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Contenu à revoir, transparence avant tout !
Enseignement : L'oral du CAPES
Publié dans Le Temps le 21 - 03 - 2009

Les oraux du Capes dont certains se déroulent encore en ce moment sont redoutés par la plupart des candidats à cet examen. L'épreuve comporte deux volets ; le premier est plutôt scientifique, le second est pédagogique.
Nous aimerions présenter quelques remarques et conduire quelques réflexions au sujet de cet oral pour d'un côté justifier certains choix administratifs officiels mais en même temps pour en contester d'autres qui nous semblent sévères ou relativement inéquitables. Mais d'abord, en elle-même l'épreuve orale est-elle nécessaire ? A notre avis, et comme l'a expliqué à notre journal un responsable administratif du ministère de l'Education et de la Formation (voir notre édition du 20 février dernier), c'est une phase cruciale et incontournable de cet examen qui prépare au métier d'enseignant, c'est-à-dire à une profession où la compétence orale est la plus importante de toutes. D'autre part, les gens doivent savoir que dans les classes du secondaire et du supérieur, nos étudiants ont tendance à la passivité et participent de moins en moins aux échanges oraux programmés dans le déroulement de la séance.

La majorité silencieuse
Les enseignants se trouvent souvent en face d'un public qui refuse de prendre la parole, qui donne l'air de faire la classe morte. Vous avez beau formuler et reformuler vos questions pour les rendre toujours plus faciles et plus claires, la majorité de vos élèves et étudiants observera le même silence inquiétant. Si un membre de cette majorité silencieuse daigne répondre, c'est soit par un oui ou par un non même quand la question n'appelle pas ce genre de réponse, soit par un morceau de phrase lui-même inachevé. Nous avons maintes fois interrogé aux oraux universitaires et avons constaté que face aux examinateurs, les étudiants se contentent de lire l'exposé écrit qu'ils ont préparé pendant le quart d'heure précédant l'interrogation. Et certains les laissent faire et leur attribuent des notes encourageantes qui les favorisent au moment du décompte final. Il faudrait reprocher également à d'autres professeurs de ne pas encourager la participation orale dans leurs classes : en effet, avec eux la séance est conçue de manière à reposer essentiellement sur ce que dit l'enseignant. La part de l'élève et de l'étudiant y est minime, infime ou franchement nulle ! Tout ne s'explique donc pas par la timidité des apprenants ni par leur peur de se tromper en parlant. En imposant l'épreuve orale au CAPES, l'administration maintient un élément fondamental de l'apprentissage du métier d'enseignant. Qu'on imagine un peu (et ça existe malheureusement) un cours d'une heure qui se transforme en 60 minutes de dictée ! Un cours où l'enseignant est son propre interlocuteur, où ce dernier pose les questions et y répond, tenant pour un dogme que l'élève ne dit jamais rien d'intéressant ! Et ces épreuves orales expéditives qui donnent lieu à toutes sortes d'abus et d'irrégularités, ne sont-elles pas devenues la règle dans certains établissements universitaires ? Non, l'épreuve orale n'est pas une vaine formalité ; c'est une phase de l'évaluation qui doit au contraire être aussi sinon plus importante que l'écrit !

La pédagogie n'est pas l'affaire d'un stage !
Concernant l'exposé pédagogique que le candidat doit préparer et dont il doit rendre compte devant les examinateurs, il faut dire qu'il fera toujours l'objet de nos réserves. Officiellement et jusqu'à nouvel ordre, cette deuxième phase de l'oral du CAPES est obligatoire. Mais des voix s'élèvent déjà pour exiger son annulation ou au moins son assouplissement. Parce que la pédagogie ne s'apprend pas en un jour ou avec des cours théoriques donnés dans le cadre d'un stage de formation. La pédagogie, c'est d'abord la classe ; le contact quotidien avec les élèves. Cette classe et ces élèves qui ne sont jamais homogènes : la question que vous posez en 7ème B 13 peut ne pas être bien comprise par les élèves de la 7èmeB 5 ; la leçon qui a bien marché avec un groupe ne se déroulera jamais de la même manière avec les autres. Chaque élève est un « cas pédagogique » à part ; chaque attitude du professeur, chacun de ses propos comptent dans l'opération pédagogique. Une fois et en présence de l'inspecteur de sa matière, un professeur (chevronné au demeurant) trouva maladroite la réponse de l'un de ses élèves et le lui fit comprendre par une moue qu'on pouvait facilement prendre pour une grimace. Conséquence de ce geste apparemment anodin : l'élève ne prit plus la parole de tout le reste de la séance ! Comment peut-on apprendre ces choses autrement qu'en pratiquant la classe. Les Anglais disent « we live and learn » ; pour l'apprentissage de la pédagogie il faut croire que « we teach and learn », que tant qu'on enseigne on en apprend des choses sur son public et sur soi-même ! C'est en cela que l'enseignement est un beau métier qui malheureusement reste insuffisamment rémunéré !

Controverse à propos d'un exposé
Un autre détail au sujet de cet exposé « maudit » : les candidats à qui il est exigé peuvent être répartis en deux catégories, ceux qui enseignent déjà dans un collège ou un lycée du pays et ceux qui n'ont jamais mis les pieds dans une salle de classe en tant que professeur. On peut aussi distinguer ceux qui n'ont enseigné que pendant une année de ceux qui en sont à leur deuxième ou troisième année d'expérience professionnelle. Si les données sont aussi déséquilibrées, ne risque-t-on pas d'avantager les plus « vieux » ? Certes, cette partie de l'épreuve orale ne dure qu'une dizaine de minutes, mais c'est là-dessus que certains inspecteurs membres du jury se montrent les plus exigeants parfois, justifiant leur rigueur par le fait que le candidat a suivi un stage d'une année pendant lequel il était appelé à apprendre les rudiments du métier. Ce « stage » qui, comme nous le disions plus haut, reste bien évidemment insuffisant pour acquérir les compétences pédagogiques minimales, ne semble pas vraiment faire ses preuves d'après ce qu'en disent les membres des jurys de l'oral. La plupart des candidats n'en retiennent visiblement rien qui vaille pour mener à bien une leçon en classe. C'est à peine s'ils sont sensibilisés à la nécessité de préparer une fiche qui présente les objectifs de chaque séance et les différentes étapes de son déroulement. Il est peut-être temps d'envisager une autre évaluation pour remplacer l'exposé pédagogique.

La transparence avant tout
Qu'on nous permette cette dernière remarque sur le « piston » dans les différentes épreuves du CAPES : nous pensons que pour mille autres examens et concours, il doit y avoir toujours des suspicions autour des résultats définitifs. Mais ce qui dérange réellement et de plus en plus, c'est la tendance de certains candidats et parents de candidats, qui se disent farouchement opposés au favoritisme et à l'interventionnisme, à contacter par mille voies les professeurs susceptibles de corriger l'écrit du CAPES ou d'interroger à l'oral de ce concours. L'autre jour, un de ces enseignants reçut chez lui la visite d'une « femme du peuple » qu'il ne connaissait que de vue et qui lui demanda d' « aider » sa fille à réussir le concours. De quelle manière ? Qu'à cela ne tienne ! Elle lui en proposa immédiatement quelques unes plus ou moins honnêtes ! « Tout le monde fait comme ça », ajouta-t-elle ! Pour que de tels comportements disparaissent, il faut prendre toujours plus de mesures garantissant la totale transparence dans toutes les étapes de ce concours national. Pourquoi les notes ne sont-elles pas affichées ? Existe-t-il un classement fiable des candidats admis si l'on ne connaît pas les notes obtenues par chacun ? Voici deux des questions qu'on pose souvent du côté du syndicat de l'enseignement secondaire et auxquelles il faut bien répondre un jour!


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