Dans la présente affaire jugée dernièrement par la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, la victime est encore une fois un chauffeur de taxi, qui l'a échappé belle, après avoir été braqué par trois malfaiteurs auxquels il s'arrêta pour les emmener dans son véhicule à une heure tardive de la nuit. Le taxiste roulait comme d'habitude dans sa voiture à la recherche d'un client, quand il fut hélé par trois jeunes hommes. L'un des trois passagers, qui pourtant ne payait pas de mine, indiqua la destination ainsi que ses deux compagnons au chauffeur du taxi. Il obtempéra à leur demande de les emmener du côté de la cité « Hay Hilal ». Tout au long de la route, le trio montra une attitude que le chauffeur était à mille lieues d'imaginer qu'il allait être attaqué par ce trio de délinquants. Toutefois dès qu'ils arrivèrent à un endroit assez isolé, l'un d'eux lui intima l'ordre de s'arrêter, alors que l'un des deux acolytes, assis sur la banquette arrière s'empressa de sortir un couteau le menaçant de mort s'il ne lui remettait pas le contenu de la caisse. Pris de panique, le taximan obéit aux ordres de ses agresseurs et remit la somme de soixante-dix dinars, ainsi que son téléphone portable. Ne se contentant pas de ce qu'ils ont commis, le trio arracha la radiocassette du véhicule. Ils ont brisé aussi les feux avant de disparaître dans la nature. Cette scène fut aperçue par un témoin qui a accouru pour secourir la victime avant de l'accompagner au poste de police pour relater sa mésaventure et donner le signalement de l'un des trois délinquants. Munis du signalement donné par la victime, les agents ont reconnus l'accusé qui avait des antécédents déjà et connu par les services de la police. Il fut arrêté et déféré au parquet. Interrogé, il avoua les faits et donna à son tour le signalement de ses deux complices. Inculpés de braquage, menace à l'arme blanche et de vol qualifié. Le trio a été traduit devant le tribunal, l'un de trois accusés a nié les faits affirmant qu'il a été impliqué dans cette affaire pour règlements de compte, clamant toutefois son innocence. L'avocat plaida l'innocence de son client qui n'ayant pas été pris en flagrant délit, et en absence de preuves tangibles, l'accusé doit pouvoir bénéficier du doute. Quant à l'avocat de l'accusé principal, il sollicita les circonstances atténuantes de la cour.