Sous les cieux croates, les "Aigles de Carthage" tenteront de s'envoler le plus loin possible dans la plus prestigieuse des compétitions mondiales du handball et de gagner une place parmi les maîtres de la discipline, à l'occasion du Mondial-2009 qui sera organisé du 16 janvier au 1er février en Croatie. La sélection tunisienne de handball qui disputera sa 8ème édition d'affilée et la 10ème de son histoire, entamera à partir de samedi une nouvelle aventure avec l'ambition de faire mieux qu'au dernier Mondial en Allemagne 2007 où elle avait terminé à la 11e place et rééditer les performances de 2005 et 2006. La Tunisie tentera en effet de confirmer son statut de grande nation émergente du handball mondial qui a laissé les meilleures impressions lors des dernières manifestations internationales, où elle a notamment réussi l'exploit d'atteindre la finale de la Coupe du Monde 2006 en Suède après avoir obtenu une très bonne quatrième place au Mondial tunisien en 2005. Des performances qui lui ont valu d'être constamment sollicitée pour prendre part aux plus prestigieux tournois mondiaux. Mais dans une compétition des plus relevées qui réunira le gotha du handball mondial, aucun pronostic ne peut être avancé. En effet la tache ne sera pas de tout repos pour l'équipe tunisienne dans sa tentative de relever le défi d'autant que les vice-champions d'Afrique ont hérité au tour préliminaire, d'un Groupe "C" assez relevé où ils devront faire face à des adversaires de gros calibres à l'image de l'Allemagne, triple champion du monde et tenant du titre, la Pologne, vice-champion, ou la Russie, équipe au palmarès bien garni (trois titres mondiaux dont un sous la bannière l'ex URSS), outre les formations de la Macédoine et de l'Algérie qui ne manquent pas d'ambition dans ce mondial. La Tunisie disputera toutes ses rencontres du tour préliminaire dans la ville de Varazdin, située à l'extrémité nord-ouest de la Croatie (75 km de Zagreb). La compétition, rappelle-t-on, réunira 24 équipes réparties sur quatre groupes de six. A l'issue du tour préliminaire, les trois premiers de chaque groupe seront qualifiés au tour principal, les trois autres équipes disputeront la coupe du président de l'IHF. Nation phare du handball africain, la Tunisie n'a pas cessé de s'affirmer et de confirmer sa réputation qu'elle a défendue avec cran au mondial 2005 en Tunisie (4ème) après avoir occupé des places honorables aux Mondiaux d'Egypte (12è) et de France 2001 (10è), avant de créer la sensation en coupe du monde 2006 en Suède ou elle a frôlé l'exploit en finale face à la Croatie en ne cédant qu'aux tirs au but. A l'échelle continentale, la Tunisie est incontestablement l'équipe la mieux titrée avec sept sacres africains, devancant l'Algérie (6 titres) et l'Egypte (4 titres). Tous les trois illustrant l'hégémonie des pays nord-africains sur le continent. Outre ses sept sacres africains remportés en 1976, 1979, 1994, 1998, 2002 et 2006, la Tunisie a été quatre fois finaliste de cette compétition continentale (1992, 1996, 2004, 2008) et sept fois 3ème (1981, 1983, 1985, 1987, 1989, 1991, 2000). Elle possède également une médaille d'argent et deux de bronze aux jeux méditérranéens. Si la Tunisie a été constamment présente dans les sept dernières éditions du Mondial, elle avait connu auparavant une longue traversée du désert puisque depuis 1972, date de sa deuxième participation après le Mondial 1967 et n'avait plus pris part à cette compétition biénnale jusqu'en 1995 à l'occasion du Mondial en Islande qui marque le retour de la sélection nationale sur la scène sportive mondiale Bien que les deux premières campagnes (Islande-1995 et Japon- 1997) furent décevantes, les deux autres qui suivirent valurent plus de satisfactions, avec une 12e place en Egypte 1999 et une 10e en France 2001. En revanche, au Mondial suivant au Portugal en 2003, les tunisiens n'avaient pas connu la même réussite avec une modeste 14ème place. C'est en 2005 que la Tunisie, alors hôte du Mondial, va connaître ses moments de gloires et se hisser au niveau de l'elite mondiale avec une très bonne et historique quatrième place grâce à ses vedettes Mgannem, Hmam et Tej notamment. Révélation de la compétition, la Tunisie devenait avec l'Egypte les seules nations africaines à occuper une place aussi avancée du classement final du championnat du monde. L'équipe qui a fait trembler les plus grandes nations du handball européen, ne réeditera pas toutefois, deux ans plus tard en Allemagne, cette excellente performance, se contentant d'une 11e place. Ayant gagné en expérience, la Tunisie pourra envisager le Mondial Croate avec un optimisme mesuré compte tenu de la qualité de ses adversaires. Pour ce faire, les ''Aigles de Carthage'' pourront compter sur une pléiade de joueurs expérimentés qui évoluent pour la plupart dans les meilleurs championnats européens et qui sont devenus des valeurs ssres dans leur club, ainsi que sur la détermination de tout le groupe pour réaliser une bonne performance et représenter dignement le handball tunisien. En plus d'un jeu collectif et homogène, la sélection tunisienne recèle de bonnes individualités. Si l'incertitude plane toujours à deux jours du Mondial sur la participation de l'arrière gauche Wissem Hmam, meilleur buteur de la selection, auquel cas la selection perdrait un grand atout, l'équipe peut compter sur des joueurs de qualité, à l'image du demi-centre Heykel Mgannem, pilier de l'équipe et le pivot Issam tej, tous évoluant dans le club leader du championnat francais Montpellier, outre le gardien Marouène Magayez (Nantes). Sans oublier l'apport du revenant Walid Ben Amor (Barcelone) et des joueurs évoluant en championnat national qui ne manqueront pas de prêter main forte à l'équipe. C'est un ensemble, certes, très compétitif dont dispose le staff technique mais tout dépendra de la bonne gestion de ce capital humain par l'entraineur serbe Zoran Zivcovic qui retrouve la sélection quatre ans après et qui a remplacé le Croate Sead Hasanefendic. La Tunisie part avec des atouts réels pour faire honneur au handball national et africain : des joueurs talentueux, une grande réussite internationale, un bon encadrement technique et des encouragements au plus haut niveau de nature à donner des ailes aux ''Aigles de carthage'' qui n'auront pas le droit de décevoir un public tunisien désormais habitué à voir l'équipe au plus haut sommet.