L'obésité, une maladie qui touche toutes les franges de la société dont les enfants et les adolescents a fait hier l'objet de la 2ème journée Zouhair Kallal de l'Institut de Nutrition. C'est un problème de santé qui émerge de façon alarmante auprès de cette population. Cela est dû aux facteurs socioculturels en plus de ceux qui sont d'ordre génétique. Une stratégie d'intervention globale et surtout efficace s'impose et devient impérative. « L'obésité de l'enfant augmente chez nous à un rythme alarmant. Elle est le tremplin à de multiples complications et malaise social », signale le Pr Samira Blouza de l'Institut National de Nutrition et de Technologie Alimentaire. En fait, nos enfants et nos adolescents sont en train de payer la facture de la modernité et du développement de la société. Ils sont touchés à tous les niveaux de leur santé. Cela est dû à la généralisation des jeux vidéo, des télévisions, d'Internet et de réduction d'activité physique pour ne pas dire absence carrément...Tous ces facteurs ainsi que d'autres d'ordre génétique et social ont fait que les futures générations risquent de souffrir de maladies chroniques dès leur jeune âge. Diabète, hypertension artérielle, maladies cardiovasculaires sont quelques résultats de l'obésité.
Les facteurs En fait, un enfant dormant mal ou qui passe des heures en face d'un écran télévisé est confronté à cette maladie. Les longues heures qu'il consacre aux jeux vidéo, à l'Internet sont des facteurs favorisants. Les spécialistes parlent aussi de « l'interaction des facteurs génétiques et des facteurs environnementaux ». Pr Blouza a précisé que « la prévalence de l'obésité est environ 2 à 8 fois plus élevée au sein des familles d'obèses que dans la population générale. Le risque pour un sujet de devenir obèse est de 50 % si l'un des parents est obèse et atteint 80 % si les deux parents le sont », ajoute-elle. La spécialiste a évoqué également les facteurs environnementaux, les troubles de comportement alimentaire et psychologique. D'ailleurs une étude a été réalisée l'année dernière dans l'unité de recherche sur l'obésité. Son objectif consistait à déterminer l'apport de la prise en charge psychologique de 20 enfants obèses présentant des troubles alimentaires et des problèmes psychogènes. Résultats : les facteurs d'ordre psychologique responsables du déclenchement de la maladie proviennent essentiellement des conflits parentaux ou du divorce. Les difficultés relationnelles et celles scolaires sont classées en deuxième position. Juste après le décès d'un parent. Pour ce qui est de la fréquence des troubles du comportement alimentaire, le grignotage, est à 90 % source de l'obésité.
L'oxygène Dans ce cadre, les spécialistes recommandent aux parents de programmer à leurs enfants des activités physiques. « Les jeux en plein air, la natation pour au moins une vingtaine de minutes sont d'importance majeure », d'après le Pr Faïka Ben Mami. En parlant des modes de prise en charge de l'enfant et de l'ado obèses, Pr Ben Mami insiste sur l'importance d'associer l'activité physique au changement du comportement alimentaire. L'école joue un rôle primordial dans cette démarche. « C'est le milieu favorable pour intervenir auprès des enfants », enchaîne la spécialiste. « Les enseignants peuvent de leur côté leur expliquer l'apport calorique des aliments. Pour ce qui est des professeurs d'activité physique, ils ont aussi une grande responsabilité pour limiter ce problème », d'après elle. Grandir sans grossir est problématique pour nos enfants, d'autant plus qu'ils vivent dans un contexte socio-économique qui incite à la consommation. « Les fast-food, les aliments industriels et la publicité ne sont que quelques catalyseurs de l'obésité chez eux », a fait remarquer Pr Blouza. « Ils sont également encombrés par les études tout au long de la journée (les cours particuliers) », ajoute-t-elle. Cette frange de la société ne trouve plus le temps pour jouer dans les espaces verts aménagés. Ils se font quant à eux rares dans les quartiers chics et même populaires. Du fait, ils sont condamnés à passer leurs temps à domicile en face des écrans et jouent autrement. « Le foot virtuel remplace le jeu réel pratiqué auparavant dans les espaces ouverts », souligne la spécialiste. Elle attire l'attention sur une question qui ne manque pas d'importance à savoir ; l'absence des parcours de santé, d'espaces de loisirs bien aménagés et accessibles à prix symbolique. Les parents ont aussi une part de responsabilité. Très préoccupés par le travail et le rythme de la vie, ils ne trouvent plus le temps pour prendre en charge leur progéniture même par rapport à leur santé. La mère passe moins de temps à la cuisine. Elle se rabat sur les aliments déjà faits, les sandwichs, et les fast-foods. Elle cherche les solutions les plus faciles et ce, au détriment de la santé de toute la famille. Adopter un comportement alimentaire équilibré et sain est de nos jours, très important. Il faut savoir dire non au bon moment.