Demain on vote en Israël. Quel intérêt à en parler si Israël n'a pas démontré preuves à l'appui ce que peut faire l'homme lorsqu'il devient inhumain ! Quel intérêt à en parler si les postulants à la succession d'Ehud Olmert qui a des démêlés avec la justice n'ont pas durci le ton et ne sont pas unanimement favorables à la ligne dure ! Quel intérêt à savoir qui sera le premier ministre ! Qu'importe ! Personne ne se fait d'illusions et personne ne croit qu'un tel plus qu'un tel soit capable de changer la donne. Voilà un scrutin qui à priori ne concerne qu'un tout petit pays mais qui au fait concerne le monde entier. Le carnage de Gaza a nettement modifié la thématique de ces législatives basées sur la soi-disant sécurité. Incroyable mais vrai toute la stabilité du monde dépend de celle du Moyen-Orient qui dépend elle-même beaucoup de la capacité des israéliens à vouloir la paix. Mais qui veut la paix ? Lequel des trois candidats veut et peut faire la paix ? La fin justifie les moyens et la guerre de Gaza est passée par là. Benyamin Netanyahou, le leader de la droite la plus à droite se paye l'indécence de dire lors de sa campagne que le sang des palestiniens n'a pas coulé assez, que le gouvernement d'Olmert n'a pas terminé le boulot et qu'il serait une fois élu plus intransigeant pour la Cisjordanie. Il peut aussi être perçu comme le seul candidat à pouvoir résister à une Maison Blanche moins pro-israélienne que dans le passé. Avec lui Barack Obama aura de sérieuses difficultés pour ouvrir le dossier d'Annapolis que lui a légué Bush junior. Il se permet également le luxe de tendre la main à un certain Libermann de l'extrême droite qui a mené une campagne anti -fasciste. Retenez le nom de ce Raspoutine, un tribun populiste d'origine russe dont le programme est basé sur le racisme. Ce Libermann auquel Netanyahou a promis un poste clé dans le futur gouvernement a une cible préférée : les arabes israéliens. Il veut les obliger à prêter allégeance à Israël sous peine de les voir déchus de leur nationalité. Il a déjà réclamé la peine de mort pour les députés arabes israéliens sympathiques au Hamas. Le deuxième candidat le travailliste Ehud Barak en tant que ministre de la défense a fait le boulot : 1330 palestiniens tués. Est-ce suffisant pour emporter la victoire des urnes ? Enfin Tzipi Livni actuellement ministre des affaires étrangères qui peine à se débarrasser de son image de femme de peu d'envergure, n'est pas en reste pour menacer Gaza exigeant une riposte dure et plus forte. Voilà une idée sur les dirigeants qui vont mener l'avenir de la paix ou de la guerre dans la région. Le pire est vraisemblable et envisageable. Les palestiniens eux plongés dans leur lutte interne ne se font pas beaucoup d'illusions. Droite, gauche, ils ont déjà traité en vain avec les différentes tendances. C'est tout simplement bonnet-blanc, blanc- bonnet. Même si aux Etats-Unis le président Obama conscient que la région peut empoisonner la totalité de son mandat comme elle a gâché ceux de ses prédécesseurs, souhaite aller vite dans la bonne direction, Israël, quel que soit le nom du futur premier ministre, par ses bains de sang récurrents a tué la solution de deux Etats. A écouter les différents sons de cloche, il n'y aura jamais deux Etats, il n'y aura jamais de Palestine.