Haithem Sfar : le projet de règlement intérieur du Conseil des régions et des districts est prêt    L'Ukraine rejette les conditions de Poutine pour un début de pourparlers et un cessez le feu    Tunisie - La météo les jours de l'Aïd el Kebir    Tunisie – Six mois de prison avec sursis à l'encontre de l'ancien ministre Hatem El Euchi    Tunisie – Sfax : Saisie de 2800 comprimés d'ecstasy et 160 grammes de cocaïne    Le parlement Allemand rejette l'arrêt des exportations d'armes vers Israël    Ons Jabeur passe en quarts de finale de Nottingham et devra jouer son match dès ce soir    Faouzi Benzarti nommé sélectionneur de l'équipe nationale de football    Meloni : nous voulons garantir le droit de ne pas être contraint de migrer    Suppression du visa d'entrée en Tunisie pour les Iraniens    Abdelmonem Belati: La récolte céréalière aurait pu atteindre un record    Kef : La moisson avance de 40%    Monoprix Tunisie et le Comité National Paralympique scellent un partenariat pour promouvoir le sport et les valeurs paralympiques    Guerre en Ukraine: Situation actuelle (Ambassade d'Ukraine en Tunisie)    Que de la bête et méchante surenchère partout    Jeux Olympiques d'E-sport : le CIO projette un lancement distinct des JO traditionnels    Wissem Hmam nouveau coach de Mulhouse    Daily brief régional du 14 juin 2024: Des drones au service de l'agriculture pour lutter contre les incendies    Naufrage de Zarzis : cinq condamnations allant de quatre à dix ans de prison ferme    L'histoire de l'Eau de Zamzam : Source inépuisable pour les pèlerins    Accélérer l'investissement étranger en Tunisie | Réformes et opportunités : Des licences en moins et des procédures assouplies    Saïed reçoit le Chef du gouvernement : « Accélérer l'élaboration d'un projet de loi visant à mettre fin aux contrats de sous-traitance et ceux à durée limitée »    Les films Tunisiens Behind the Mountains et Leni Africo sélectionnés à Amman International Film Festival 2024    Pourquoi | Aid el Idha et gaspillage d'eau    Financement : La BAD accorde 17 millions de dollars à la Tunisie    Ennakl automobile augmente de 26% son chiffre d'affaires en 2023    Le ministre des affaires sociales rencontre le ministre algérien du travail de l'emploi et de la sécurité sociale    Aïd El-Adha : Plus d'un million de passagers optent pour les transports publics    Aïd El-Adha : Ouverture exceptionnelle de 76 bureaux de poste    Grâce présidentielle au profit de quelques centaines de détenus à l'occasion de l'Aid Al Idha 2024    Daily brief national du 14 juin 2024: Un accord sur la réouverture du poste frontalier Ras Jedir    Fêtes de l'Aïd : les usagers de la route appelés à la prudence et au civisme    Ligue 1 – Play-off – 9e journée – ST-CA (16h30 au Bardo) : Le Stade a un avantage    Journée mondiale du don de sang : Un geste qui sauve    Anis Jaziri : Fita 2024 a été un véritable succès    Chute de 13 % de la production de pétrole brut en 2024    CAB : Une belle répétition avant la Coupe !    Play out – Dernière journée – ASSoliman-ESMétlaoui : le verdict    La Petite Sicile : Une histoire sarde et sicilienne    «Spectrums of Dreams » de Mehdi Bouanani (DaBro) et Hamza Sellmy à Yosr Ben Ammar Gallery : Mémoires et morcellements    A la Bibliothèque Nationale de Tunisie, du 19 au 21 juin 2024 : L'édition jeunesse, de l'idée à la réalisation    Sotuver propose un dividende de 0,55 dinar par action    Kais Saied confie la représentation de la Tunisie au Chef du Gouvernement lors du sommet du G7 en Italie    Un sommet du G7 sans Mohammed ben Salmane ?    Point Doc – focus sur le documentaire : 4e édition du 20 au 22 juin 2024 à la cité de la culture    «Hiding Saddam» de Mustafa Halkawt, sur nos écrans, le 16 juin 2024 : Avoir Saddam Hussein sur les bras    Kais Saied invité au Sommet du G7    Le film Tunisien Mouch Fi Thniti dans les salles (trailer & synopsis)    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Maya Jribi, secrétaire général du Parti Démocratique Progressiste (PDP)
Questions de l'heure: L'opposition et les enjeux nouveaux
Publié dans Le Temps le 26 - 02 - 2007

"Refus de toute forme de violence. Le changement doit être politique"
Elle paraît fragile. Mais c'est une fausse impression, Maya Jribi est la première femme tunisienne Secrétaire Général d'un parti politique quand elle parle, elle dégage une force de caractère et de sincérité qui sont les qualités de la vraie militante.
Elle s'exprime dans un langage clair et limpide s'appuyant sur des arguments solides, fruit d'une longue expérience politique. Des atouts qui lui ont valu de succéder à Me Néjib Chebbi à la tête du PDP.
Originaire de Tataouine, elle est née en 1960 à Tunis. Elle a fait ses études primaires et secondaires à Radès. Puis ses études universitaires à la faculté des sciences de Sfax où elle milite dans un mouvement estudiantin de gauche avant de devenir membre de la section régionale de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l'Homme (LTDH) au début des années 80. De retour à Tunis en 1983 elle commence à travailler à l'UNICEF tout en collaborant au journal "Eraï" et participe avec d'autres militants à la création du Parti Socialiste Progressiste (RSP) qui devient en 2001 le PDP. Depuis 1986 et jusqu'à son élection au poste de Secrétaire Général en décembre 2006 elle a occupé le poste de membre du bureau politique du parti.
Maya Jribi est directrice d'un bureau d'étude privé. Après Louisa Hanoun, Secrétaire Général du Parti des Travailleurs Algériens, Mme Jribi est la deuxième à occuper ce poste au Maghreb et dans le monde arabe. Interview.

Le Temps : Après des années de blocage du dialogue avec les autorités, le PDP a été invité à participer à la Consultation Nationale sur la formation professionnelle : Qu'en pensez-vous ?
Mme Maya Jribi : Il faut insister sur le fait que le PDP n'a jamais refusé le dialogue. Mais à un moment donné on a décidé de ne plus nous inviter. Il y a six ou sept ans on nous invitait et le secrétaire général de l'époque a participé à plusieurs consultations. Moi-même en tant que membre du bureau politique, j'ai assisté à certaines consultations.
• Parlons de l'avenir ?
-Cette invitation est certes à relever d'autant plus que cela fait des années que nous n'avons pas été invités. Nous avons donc répondu comme toujours positivement à cette invitation simplement nous avons signalé l'exclusion dont on a souffert durant des années. Pour nous il est nécessaire et indispensable de consulter toutes les formations politiques sans exclusion surtout quand il s'agit de questions d'ordre national. Cette fois-ci il s'agit d'une consultation sectorielle certes très importante. Mais nous avons appelé à élargir les consultations aux dossiers politiques et y faire participer toutes les formations politiques de la société civile afin de concrétiser une réelle décrispation de la situation politique.
• L'invitation du PDP à cette consultation est considérée par de nombreux observateurs comme un signe d'ouverture.
-Nous considérons que la situation de crise que nous vivons a besoin de mesures concrètes et globales pour parler d'une ouverture significative et concrète à même de libérer les énergies dans une démarche constructive.
• Comment vous vous sentez en tant que première femme à la tête d'un parti politique en Tunisie.
-Etre femme - Secrétaire Général du PDP m'honore. Avoir bénéficié du soutien des militants du parti me donne beaucoup de confiance. J'estime aussi que cela traduit la capacité qu'ont les femmes à accéder aux postes de direction dans les différentes fonctions.
J'aimerais dire aussi que je ne me considère pas comme une exception. Il est vrai que c'est la première fois qu'une femme accède au premier poste d'un parti politique en Tunisie. Mais le paysage politique et, précisément, celui syndical et associatif, comptent un nombre très élevé de femmes militantes et entreprenantes.
La question qui se pose actuellement c'est celle de la visibilité de leurs actions et leurs accès aux premiers postes. J'espère en tout cas ne pas rester la seule et voir d'autres femmes accéder aux différents postes de responsabilité dans les différents domaines.
• Quelle expérience tirez-vous des deux mois passés à la tête du parti. Avez-vous rencontré des difficultés ?
-Non j'assume pleinement mes responsabilités en tant que Secrétaire Général selon une démarche collégiale au sein du bureau politique. Nous avons tenu deux réunions du bureau politique depuis le congrès et avons mis au point notre plan d'action pour cette année.
J'aimerais dire à propos du secrétariat général au féminin, que j'ai noté un intérêt grandissant pour notre parti de la part des femmes militantes et je pense que cela me donne ainsi qu'aux autres femmes du parti le devoir de capitaliser cet engouement pour élargir les rangs des femmes au sein du parti, on assiste à une féminisation du parti et cela me fait plaisir.
• Que pensez-vous des derniers événements qu'a connu le pays d'autant plus que le PDP "flirte" avec certains qui appartiennent au courant religieux ?
-Nous avons toujours exprimé notre position concernant le refus de toutes les formes de violence. Nous pensons que le changement doit être politique. Il doit se faire pas le biais d'institutions populaires et libres. Certes on ne peut pas considérer cette question en dehors du contexte international et notamment en dehors de ce qui se passe en Irak et en Palestine. Mais des conditions aussi bien politiques qu'économiques peuvent constituer un terrain favorable pour ce genre de groupuscule. C'est pour cela qu'il est temps de poser les problèmes fondamentaux et de les résoudre d'une manière qui permette de libérer toutes les énergies et de garantir un développement de la société sur le plan politique, social et culturel. Nous considérons qu'une vraie ouverture politique à toutes les formations politiques permettra une vie politique plus saine et une plus forte implication des jeunes dans l'action civile constituera la meilleure garantie contre toutes les formes de violence.
• Mais est-ce normal que le PDP, un parti de gauche, noue une alliance avec des éléments de ce que vous appelez la mouvance islamiste que beaucoup classe plutôt à "l'extrême" droite ?
N'est-ce pas une alliance contre nature ?
-Non, c'est un des principes de l'action politique : pour être efficace, il faut s'unir. Ce n'est pas une alliance, c'est un pacte conclu sur des revendications précises et urgentes. On a entamé un débat de fond avec les parties concernées. Les revendications qui nous unissent sont le droit à l'organisation, la liberté de la presse et l'amnistie générale, c'est un pacte que nous avons conclu et nous travaillons pour établir à partir de ce noyau, un programme politique.
Interview réalisée par


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.