Généralement, les préoccupations des fédérations se situent au niveau de deux axes principaux : 1.- L'équipe nationale seniors ; 2.- La gestion du championnat national. La formation d'arbitres et d'entraîneurs, la promotion de la discipline, la compétition des jeunes et la formation des formateurs qui ne sont pas porteurs, sont reléguées au second plan ; Et si l'intérêt des membres fédéraux est exprimé favorablement à ces sujets secondaires, en pratique il n'en est rien ou presque... En effet, on a assisté depuis des années à la réalisation d'un stage de formation annuel dans chacun des secteurs -arbitrage et entraînement ; un haut cadre (inspecteur) recruté à plein temps, prépare l'organisation de ces deux stages pendant un an ! Est-il nécessaire de souligner que le plus grand absent des derniers championnats du monde (en Croatie) était l'arbitrage tunisien ! Les raisons qui ont conduit à cet état de fait sont les suivantes : 1.- La période de formation d'un arbitre est très longue : 8 à 10 ans ; 2.- Les responsables qui se sont succédé à la tête des commissions d'arbitrage ont, de tout temps, géré le quotidien : la désignation des arbitres pour le déroulement des compétitions aux dépens de la formation qui, encore une fois, ne présente, pour eux, aucun «profit immédiat». 3.- Les arbitres sont sous-payés et s'ils le sont c'est avec beaucoup de retard (3 à 6 mois). Cet état de fait décourage étudiants et fonctionnaires qui doivent avancer des sommes d'argent relativement importantes par rapport à leurs propres revenus. Seules leur forte motivation et leur foi dans le domaine les retiennent. Alors quelles propositions ? Une formation qui reviendrait à faire appel aux enseignants d'EPS. Elle consisterait à décider d'un minimum de coordination entre les structures sportives qui sont sous la tutelle du ministère de l'EPS : fédérations et services régionaux. Quels sont les objectifs ? 1.- Formation de jeunes arbitres, dès l'âge de 12 ans à l'école, pour le remplacement futur de l'élite de notre arbitrage. 2.- Détection et suivi des jeunes volontaires, doués et motivés dans ce domaine. Quel processus ? 1.- Apprentissage au niveau des établissements scolaires sous l'égide des enseignants d'EPS (au nombre de 6000 actuellement). 2.- Les jeunes volontaires arbitreront les rencontres inter-groupes d'une même classe. Ils continueront néanmoins de participer au jeu avec leurs camarades. 3.- Les meilleurs couples de jeunes arbitres seront invités à des stages régionaux de formation organisés par les ligues à leur intention ; 4.- Après évaluation de leurs prestations une carte de «jeunes arbitres» pourrait leur être délivrée pour arbitrer les rencontres entre les équipes des structures promotionnelles du handball (écoles de sport...). Une exigence cependant est essentielle pour la réussite de ce processus, c'est l'adhésion totale des différents intervenants et une forte conviction des enseignants et des responsables des ligues qui veilleront à cette formation. La formation est d'abord pratique. La lecture du jeu nécessite une évaluation continue et des conseils permanents pour l'amélioration des prestations des jeunes arbitres ; une formation théorique vient compléter, par la suite, leurs capacités arbitrales. L'enseignant d'EPS -ou l'arbitre formateur- doit CREER UNE RELATION D'AMITIE entre le jeune arbitre et l'arbitrage. Ce n'est qu'à ce prix que l'on peut «inoculer aux jeunes le virus» de l'arbitrage. 12-14 ans : apprentissage pratique -intergroupes d'une même classe- inter-classes. Le jeune continuera à participer au jeu - responsable enseignants d'EPS. 15-16 ans : Formation complétée par des cours théoriques. Confirmation et consolidation des couples d'arbitres - stages de formation organisés par la ligue et le service régional. 17-18 ans : Amélioration des capacités d'arbitrage -prise de décisions conformes aux règlements- arbitrage lors des rassemblements, tournois, festivals... (responsabilité de la ligue). 19 et plus : Désignation pour arbitrer dans le secteur civil. Formation dans les domaines de la psychologie des groupes restreints (dynamique des groupes), de la psychologie, de la physiologie des grandes fonctions, du secourisme... responsabilité fédérale et des ligues. Actuellement, seule la région de Sfax suit un processus similaire de formation animé par de vieux briscards de l'arbitrage. La fédération, comme on l'a précisé ci-dessus, rechigne à prendre en charge la noble tâche de la formation ; Nous pensons que la création d'un centre de formation de cadres sportifs (arbitres, entraîneurs, dirigeants et formation de formateurs) est indispensable. Le centre d'El Omrane était rayonnant d'activités à ce sujet. L'observatoire pourrait, dans un premier temps, revoir avec le concours des D.T.N. et des enseignants des instituts de sport et toutes autres compétences nationales ou internationales, les contenus des programmes de la durée et la périodicité de cette formation. Un tronc commun de base, sera établi pour tous les sports dans les domaines ayant une relation avec le sport ; Une formation théorique, à distance, est de toute évidence possible avec l'utilisation des technologies modernes de la communication (C.D.- internet, etc...). Elle écourterait les longs rassemblements nécessités par l'organisation des cours théoriques.