a largement permis de sauver la mise. La fragmentation du secteur et la mauvaise qualité de crédits n'ont pas entravé l'amélioration des principaux indicateurs bancaires au terme du premier semestre 2008 et ce, malgré la crise financière qui a ravagé et continue de saccager les instutions financières internationales de renommée. Les indicateurs des principales banques de la place, notamment celles cotées en bourse, se sont consolidés au terme du troisième trimestre 2008 comme le confirme l'étude sur le secteur bancaire élaborée et récemment publié par l'intermédiaire en Bourse MAC SA. Repli de 0,68 point des participations étrangères dans le capital des banques cotées En effet, les banques tunisiennes ont résisté au choc financier. Pour causes : la part des dépôts des clients « volatiles » étrangers ou off shore dans les banques tunisiennes ne dépasse pas les 12% et la part de financement allouée par les banques étrangères ne dépasse pas les 10%. Selon la même source (étude de Mac SA), la part des participations étrangères dans le capital des banques tunisiennes aurait enregistrée une baisse en passant de 38,04% antérieurement à la crise financière à 37,36% à la date de 12/12/2008, soit une baisse de 0,68 point. Pour mémoire, les principales participations sont : UIB-Société Générale ; BNP-Paribas-UBCI ; Santander/Attijariwafa bank-Attijari bank, Arab Bank PLC-ATB et CIC-BT. Il va sans dire que la majorité des partanaires stratégiques des banques tunisiennes précités dont BNP-Paribas, l'espagnole Santander, et la Société Générale ont été touché soit par la crise financière soit par l'affaire Madoff.
Accroisement de 13,4% du PNB au terme du premier semestre 2008 En se référant aux résultats de l'étude, les 11 banques tunisiennes cotées en Bourse sur les 20 composant le tissu bancaire, ont affiché au cours du premier semestre 2008 une croissance du total actif de l'ordre de 6,6%. Le produit net des banques (PNB) couvertes par l'étude (AB, ATB, Attijari Bank, BIAT, BH, BNA, BT, STB, UBCI et UIB) a enregistré une croissance de 13,4%. Une croissance soutenue par l'accroissement des dépôts de la clientèle. Par ailleurs, on note une nette amélioration des résultats nets bancaires, lequels sont passés d'un déficit de 38 MDT à un bénéfice de 152 MDT au cours de la période juin 2007/juin 2008. « Cette belle progression a été rendue possible grâce à l'importante hausse du résultat net semestriel d'Attijari Bank qui est passé de 0,2 MDT à 16,4 MDT entre juin 2007 et juin 2008», souligne les résultats de l'étude. Par ailleurs, toutes les banques cotées ont enregistré au terme du troisième trimestre 2008 un accroissement de leurs total bilan et total des dépôts. La meilleure performance revient à l'ATB en terme de total des crédits et à la BT en terme de total des dépôts. Malgré la performance des banques tunisiennes observée à la lecture des résultats de l'étude, un long chemin reste à parcourir par les banques de la place notamment en matières de compétitivité, d'amélioration de la qualité des actifs, de l'accroissement du taux de provisonnement et de rapprochement au standards internationaux. Soulignons à cet titre que l'application des règles de Bâle II devrait entrer en application au début du mois de novembre dernier. Mais, RAS (rien à signaler) pour l'instant.