Selon les informations recueillies dans le dossier de cette affaire, récemment examinée par le tribunal de première instance de Tunis, une jeune fille âgée de moins de 18 ans a « tapé » dans l'œil de son voisin qui était un riche commerçant. Le soupirant s'en était éperdument épris. Il ne manqua pas alors de guetter ses déplacements pour la poursuivre avec assiduité. Vu son jeune âge, la jeune fille tomba facilement sous le charme de son soupirant d'autant plus qu'il lui avoua, à plusieurs reprises, son amour indéfectible. Leurs sorties se multiplièrent et ils devinrent deux tourtereaux inséparables qui cherchaient les coins des plus reculés pour exprimer leur enthousiasme l'un pour l'autre, loin des regards indiscrets. Bien entendu, le jeune homme ne cessa pas de lui faire entendre sa rengaine sempiternelle du mariage. Son but évident étant de parvenir à jouir des charmes de sa compagne. Il ne mit pas longtemps pour l'amadouer, à force de lui répéter son désir manifeste de convoler en justes noces avec l'élue de son cœur. Elle le crut, sans appréhension ni crainte. A ses yeux, c'était son futur époux. Alors pourquoi reporter à plus tard la consommation du mariage, s'est-elle dit dans son for intérieur. Un jour, s'étant éloigné plus que d'habitude dans les environs, le couple assouvit sa passion. Il ne le fit pas qu'une fois puisque leurs relations devinrent très intimes et la mineure s'en accommoda jusqu'à tomber finalement enceinte. Elle eut alors le réflexe de solliciter de son compagnon la régularisation de la situation. Pour elle, c'était simple : il n'a qu'à la demander en mariage pour que tout se termine dans l'allégresse. Mais entre le désir ardent et la réalité cruelle, il y a tout un monde, car l'amoureux fou dans les moments de béatitude, n'était pas chaud pour réparer sa bévue monumentale. Malgré l'insistance de la gamine, il fit la sourde oreille au moment même où le ventre de la jeune maîtresse enflait progressivement. Une idée « lumineuse » lui vint à l'esprit : faire avorter la dulcinée tout en lui faisant miroiter le mariage. Encore une fois, elle le crut tant elle était subjuguée par sa prestance. L'écoutant aveuglément, ils se rendirent chez un médecin de la ville qui informa le couple que le fœtus était âgé de cinq à six mois. L'avortement était impossible. Face à l'hésitation de son ami, la jeune fille a été obligée d'informer ses parents. Elle leur avoua dans le détail sa relation avec celui qui l'a embobinée et laissée tomber. Les parents ont essayé de trouver un arrangement honorable avec le bonhomme. Mais, face à sa récalcitrance, ils se présentèrent à la police pour porter plainte. Le quadragénaire a essayé de nier son implication dans la grossesse de la jeune fille qu'il a accusée de mauvaises fréquentations. Mais, le témoignage du gynécologue, chez qui il avait emmené la jeune fille, a été sans appel. Le praticien a affirmé que la fille s'était présentée en compagnie de ce quadragénaire. Le bonhomme a avoué son forfait et a accepté de convoler en justes noces avec elle pour éviter les poursuites judiciaires.