Saloua Bssais : Borhen et Mourad font les frais d'une guerre de positionnement au ministère de l'Intérieur !    Trafic de pièces archéologiques : Un réseau démantelé à Kairouan    Tunis: Deux enfants meurent noyés dans un canal    'Les yeux d'une mère' une campagne signée 3SG BBDO pour Volkswagen Tunisie    BILLET | Développement régional : L'économie face aux enjeux internes et externes    Handy Music Festival ou le Festival international des musiciens et des artistes non et mal voyants de retour    Daily brief national du 29 mai 2024: Kais Saïed se rend en Chine    Anouar Chetoui, représentant de l'Office National du Tourisme Tunisien en Chine, à La Presse : « Les projets de ligne aérienne directe et de construction d'une unité hôtelière chinoise en Tunisie en discussion »    Présidence du Gouvernement : Veiller à fournir les services nécessaires en faveur des TRE de retour au pays    Mexique: Des manifestants attaquent l'ambassade d'Israël à Mexico    Tunisie – Brics+ : Le commerce libre et ouvert nous enrichit comme nation    Emigration irrégulière : Face à l'inconnu, des fortunes diverses    Massacres à Gaza : Une entité sioniste isolée qui continue cependant de pilonner les civils    Report de l'assemblée générale élective de l'ESS    Handball EST-CA : Répartition égale des billets entre les deux équipes    Roland-Garros : Ons Jabeur face à la colombienne Osorio Serrano au second tour    36e conférence de l'Union interparlementaire arabe : Traiter la migration irrégulière à travers une approche régionale et globale    Anne Guéguen : les autorités françaises s'efforcent de faciliter le traitement et la délivrance des visas    Ridha Chkoundali : la BCT peut lutter contre l'inflation en encourageant l'investissement dans les énergies renouvelables    Qualité des routes et des ports: TOP 10 des pays africains    EST : Derby, le prochain challenge !    Tunisie : Réserves en devises de la BCT au 28 Mai 2024    MEMOIRE : Mohamed BEN KHEDIJA    Comment choisir le bon écran solaire pour une protection optimale ?    La Tunisie célèbre la journée mondiale sans tabac    Préparatifs estivaux : La Tunisie prête à accueillir ses ressortissants étrangers    CONDOLEANCES : M. Ali FERCHICHI    Vient de paraître – «Nour» aux éditions Arabesques : La vérité de Selma...    Météo : Des nuages passagers sur la plupart des régions    Sotuver : Plus de 170 millions de dinars de chiffre d'affaires en 2023    Limogeage de la secrétaire générale du ministère du Transport    La blogueuse de Kasserine condamnée à deux mois de prison    France – Assemblée Nationale: Un député brandit un drapeau palestinien exclu 15 jours    Une grande crise électrique à prévoir en Egypte ?    Démission d'une haute responsable américaine en désaccord avec la politique envers Gaza    Tunisie – Mise fin aux fonctions de la secrétaire générale du ministère des transports    Tunisie – Incendie de la fourrière de Bizerte : Arrestation d'un suspect    Roland Garros : Ons Jabeur affrontera la Colombienne Camila Osorio    Goethe-Institut Tunis lance la 3e édition de Ciné Jnina, des projections en plein air du 2 juin au 14 juillet    Mövenpick Hôtel du Lac Tunis : vernissage de l'exposition "Les Trésors Abyssaux" et nomination du nouveau directeur Eric Vittenet    « Récits d'Argile » à la chapelle Sainte-Monique -IHEC : 1.001 briques, la ville dans tous ses états    Dhikra Mohamed, ressuscitée en hologramme, le 6 juin au Théâtre de la ville de Tunis : Un spectacle qui promet de marquer les esprits    Secousse tellurique enregistrée au large du golfe de Hammamet    Kaïs Saïed reçoit le journaliste palestinien Wael Dahdouh    Mövenpick Hôtel du Lac Tunis : cocktail de nomination du nouveau General Manager Eric Vittenet    La situation de la FTF au coeur d'une rencontre entre Kamel Deguiche et une délégation de la Fifa    Ons Jabeur se qualifie au second Tour de Roland Garros 2024    Ce que la Palestine apporte au monde : Une exposition de l'institut du monde arabe à l'IFT Tunis    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Ils vieillissent sous le toit parental !
Famille - Chômage, études s'étirant indéfiniment, difficultés à s'assumer économiquement
Publié dans Le Temps le 07 - 01 - 2009

De nos jours, le départ du domicile parental se fait de plus en plus tard pour les jeunes tunisiens, que ce soit pour les garçons ou pour les filles. Par le passé, il suffisait de finir ses études et d'obtenir un diplôme universitaire ou un brevet de technicien dans une spécialité donnée pour que ces jeunes diplômés soient casés.
Aujourd'hui, ni la fin des études ni l'obtention d'un diplôme ne sont des motifs suffisants pour aller voler de ses propres ailes loin du foyer parental et former un nouveau ménage indépendant. Ces nouveaux diplômés, devenus nombreux, doivent encore habiter chez leurs parents pendant plusieurs années, parfois jusqu'à l'âge de 30 ou 35 ans, tant qu'ils n'ont pas obtenu de travail ! Il y a actuellement chez nous des familles qui comptent 3 ou 4 diplômés en chômage, vivant sous le toit parental, subissant toutes les conséquences morales et les difficultés économiques qui s'en suivent.

La présence de ces jeunes chômeurs pendant une durée indéterminée chez leurs parents peut sans doute créer des charges supplémentaires au ménage, d'autant plus que dans la plupart des cas le père et/ou la mère est déjà à la retraite ; ces charges pèsent énormément sur le budget familial par manque de ressources. Souvent, l'enfant ou la fille sont obligés d'exercer un travail temporaire, généralement en dehors de leur spécialité, pour aider aux dépenses domestiques. Fatma, diplômée en SVT depuis deux ans, vivant encore chez ses parents, est obligée de travailler comme baby-sitter dans une crèche pour gagner son argent de poche : « Ce n'est que provisoirement, j'attends le concours du CAPES pour le repasser, car j'ai été refusée la première fois. En attendant, j'accepte ce métier pour ne pas être à la charge de ma famille modeste ! ». En effet, la plupart des jeunes, tout en cherchant du boulot et en participant aux différents concours espèrent être un jour recrutés. En attendant, certains d'entre eux se contentent de faire n'importe quoi, quitte à travailler dans des cafés, des restaurants ou des magasins, pour subvenir à leurs besoins les plus pressants. Aymen, diplômé universitaire, vient d'accepter un travail provisoire dans une grande surface : « Je n'ai pas le choix : c'est mieux que de vivre aux dépens de ma famille qui est d'ailleurs très nécessiteuse ! Ça ne veut pas dire que j'ai lâché prise, je fouille chaque jour dans les annonces et dans les bureaux d'emploi à la recherche d'un boulot qui aille avec mon diplôme ! » Dans nos traditions, il est en effet très rare qu'une famille abandonne ses enfants, mêmes devenus jeunes ou adultes. La protection parentale peut s'étendre jusqu'au mariage des enfants et peut-être au-delà du mariage, du moment que certains parents préfèrent voir leurs fils mariés habiter le même logement qu'eux ! C'est pour cela que beaucoup de jeunes (hommes ou femmes) gardent encore aujourd'hui le foyer parental même à l'âge de 30 ans ou plus ! On voit donc les parents, même en âge avancé, suer sang et eau pour satisfaire les besoins de leurs enfants en chômage, dans l'espoir de jours meilleurs ! Ils n'osent jamais les chasser du domicile parental, les liens familiaux étant plus forts ! De ce fait, on trouve de plus en plus de familles tunisiennes où il y a au moins un ou deux jeunes diplômés encore sans travail.

Le chômage, première cause
En effet, le nombre des diplômés supérieurs ne cesse d'augmenter ces dernières années et c'est pour cela que la majorité de ces diplômés sont touchés plus que d'autres par le chômage. Selon un document publié par la Banque Mondiale en mars 2008, le nombre de diplômés a en effet presque doublé en 10 ans, ils étaient 336.000 au cours de l'année 2006-2007 contre 121.800 en 1996-1997. Le même document de la Banque Mondiale donne un aperçu général de ce phénomène : « Parmi les 4763 jeunes diplômés (Chiffres 2005) 46% des jeunes actifs n'avaient pas un emploi 18 mois après l'obtention du diplôme. Les maîtrisards et les techniciens supérieurs représentent 90% des diplômés. Près de 50% des techniciens supérieurs et maîtrisards sont au chômage. La proportion des chômeurs chez les ingénieurs est de 10%, soit la proportion la plus faible de tous les diplômes/spécialités. Le taux de chômage des techniciens des Instituts supérieurs d'études technologiques (ISET) est de 45%, contre 53% pour les techniciens non-ISET. Les jeunes filles représentent 57% de l'ensemble de diplômés, contre 43 % pour les garçons. 51% des hommes sont employés contre 38% des femmes. » Une enquête a été réalisée fin 2005 auprès des jeunes diplômés par le Ministère de l'emploi et de l'insertion professionnelle des jeunes, en collaboration avec la Banque Mondiale en vue de comprendre les mécanismes de leur insertion dans le marché du travail. Il s'avère que l'emploi salarié représente encore, pour 71% des jeunes, le débouché principal pour les diplômés de l'enseignement supérieur.
Cette enquête a permis de montrer que « le secteur public reste le principal débouché pour les diplômés supérieurs avec 52% des emplois salariés, alors que 48% sont assurés par le secteur privé où plus de 23% des jeunes recrutés travaillent sans contrat et plus de la moitié des emplois sont conclus sous contrat à durée déterminée. » Toujours selon la même enquête, « les ingénieurs, les techniciens supérieurs et les architectes ont plus de chances d'avoir un parcours plus stable que les maîtrisards. Les techniciens supérieurs ont une probabilité plus élevée que les maîtrisards d'environ 3% de risque de se retrouver dans les situations de chômage. »
Toutefois, certains jeunes diplômés, ayant épuisé toutes leurs chances, optent enfin pour la poursuite de leurs études universitaires en s'inscrivant au Master (3ème cycle), reportant ainsi à une date ultérieure leur entrée sur le marché du travail, ce qui peut, en quelque sorte, diminuer le taux de chômage parmi les nouveaux diplômés supérieurs. Mais ces jeunes qui ont préféré poursuivre leurs études vont continuer à vivre au domicile parental, à dépendre encore quelques années de plus de leurs parents et à affecter par conséquent le budget familial !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.