La concurrence bat son plein pour se départager le marché touristique à l'échelle mondiale. La crise financière internationale n'a fait qu'accentuer davantage cette lutte désespérée pour l'acquisition des nouveaux marchés. A cet effet, les professionnels misent sur une réduction étudiée des coûts pour rabaisser davantage les prix. Le programme de maîtrise d'énergie dans le secteur touristique fait partie de cette stratégie de maîtrise des coûts et de mise à niveau du secteur de l'hôtellerie. Mais cette culture fait encore défaut à nos hôtels. Pour y parvenir, plusieurs initiatives ont été entreprises pour développer les énergies renouvelables (énergie solaire, énergie éolienne...), renforcer l'efficacité énergétique et utiliser du gaz naturel dans le secteur hôtelier. D'autres initiatives se sont intéressées au parc roulant des agences de voyages et des professionnels hôteliers pour mettre en place un contrôle technique pour le moteur des véhicules... Une étude stratégique sur l'utilisation rationnelle de l'énergie révèle que le secteur pourrait économiser plus de 20 % d'énergie d'ici 2011 grâce à la mise en oeuvre de projets de maîtrise de l'énergie. Nouvelles techniques Plusieurs programmes ont recommandé d'assurer une synergie entre le programme national de mise à niveau des unités hôtelières (PMNH) et le programme national de maîtrise de l'énergie (PNME), pour encourager les établissements hôteliers, moyens et grands consommateurs d'énergie, à se soumettre à l'audit énergétique, à investir dans l'économie d'énergie et à utiliser les énergies renouvelables. Ils ont recommandé le renforcement du rôle des experts dans le domaine de promotion, de sensibilisation et de conseil auprès des établissements hôteliers dans le domaine de maîtrise de l'énergie, notamment, en ce qui concerne la climatisation au gaz naturel. Les responsables des unités hôtelières ont été appelés à utiliser le système d'isolation thermique, le double vitrage et la réduction des superficies des façades vitrées extérieures, outre la mise en place d'un mécanisme de financement, comme celui utilisé dans le domaine de l'habitat, l'octroi et l'installation de chauffe-eau solaires dans les hôtels. Les statistiques montrent que l'activité hôtelière représente environ le quart de la consommation d'énergie finale du secteur des services, soit 37% pour l'électricité et 36 % pour le gaz naturel. L'amélioration de la qualité des services a fait que la consommation d'électricité par nuitée a connu une croissance importante de 6% par an, passant de 11 kilowatts par heure en 1993 à 20 kilowatts/h en 2003. Les hôtels de catégorie 4 et 5 étoiles représentent l'essentiel des 800 unités hôtelières en Tunisie. Un potentiel inexploité d'énergie solaire Le souci de maîtrise des coûts fait que le tourisme constitue un secteur cible pour les projets de maîtrise de l'énergie de l'ANME. Entre 1989 et 2005, plus de 130 établissements hôteliers ont fait l'objet d'audits énergétiques dont 122 ont abouti à la conclusion d'un contrat programme. La mise en oeuvre des actions prévues dans ces contrats a nécessité un investissement de l'ordre de 10 millions de dinars, générant une économie 21 mille tonnes équivalent pétrole (tep), soit 23% de la consommation d'énergie finale de ces établissements. Le programme s'étend également au domaine des énergies renouvelables, l'une des actions les plus pertinentes de maîtrise d'énergie dans le secteur hôtelier étant l'équipement d'installations solaires, et ce compte tenu de l'importance de la consommation d'eau chaude sanitaire (environ 6 millions de m 3 par an). Mais, à ce niveau, les résultats laissent encore à désirer. seulement 8000 m2 de capteurs solaires ont été installés dans les hôtels contre un potentiel d'équipement estimé à environ 170 000 m2. Les objectifs sont d'autant plus réalisables que des ressources financières et des incitations supplémentaires sont instituées dans le cadre de la coopération internationale afin de renforcer l'utilisation, par les hôtels, de chauffe-eau fonctionnant à l'énergie solaire. Il s'agit de doter environ 80 unités hôtelières sur une superficie totale d'environ 16 mille m2 de capteurs solaires ce qui permettra d'économiser environ 1500 tep par an. Encore faut-il qu'une culture de maîtrise de l'énergie soit instaurée !