* Insuffisance de moyens pour un dépistage précoce. * 80 millions de dinars sont réservés à la dialyse chaque année. * 7500 insuffisants rénaux soignés dans 130 centres spécialisés Silencieuse et ayant des conséquences lourdes, la maladie rénale doit être dépistée à un stade précoce. Elle est tributaire notamment, d'un suivi régulier de l'hypertension artérielle, de la glycémie ainsi que d'autres examens supposés être effectués dans les centres de soins de base ou la médecine de première ligne. Mais jusque-là, la Tunisie ne dispose pas des moyens suffisants pour réaliser ces opérations. Pis encore, nos médecins « de première ligne » ne contrôlent pas de façon systématique l'hypertension artérielle des patients. Des faits confirmés hier, par une pléiade de spécialistes lors du point de presse donné à l'occasion de la célébration de la Journée Mondiale du Rein. D'ailleurs des journées de dépistage précoce de la maladie seront organisées mercredi et jeudi (11 et 12 mars). Un groupe de spécialistes réaliseront le premier jour ces actions à l'avenue Habib Bourguiba. Tous les hôpitaux de la République, les centres de dialyse les services des maladies cardiovasculaires et de néphrologies ouvriront jeudi leurs portes gratuitement aux personnes qui désirent s'assurer qu'ils ne sont pas atteints d'une maladie rénale. Une occasion à ne pas rater sachant qu'ils bénéficieront des analyses adéquates gratuitement. La maladie rénale est un vrai problème de santé dans notre pays. Elle coûte cher aussi bien à la communauté qu'aux patients eux-mêmes. Plus de 80 millions de dinars sont réservés à la dialyse chaque année. 7500 insuffisants rénaux sont soignés dans les 130 centres spécialisés. Des chiffres alarmants sachant que cette maladie est étroitement liée à d'autres pathologies chroniques, comme l'hypertension artérielle (HT) et le diabète. Elles sont d'ailleurs nombreuses. Nous enregistrons en Tunisie 45 mille nouveaux cas de diabètes et d'hypertension artérielle dans les 1ères lignes de médecine. Les chiffres sont sûrement plus alarmants si nous procèderons à la vérification de ces maladies à d'autres niveaux. Du fait, l'insuffisance ou les maladies rénales risquent de toucher un bon nombre de Tunisiens s'ils ne prennent pas la peine de veiller à leur santé rigoureusement. L'HT entraîne d'autres pathologies graves comme les maladies cardiovasculaires. A cet égard, le Pr Habiba Drissa présidente de la Société Tunisienne de Cardiologie et de Chirurgie Cardio-Vasculaire a insisté sur l'étroite relation entre l'HT et les reins et vice versa. Une fois où l'un de ces deux éléments fonctionnerait mal, il pourrait y avoir des conséquences lourdes. En fait, l'HT est très fréquente chez nous. Les statistiques affichées il y a deux ans, ont démontré que 30 % des Tunisiens âgés de plus de 40 ans sont hypertendus. Le un tiers d'entre eux l'ignore. D'où le risque majeur qu'ils seraient atteints d'une maladie rénale ainsi que d'autres aussi graves, celles qui sont cardio-vasculaires. Dans ce cadre, la professeur recommande d'adopter un comportement alimentaire sain, de contrôler de façon régulière la tension et surtout d'arrêter de fumer pour les accros de cigarettes. « Des gestes simples et bénéfiques pour la santé. Ils permettent aux Tunisiens de se protéger contre un tas de maladies graves dont l'insuffisance rénale », d'après la spécialiste.
Et la prévention Dans cette optique, le Pr Tayeb Ben Abdallah, président de la Société Tunisienne de Néphrologie a précisé qu'une attention particulière sera accordée cette année à l'hypertension artérielle et la protéinerie. Les actions qui seront effectuées les 11 et 12 du mois en cours prendront en considération ces aspects ainsi que d'autres d'importance majeure dans le dépistage précoce des maladies rénales. De son côté, le Pr Fatma Ben Moussa, Chef de service de Néphrologie à la Rabta a signalé que les maladies chroniques gagnent du terrain dans les pays émergents dont la Tunisie. 80 % des budgets en sont réservés. La Journée Mondiale du Rein vise ainsi à sensibiliser aussi bien les patients que les médecins. Des simples examens des urines du sang et la prise de pression artérielle ont des résultats positifs à court, moyen et long termes. La spécialiste a précisé qu'en Tunisie 500 mille personnes sont exposées à une maladie rénale chronique. Elle lance un appel aux concernés pour veiller à leur santé avant qu'il ne soit trop tard. Il s'agit d'une responsabilité partagée entre les acteurs de la santé publique et les citoyens.