Le Temps-Agences - Il ne représente plus l'Europe, mais Nicolas Sarkozy n'entend pas pour autant cesser d'intervenir sur la scène internationale: le président français se rendra lundi et mardi au Proche-Orient -parallèlement à une autre mission diplomatique européenne- pour promouvoir l'idée d'une trêve dans la Bande de Gaza. Lire la suite l'article Le dirigeant français, qui vient d'abandonner à la République tchèque la présidence tournante du conseil de l'Union européenne, veut défendre la "trêve humanitaire" avancée par les ministres européens mais déjà rejetée mercredi par Israël. Paris souhaite que ce cessez-le-feu "permette ensuite de s'inscrire dans la durée et que les populations civiles de Gaza aient accès aux biens de première nécessité", a précisé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Eric Chevallier. La France propose que l'Union européenne participe à la surveillance de cette trêve, un élément susceptible d'être entendu par Israël. Mais Paris insiste aussi sur l'entrée de l'aide humanitaire dans la Bande de Gaza, alors que la ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni a considéré lors de sa venue à l'Elysée, jeudi, que, de ce point de vue, "la situation humanitaire dans la Bande de Gaza (était) exactement comme elle doit être". Dans sa recherche des "chemins de la paix", Nicolas Sarkozy entend s'appuyer sur l'Egypte, première étape de sa tournée, et son homologue Hosni Moubarak, avec qui il co-préside l'Union pour la Méditerranée. Si cette dernière n'a a priori pas pour mission d'intervenir dans la recherche de la paix, elle a en revanche l'avantage d'avoir déjà fait collaborer Israël et ses voisins, sous l'impulsion de la France. Pour ne pas paraître tirer trop la couverture à lui, Nicolas Sarkozy a aussi pris la précaution d'informer le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek de sa visite et de coordonner son déplacement avec celui des trois ministres des Affaires étrangères de la "Troïka" européenne (République tchèque, France et Suède), qui partiront eux demain soir. "Il y aura une espèce de tuilage entre ces deux déplacements qui sont effectivement coordonnés", assure Eric Chevallier. Le président français rencontrera aussi le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Ramallah en Cisjordanie et le Premier ministre israélien Ehoud Olmert à Al Qods. Mardi, il verra son homologue syrien Bachar el-Assad en Syrie avant de se rendre à Beyrouth où il rencontrera notamment le Président libanais Michel Sleimane et le Premier ministre Fouad Siniora. "C'est une mission très difficile que va remplir le président", a prévenu le Premier ministre français François Fillon, "il faut lui laisser le soin d'écouter tout le monde." Officiellement, le Hamas au pouvoir à Gaza restera le seul acteur du conflit à ne pas recevoir la visite du président, même si Damas, où vit Khaled Mechaal, chef politique du mouvement en exil, figure au programme du déplacement.