Le Temps-Agences - Des entretiens cruciaux entre responsables égyptiens et une mission israélienne se tenaient hier au Caire pour explorer les termes d'un accord de cessez-le-feu dans la guerre de Gaza. Alors que l'Egypte a fixé à trois jours maximum le délai pour parvenir à la fin des hostilités sur la base de son plan en trois points, à commencer par un cessez-le-feu à durée limitée, Israël a dépêché un haut responsable au Caire. Mais des organisations palestiniennes basées à Damas, dont le mouvement islamiste palestinien Hamas, contre lequel Israël a lancé son offensive, a annoncé, sans détails, que ce plan ne constituait pas "une base valable". Ces organisations "ne voient pas dans l'initiative franco-égyptienne une base valable pour une solution à la crise", a déclaré leur porte-parole Khaled Abdel-Majid, chef du Front de lutte palestinien (FLP). Alors que le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheit, disait attendre de manière imminente la réponse du Hamas, cette annonce risque de sonner le glas du plan de l'Egypte élaboré en liaison avec la France. Le conseiller politique du ministre israélien de la Défense Ehud Barak, Amos Gilad, est venu rencontrer le chef des services de renseignements égyptiens, Omar Souleimane, homme clef de toutes les négociations sensibles. Dès son arrivée, en fin de matinée, M. Gilad a eu avec M. Souleimane des entretiens strictement confidentiels et devait regagner Israël en fin de journée pour en faire le rapport, a indiqué l'ambassade d'Israël en Egypte. Selon une source diplomatique ayant requis l'anonymat, M Souleimane devait détailler le volet militaire et technique du plan égyptien sur les mesures de sécurité à mettre en oeuvre à la frontière égypto-palestinienne, en particulier concernant la lutte contre les tunnels de contrebande d'armes. M. Aboul Gheit, qui poursuit ses discussions au siège des Nations unies à New-York, avait déclaré souhaiter parvenir à un cessez-le-feu à Gaza dans les trois prochains jours, a rapporté hier le quotidien Al-Hayat. "Nous parlons de 48 à 72 heures au maximum, parce que je ne peux pas imaginer que la machine de mort israélienne continue ses opérations" contre le Hamas, entrées jeudi dans leur treizième jour, a-t-il dit au journal. Selon lui, l'Egypte voulait parvenir à un accord au moins "sur les deux premiers points de l'initiative, un cessez-le-feu pour une période limitée dans le temps, et l'ouverture des points de passage" avec la bande de Gaza. Le président Hosni Moubarak a proposé mardi soir un plan de sortie de crise en trois points, après un sommet avec son homologue français Nicolas Sarkozy à Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge. Israël a espéré mercredi que les discussions avec l'Egypte sur la situation dans la bande de Gaza "créeront les conditions" pour lui "permettre de mettre fin à l'opération militaire". Un sommet est prévu demain entre le président Moubarak et le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui a accueilli favorablement ce plan égyptien. Des sources diplomatiques et les médias avaient aussi évoqué au Caire la possibilité d'un sommet ce week-end entre M. Moubarak et le Premier ministre israélien Ehud Olmert. Le quotidien pro-gouvernemental égyptien Rose Al-Youssef affirme hier que le plan égyptien proposait une trêve de 15 jours.