Suite à l'article : « Sous-développés et fiers de l'être ! », paru dans le journal le Temps en date du 23 décembre 2008, soulevant le problème des cafés et salles de jeux à l'Ariana (spectacle, semble-t-il, banal à travers le pays) qui acceptent de jeunes lycéens et lycéennes, super maquillées et en tabliers, à toute heure de la journée, nous apprenons que les autorités régionales ont vite réagi. Les patrons de ces lieux ont signé un engagement pour mettre fin à cette pratique des plus choquantes. Osons espérer un contrôle régulier et généralisé partout ailleurs. Nous ne cherchons point à dramatiser, mais le spectacle en lui-même reste une offense palpable non seulement pour les passants, choqués, mais aussi pour tous les citoyens, parents en tête. Le plus pénible était de voir ces enfants d'un milieu très modeste regardant leurs camarades d'un milieu bien aisé, attablés, consommant boissons, croissants et gâteaux. L'image ne cesse de me torturer ! C'est pour cela que reconnaissance et vifs remerciements sont adressés aux autorités de l'Ariana. Cet acte, qui parait facile et simple est d'une importance capitale, car il sécurise les parents et les citoyens par ces temps où les bonnes mœurs se relâchent. Mais ! Effectivement, il y a un MAIS, et de taille. Comment les parents laissent leurs gamines aller au lycée maquillées et avec des tenues si provocantes ? Comment l'administration et les profs acceptent cela ? Pourquoi la télévision ne mènera-t-elle pas des campagnes et des reportages directs et quotidiens sur tous les dépassements qui choquent ? (Sujet qui sera traité plus tard). Le patron du café populaire, connu pour sa grande courtoisie et sa générosité, nous a expliqué que son café, face au plus vieux lycée, ne peut refuser des élèves pratiquement « jetés » dans la rue à chaque heure creuse ou absence d'un prof, et qui attendent, par pluie ou canicule, l'ouverture des portes du lycée, puisqu'ils n'ont aucun coin où aller. Ceci est tout à fait vrai, d'autant plus qu'il ne gagne rien, car de visu, un seul ou deux élèves commandent une consommation et les autres n'ont point les moyens. Il aurait été préférable de les voir réviser leurs cours que jouer aux cartes dés 8h du matin, mais...autant prêcher dans le désert ! Il est primordial de relever que le problème est de loin plus complexe que la fréquentation des cafés. Ces lycéens, tournant autour de ces lieux et autres coins de plaisir, sont en fait, beaucoup plus victimes qu'accusés. Ils ont ce que nous leur offrons, ou plutôt, ce que nous ne leur offrons pas, à savoir une salle d'étude ou de permanence dans nos lycées et collèges. Ces salles ont été supprimées depuis des années, comme les bibliothèques scolaires, ignorées, figées et désolées. Et pourtant il y a un une filière en or à exploiter pour combattre le chômage de nos diplômés. En effet, aussi incroyable que cela puisse paraître, il y a un manque des plus flagrants de surveillants dans le milieu scolaire. Comment peut-on gérer cette tâche si pénible, qu'est la surveillance, lorsqu'on a 4 à 5 surveillants seulement pour des lycées qui ont des milliers d'élèves. Parfois un seul par collège ! Nous savons que de nouveaux recrutements sont actuellement impossibles par ces temps de crise. Dés lors, pourquoi ne pas faire appel à ces milliers de diplômés pour surveiller et surtout encadrer nos élèves dans des salles de permanence (encore faut-t-il les avoir) pour toutes les matières et selon la spécialité de chacun. En gros, il suffit de disposer de deux « encadreurs » : un scientifique et un littéraire par lycée ou collège (pour éviter les problèmes avec le syndicat des surveillants) pour apporter aide et secours à nos élèves qui en ont tellement besoin et occuper et donner espoir à ces chômeurs en attendant des jours meilleurs. Quant à leur mode de paiement, il est des plus facile à gérer. Il suffit que tous les organismes participent par des salaires « symboliques » : associations de la jeunesse scolaire, municipalités, délégations, gouvernorats, bénévolat de parents aisés...Une sorte de prime de chômage en quelque sorte, mais qui peut avoir des résultats les meilleurs pour tous. Après tout, on a bien trouvé de l'argent pour payer ces nouveaux meddebs (du bachelier aux maîtrisards en théologie) pour ces koutabs d'un genre nouveau. Osons espérer ! Osons donner de l'espoir !