Les enfants, principales victimes du massacre Le Temps-Agences - L'armée israélienne a tué cette semaine dans un bombardement 30 civils qui faisaient partie d'un groupe de 110 Palestiniens qu'elle avait rassemblés dans une maison de Gaza, a affirmé hier l'ONU en citant des témoins. "Selon plusieurs témoignages, le 4 janvier, des soldats ont évacué environ 110 Palestiniens vers une seule maison à Zeitoun (dont la moitié était des enfants) en leur ordonnant de rester à l'intérieur", a affirmé un communiqué de l'Office de l'ONU pour la coordination humanitaire (Ocha). "Vingt-quatre heures plus tard, les forces israéliennes ont bombardé à plusieurs reprises cette maison, tuant environ 30" personnes, ajoute le communiqué. Selon Ocha, il s'agit de "l'un des plus graves incidents depuis le début des opérations" israéliennes dans la bande de Gaza, le 27 décembre. "Ceux qui ont survécu et ont pu le faire ont marché deux kilomètres vers la route de Salaheddine avant d'être transportés vers un hôpital dans des véhicules civils. Trois enfants, le plus jeune étant âgé de cinq mois, sont morts à leur arrivée", a ajouté Ocha. Interrogée, une porte-parole de l'armée israélienne a affirmé ne pas disposer d'information sur cet incident mais a ajouté que l'armée enquêtait. La Croix-Rouge internationale a accusé jeudi l'armée israélienne de l'avoir empêché d'accéder à des blessés palestiniens pendant plusieurs jours dans ce même quartier de Zeitoun de Gaza-ville, dont des enfants coincés dans leur maison avec le corps de leur mère tuée dans des combats. Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), des ambulances n'ont été autorisées que mercredi --soit cinq jours après le début des combats-- à accéder à plusieurs maisons dans le quartier de Zeitoun où se trouvaient des blessés et des morts. ---------------------------------- Les enfants, principales victimes du massacre
Le Temps-Agences - Les enfants sont parmi les principales victimes de l'offensive israélienne dans la Bande de Gaza. Ils représentent 257 des quelque 758 morts et 1.080 des 3.100 blessés recensés dans l'étroite bande côtière depuis le déclenchement de l'opération "Plomb durci" le 27 décembre, selon les Nations unies. Ces chiffres rendus publics jeudi se fondent sur un bilan du ministère de la Santé de Gaza jugé "crédible" et extrêmement préoccupant par le secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires humanitaire John Holmes. Selon l'ONU, environ la moitié des victimes palestiniennes sont des civils, et un tiers des tués et blessés sont des enfants. Une photo montrant la petite Kaukab Al Dayah, 4 ans, la tête ensanglantée émergeant des décombres de sa maison, a fait la "Une" de nombreux quotidiens du monde arabe mercredi. "Israël c'est ça", a titré le journal égyptien Al-Masry Al-Youm. La fillette a péri mardi dans un raid aérien contre le domicile de sa famille à Gaza. Quatre adultes ont également été tués. Le plus dur pour les enfants, c'est de sentir qu'ils ne sont à l'abri nulle part et que les adultes ne peuvent les protéger, explique Iyad Sarraj, un psychologue se terrant dans son appartement de Gaza avec ses quatre petits-enfants âgés de 3 à 17 ans. Son fils de 10 ans, Adam, est terrifié par les bombardements et souffre désormais de crises d'asthme, dit-il. Les enfants représentent plus de la moitié des 1,4 million d'habitants qui s'entassent dans la Bande de Gaza. Les civils ne peuvent fuir les bombardements en raison du bouclage imposé au petit territoire, contrôlé par le Hamas depuis juin 2007. Au camp de réfugiés de Shati, une dizaine d'enfants jouaient au football dans une allée jeudi lorsqu'un obus tiré par un navire de guerre israélien a frappé une prison du Hamas située à proximité. Ils ont interrompu leur partie une ou deux minutes avant de la reprendre. "Vous pensez que nous n'avons pas peur? Bien sûr que si, nous avons peur. Mais nous n'avons rien d'autre à faire que jouer", a raconté l'un des garçons, Samih Hilal, 14 ans. Dans un geste de défi, un autre garçon, Yasser, 13 ans, a fait signe aux drones israéliens survolant le secteur au lieu de chercher à s'abriter. "Il n'y a rien que l'on puisse faire. Même si on s'enfuit en courant, leurs obus sont plus rapides que nous", dit-il. Aucun lieu de la Bande de Gaza n'est à l'abri des tirs israéliens. Des enfants ont été tués dans leur maison, dans les voitures de leurs parents, en jouant dans la rue, en se rendant à pied chez l'épicier et même dans des "abris" de l'ONU. Sayed, Mohammed et Raida Abou Aisheh, âgés respectivement de 12, 8 et 7 ans, étaient chez eux avec leurs parents lorsqu'ils ont été tués par un raid israélien avant l'aube lundi. Des installations du Hamas se trouvaient à proximité de la maison. L'oncle des enfants, Saber Abou Aisheh, 49 ans, qui a survécu au bombardement, raconte que l'armée israélienne ne les a pas averti, contrairement à ce qui s'était passé il y a deux ans lorsque Tsahal l'avait appelé plusieurs fois, y compris sur son téléphone portable, pour l'informer qu'une maison voisine allait être frappée et qu'il devait évacuer. Dans le quartier de Zeitoun à Gaza, des secouristes ont trouvé quatre jeunes enfants à côté de leurs mères mortes dans une maison, selon le Comité international de la Croix-Rouge. "Ils étaient trop faibles pour se tenir debout", souligne le CICR dans un communiqué. La Croix-Rouge n'a pas dit ce qui était arrivé aux enfants, mais a souligné que l'armée israélienne avait refusé d'autoriser les secours à se rendre dans le quartier pendant quatre jours. Israël a affirmé que ce retard était dû aux combats. Dans le chaos de Gaza, il est difficile d'obtenir un décompte précis des victimes. Sur les quelque 750 Palestiniens tués depuis le 27 décembre, au moins 169 avaient moins de 18 ans, selon le Centre palestinien pour les droits de l'Homme. L'UNICEF parle de son côté d'au moins 100 enfants et mineurs tués pour les seuls dix premiers jours de combats.