Ne supportant plus d'être un époux cocu, le mari a fini par essayer de tuer sa femme sans avoir les preuves tangibles l'accusant d'adultère. Il a été condamné à huit ans de réclusion criminelle. «Je regrette d'avoir commis ce geste, M. le président… Je ne sais pas pourquoi je suis arrivé là… », a balbutié l'accusé tout en essuyant ses larmes. Pour la Cour, peu importe ses larmes et son regret. Ce qui est important pour elle n'est autre que de donner la parole au mis en cause, aux membres de la famille de la victime et aux témoins, ainsi que d'écouter les explications du représentant du ministère public et la plaidoirie de la défense et ce, afin de déterminer les circonstances et le mobile de cette agression qui lui permettra de rendre à César ce qui appartient à César. «M. le président, je n'ai jamais pensé détruire mon foyer…», a-t-il dit à la Cour. Malheureusement, il l'a déjà détruit définitivement sans avoir le moindre espoir de le reconstruire. Comment ? Le mari était à son vingt-huitième printemps quand il s'est marié avec sa dulcinée suite à une proposition de sa mère. Leur relation n'était pas basée sur l'amour. Menuisier de son état, l'accusé a pensé fonder un foyer conjugal. Ni plus ni moins. Il n'a jamais entretenu de relation amoureuse avec une fille, selon ses déclarations devant la Cour. Il s'adressait, toujours, aux maisons closes pour satisfaire ses besoins avec une fille de joie. Jusqu'à quand ? C'est la question qui semble le chagriner. Prenant sa décision, il a sollicité sa mère pour lui chercher une fille pour le mariage. Sans trop penser, elle lui a proposé sa future épouse. C'est une voisine du quartier qui avait dix-huit ans. Sans profession, elle avait accepté la proposition de mariage sans discussion. Tous les deux avaient loué un logement modeste, loin de la maison où demeure la mère du mari. Mais, quelques mois plus tard, ses nouveaux voisins ont commencé à s'intéresser à elle. Nul ne savait pourquoi. Mais ce qui était certain, c'est qu'ils parlaient d'elle. Quelques mauvaises langues disaient qu'elle trompait son mari avec un chauffeur de taxi. De bouche-à-oreille, la mauvaise information est arrivée aux oreilles du mari. S'agit-il d'une vérité ou une simple médisance ? Les soupçons ont transformé la vie du couple en enfer. Au fil des jours, les doutes empoisonnaient la vie des deux époux. Un samedi après-midi, le mari était chez lui. Son épouse avait l'intention de sortir. «Tu ne sors pas quand je ne suis pas là», lui a-t-il expliqué sur un ton calme. L'épouse a feint de ne pas entendre. Elle ne lui a même pas prêté attention et a commencé à enfiler son manteau s'apprêtant à quitter la maison. Un comportement qui a fait sortir le mari de ses gonds. Il s'est levé, a tenu sa femme par le bras droit et l'a giflée violemment. Cette dernière a crié, a demandé secours et a tenté de s'enfuir. Le mari semblait avoir perdu tout contrôle de ses nerfs. Il l'a rossée de coups de poing et de pied. Personne n'est intervenu à temps pour mettre fin à cette agressivité. Fou de colère, le mari a saisi un couteau qui était posé sur une table et lui a asséné deux coups. L'épouse a été transportée d'urgence à l'hôpital et a dû subir deux interventions chirurgicales pour échapper à une mort certaine. Elle en était sortie avec une infirmité permanente selon le rapport médical. L'époux s'est constitué prisonnier. Il a reconnu ses méfaits justifiant son acte par la médisance des voisins et l'indifférence de son épouse. Le mari a été arrêté. Son acte criminel lui a coûté huit ans de réclusion criminelle. Il a interjeté appel.