Inspecteur d'éducation physique et sportive, Riadh Azzaïez a fait longtemps partie de la direction technique nationale de la FT Handball avec Sayed Ayari puis comme conseiller technique national avant de changer de fusil pour aller exercer en équipe seniors de l'Espérance ST étant titulaire du 3ème degré. Nous avons estimé qu'il est parmi les mieux placés pour nous entretenir brièvement de la prestation de notre équipe nationale pendant le Mondial 2009. Et des mesures à prendre éventuellement pour que le handball retrouve ses marques dans les toutes prochaines années.
Le Temps : Le rideau est tombé sur le championnat du monde, pour la Tunisie du moins, quelles sont vos premières impressions quant à la prestation de notre sept national ? R. Azzaïez : Il ne faut pas être un grand spécialiste pour dire que cette prestation n'a pas été à la hauteur de notre attente. Passe pour le premier tour au cours duquel nos adversaires étaient d'un gros calibre. Mais là où la déception était plus grande, ce sont les résultats enregistrés lors du tour de consolation. • Comment expliquez-vous que notre sélection n'a pas répondu à l'attente des Tunisiens? Une première raison : l'équipe de Tunisie n'a pas été soumise à une préparation étoffée. Pourquoi me diriez-vous? C'est simple. La nouvelle équipe fédérale n'a pas disposé d'assez de temps pour engager un entraîneur de haut niveau pour préparer l'équipe. Ensuite, peut-on le faire dans de bonnes conditions en quatre voire trois semaines. Avec un seul stage à Aïn-Draham et la participation à trois tournois d'un niveau qui laisse à désirer, notre sept national ne pouvait prétendre à passer au second tour du Mondial. • Toujours faut-il désigner un ou plusieurs responsables pour assumer ce dérapage? Il faut revenir plusieurs mois en arrière pour relever la mauvaise gestion des affaires techniques de notre handball. La mauvaise préparation de notre sept national est justement la résultante d'une mauvaise programmation outre une utilisation appropriée des joueurs retenus pour préparer ce championnat du monde .Ce n'est pas tout, nous pouvons écrire des pages pour passer en revue les fautes commises depuis 2005 à nos jours. Il faut fermer cette parenthèse, tirer les enseignements et préparer l'avenir, nous pouvons rebondir. • Comment devons-nous s'y prendre pour repartir sur des bases solides? Commencer par une évolution de la situation. Mise en œuvre d'un cycle olympique, c'est-à-dire un programme de préparation de quatre ans avec des objectifs bien précis dans le temps : championnat d'Afrique, championnat du monde, jeux olympiques. • Cela suffit-il pour que notre équipe nationale retrouve le rang qu'elle n'aurait pas dû quitter? Quand je parle de cycle olympique, cela implique le choix de l'entraîneur national, la participation des techniciens tunisiens pour débattre de tout ce qui a trait à la promotion et au développement de ce sport, la mise en place de structures solides pour encadrer nos sélections nationales avec entre autres l'engagement d'un spécialiste en préparation mentale. Propos recueillis par Rafik BEN ARFA